EXCLU. RUGBY. ''J’ai oublié d’aller chercher le Brennus'' : Philippe Sella raconte ses meilleurs souvenirs
Philippe Sella s'est confié sur ses souvenirs de sa longue carrière de rugbyman. © Maxime Guy
Pro D2
  • 11 Matchs joués
  • 4 Victoires
  • 11 Classement
  • 248 Points marqués
  • 257 Points encaissés
Parrain du match Fleurance - Saint-Jean-de-Luz, l'ancienne gloire du XV de France, Philippe Sella s'est confié sur Fleurance, Agen et l'équipe de France.

Pierre-Henry Bronca, Florian Grill, Abdelatif Benazzi et Philippe Sella étaient tous présents lors du quart de finale aller de Nationale 2 entre Fleurance et Saint-Jean-de-Luz. Ce dernier s'est confié sur sa présence à Fleurance, ses souvenirs avec Agen et le XV de France. 

Vous êtes le parrain du match. Fleurance est un club qui vous est cher ? 

Au-delà du fait qu’il me tient à cœur, c’est un club qui me rappelle certains joueurs. Patrick Schattel, Jacques Gratton, Francis Dupouy et d’autres. Ils sont venus jouer au rugby à Agen quelque temps. C’est difficile d’oublier. Le ballon, c'est superbe, mais Jean-Pierre Rives disait : ”Le rugby, c'est un ballon et des gens autour. Quand tu enlèves le ballon, il reste que les gens." Il a tout à fait raison. Quand tu viens là, c’est le rugby amateur, mais de haut niveau. Je n'oublie pas que moi aussi, j'ai joué en amateur à Clairac. J’aime cette ambiance-là. On a déjeuné tous ensemble. Ce sont des moments de rencontre au-delà du rugby. Je vois des sourires, ça me met en joie. 

Justement, on est à 45 kilomètres d’Agen, on peut dire le club de votre vie. Vous y avez passé 16 saisons. Quels sont les souvenirs les plus marquants à Agen ? 

Mon premier match avec l’équipe première. C’était contre Albi et j’avais joué à l’arrière, c’était chouette. Après le match, je ne suis pas resté avec mes potes d’Agen, je suis rentré à mon village de Clairac. J’étais tellement fier et heureux d’avoir pu jouer avec la une.

Ensuite, il y a le titre en 1982. J’ai eu deux titres de champion de France, mais aussi 3 finales perdues. J’ai même oublié d’aller chercher le Brennus. J’étais tellement content avec les supporters que je suis resté sur le terrain. Quand j’ai vu les joueurs redescendre avec le Bouclier pour faire le tour et je me suis dit “Oh putain, j’ai oublié de monter, il faut être con quand même” (rires). 

Et en équipe de France ? 

Je ne pensais pas y arriver un jour. Je pensais que c’était trop haut. Finalement, en équipe de France, j’ai le Grand Chelem de 1987, ma première Coupe du monde la même année. Je me souviens surtout du moment passé avec les All Blacks le lendemain de la finale. Ce sont eux qui nous gagnent, ils sont meilleurs que nous.

Le lendemain, on a un repas à notre hôtel et on voit une très grande table. On se demandait ce que c’était et en fait, ils avaient prévu de manger avec nous avant d’aller à la parade à Auckland. C’est magnifique, je me demande si on l’aurait fait. C’était un honneur pour nous, mais c’était aussi un signe amical. Toutes ces rencontres sont des moments inoubliables.

Avoir pu jouer avec Jean-Pierre Rives, qui est mon idole de toujours. Heureusement que je n’ai pas joué à son poste en troisième ligne (rires) mais c’était mon modèle. Je me suis teint en blond comme lui. 

On vous reverra avec l’équipe première d’Agen ? 

Aujourd’hui, je suis président du centre de formation. Être avec le staff, j’aurais aimé, mais j’ai eu Canal + entre temps, j’ai préféré ne pas me lancer dedans. J’avais passé mes examens étant plus jeune en me disant pourquoi pas un jour… Mais quand je suis revenu au club, j’y étais comme coordinateur sportif et je m'occupais de la relation avec les joueurs. Je devais échanger avec eux, essayer de ramener du peps. Mais maintenant, sur le terrain, je considère que c’est trop tard. Je suis très bien dans la transmission et d’être auprès des plus jeunes. J’essaye d’apporter une petite confiance. 

On est dans le Gers, on l’a dit. Le département a vu sortir des joueurs comme Antoine Dupont, Anthony Jelonch, Grégory Alldritt, Pierre Bourgarit et j’en passe. Aujourd’hui, ils sont tous en équipe de France. Que pensez-vous justement du XV de France

Il est juste extraordinaire. Cette équipe est aimante par le cœur, mais elle t’attire. Ça fait 3 ans qu’on a une équipe de France que tu as envie de regarder, d’analyser et de supporter. Ils ont eu le Grand Chelem puis il y a une Coupe du monde ici en France en septembre. C’est un moment où on pourra être auprès d’eux. Je trouve que c’est un moment où ces joueurs-là ont la possibilité de faire ce que les générations précédentes n’ont pas réussi à faire. Cette équipe en est réellement capable. Il y aura des adversaires coriaces, mais ils ont les capacités de gravir cette dernière marche et d’aller chercher la première place et cette médaille en or. C’est la plus belle et on l’a ratée. Que ce soit en 1987, 2007.

Vous êtes le ¾ avec le plus de sélections, à savoir 111. Gaël Fickou en a 79 à 29 ans, il pourrait donc battre votre record. Un mot sur Fickou. 

C’est un joueur qui a beaucoup de vitesse, qui a des mains aussi. Il a du lien avec ses coéquipiers. Quand on le voit évoluer, on voit un joueur qui est facile dans son jeu. Je ne peux pas parler pour lui, mais ça n’arrive pas comme ça en claquant des doigts. Il y a beaucoup de préparation, de talent aussi. Mais avoir une remise en question et une envie d’évoluer et de rester à la hauteur, c'est ce qu’on attend du joueur. Il est athlétique et apporte beaucoup de changement de rythme pour le XV de France. 

Qu’est-ce que vous lui conseillez pour durer dans cette équipe de France ? 

Il faut rester soi-même par rapport à ce qui nous anime et motive. Il faut aussi être un véritable équipier et on le voit dans les échanges dans le vestiaire. Mais il faut être aussi capable de soutenir ses coéquipiers. Si un joueur se sent mieux qu’un autre, il faut apporter tout son soutien aux autres et des fois, c'est l’inverse. Même sur du tactile, dans les regards, c’est vachement important. Il ne faut pas oublier d’où l’on vient, que ce soit dans les moments durs ou plus aisés. Il faut être un joueur entraînant. Quand on est coéquipier qui mène les joueurs, ça apporte beaucoup à l’équipe.

La fin du Top 14 approche, un petit prono ? 

Pour le moment, sur les phases finales, La Rochelle tourne bien et ils seront dans le coup. Toulouse aussi. Ils ont traversé des périodes difficiles comme l’an dernier, car ils ont beaucoup d’internationaux. Mais il y a toujours une équipe outsider, qu’on n'imagine pas. Il y a un très beau championnat très serré même pour la descente.

Vous devez être connecté pour pouvoir participer aux commentaires

Sympa comme article

Derniers articles

News
News
News
Transferts
News
News
News
News
News
Transferts
News