Franck Maciello, patron des arbitres, revient sur la célébration de Raisuqe
Raisuqe et sa célébration folle.
Le patron des arbitres Franck Maciello est revenu sur le geste de Raisuqe qui a soulevé l'arbitre lors d'une célébration.

Vous l'avez sûrement vu passer, mais la célébration du joueur fidjien de Nevers Josaia Raisuqe n'est pas passé auprès de l'arbitre de la rencontre M. Laurent Millotte. Le joueur a écopé d'un carton rouge à la fin du match après la victoire de son équipe sur Béziers. Si les réseaux sociaux se sont amusés de ce geste, son entraîneur Xavier Péméja a déclaré qu'il s'occuperait du joueur et de son comportement. Les avis divergent : c'est un geste mignon et de joie face à ceux qui pensent qu'il ne faut absolument pas toucher l'arbitre.

Franck Maciello, patron des arbitres, s'est exprimé dans un message public dans son intégralité à ce sujet :

La fin de la rencontre ASBH USON a donné lieu à une scène inédite, un joueur soulevant l'arbitre dès le coup de sifflet final, manifestant ainsi sa joie de la victoire. Autant ce geste ne manifeste clairement aucune animosité, autant il ne peut être effectué sur un terrain à fortiori professionnel. Le carton rouge donné au joueur est donc logique et conforme, et nous tenons à saluer les réactions de Régis Dumange son Président et de Xavier Péméja son entraîneur, qui vont dans ce sens.
Le rapport à l'autorité sur un terrain ou ailleurs, doit être préservé des excès, qu'ils soient de joie ou de colère, afin de conserver pour les acteurs, arbitres et joueurs confiance, sécurité et équité. Il s'agit bien là de symbole, et il ne s'agit pas non plus de stigmatiser ce joueur, dont l'intention n'était pas négative, il n'y a qu'à le voir dans les secondes qui précèdent le coup de sifflet, trépignant de joie à l'idée de la victoire à venir de son équipe.
Mais sur un terrain de rugby, la fonction arbitrale représente la règle, son application, cette autorité nécessaire au bon déroulement du jeu. Nous évoquons souvent les valeurs du rugby, le respect, le courage, le dépassement de soi, l'esprit collectif. Mais ces valeurs ne sont pas consubstantielles de notre sport, elles n'ont d'existence que si elles sont portées, transmises.
A ce titre, les joueurs, mais aussi les arbitres, les dirigeants, les entraîneurs, les éducateurs, se doivent à l'exemplarité, et ce d'autant plus que notre monde est médiatisé. Je pense que tout le monde s'offusquerait de voir un juge dans un tribunal, porté à bout de bras au rendu d'un délibéré. Toute proportion gardée, le monde s’est offusqué dernièrement lors de l’envahissement du Capitole à Washington, il y a des symboles inattaquables, l’Arbitre en est un !
Tout cela pourrait prêter à sourire en relativisant le geste, car porté par de bonnes intentions. Mais si nous commençons à l'accepter pour de bonnes intentions, quelle sera notre position lorsqu'il sera animé par de mauvaises, ou la colère ? Il s'agit pourtant de la même chose, l'excès. Et nous devons l'éviter, si nous voulons conserver sur nos terrains un cadre sécurisant, éducatif et serein pour nos acteurs. Si nous ne conservons pas ce cadre, la nature humaine, que nous connaissons tous, fera que demain, ces manifestations de joie mais aussi de courroux deviendront ordinaires.
Alors redisons le, le geste de Monsieur Josaia Raisuqe n'était empreint d'aucune animosité, il est simplement maladroit, certains diront déplacé, même s'il nous rappelle aussi que les acteurs de notre sport sont avant tout des hommes et des femmes capables d'émotions. Mais celles-ci ne doivent pas prendre le pas sur la raison. Je le redis, les symboles sont sacrés, les désacraliser c’est remettre en cause les fondations d’une société.

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L'image est même passé au JT en Espagne et cela en pleine pandémie et paralysation du centre du pays à cause des chutes de neige. Ils n'en ont pas autant parler que l'invasion du Capitole, pour vous rassurer !

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