INTERVIEW. Jaminet, ferveur catalane, l'USAP vu par David Mélé avant le coup d'envoi de la saison
Une légende catalane raconterais que David Mélé aurait tout appris à Dan Carter... Après libre à vous d'y croire.
Champion de France avec l’USAP en 2009, David Mélé nous parle de son actualité et donne ses impressions sur son club de cœur : l'USAP.

À l’USAP, David Mélé a connu le pire et le meilleur. Formé à Perpignan, il y a passé 8 saisons en tant que professionnel. Passé par le Stade Toulousain et Grenoble, il a également connu quelques expériences de l’autre côté de la manche chez les Leicester Tigers. Une fois la trentaine passée, il a porté le maillot de la sélection espagnole. Un parcours bien rempli ponctué par le titre de champion de France avec les Sangs et Ors en 2009. Plus récemment, le joueur avait quitté son club de cœur à l'issue d’une saison 2018-2019 très compliquée où le club n’avait connu que 2 victoires.

Pour le Rugbynistère, il revient sur son actualité et nous donne ses impressions sur la saison à venir côté USAP.

Pour commencer, comment allez-vous ?

Je vais très bien. Depuis le premier juillet, je suis entraîneur des trois-quarts de l’équipe de Chambéry en Nationale. Je suis très heureux de ce nouveau poste.

Après votre carrière de joueur, vous avez attaqué une nouvelle vie. Avez-vous toujours le temps de suivre Perpignan ?

Oui, je suis toujours l’USAP et je le supporterai toujours. Si on compte les équipes jeunes, j’ai porté pendant 11 ans le maillot sang et or. J’ai une histoire commune avec le club et j’ai suivi leur saison en Pro D2 la saison dernière. Le titre était mérité et c’est d’autant plus beau que la région entière attendait ça. Après l’échec d’il y a 3 ans dont j’ai fait partie, c’est bien que l’équipe soit remontée. L’USAP est un club qui appartient au Top 14.USAP. Pour les Us@pistes, la ferveur catalane USAP. Pour les Us@pistes, la ferveur catalane "c'est une histoire de famille"

Le club semble avoir une place bien particulière dans votre cœur. Pourquoi ?

C’est tout ce qui entoure le club qui fait que l’USAP est un club différent des autres pour moi. Je ne dis pas qu’ailleurs il n’y a pas de ferveur ou de supporters, surtout que j’ai joué dans des clubs particulièrement suivis. Mais en Catalogne, le public est très présent. Il est très exigeant aussi. Je pense que c’est parce que beaucoup ont connu une époque où on gagnait beaucoup. Après il y a aussi le fait que j’y ai gagné. J’ai eu des titres chez les jeunes et avec l’équipe première, on était une belle bande de copains.

Durant votre carrière, on vous a souvent vu très fusionnel par rapport aux différents clubs que vous avez représentés. Est-ce que c’est cette ferveur justement qui vous suivait, même hors de Perpignan ?

J’ai toujours été attaché aux maillots que je portais. Pour moi, dès qu’on représente un club, on doit le défendre à 200%. C’est dans ma nature et je pense que beaucoup de personnes sont comme ça. Tant que ce comportement survivra dans le rugby on continuera à voir de très belles choses.

Certains cadres de la saison 2020/2021 de l’USAP ont quitté le club à l’intersaison. On pense notamment à Quentin Walcker et Alban Roussel. Comment appréhendez-vous cette situation ?

Je pense que beaucoup de joueurs dans l’effectif ont une expérience qui leur permet de jouer des matchs de haut niveau tous les week-ends. Après je pense que personne ne se fait d’illusion. La remontée en Top 14, c’est une belle chose. Ça va être compliqué. Je ne sais pas quels sont les objectifs en interne. Malgré tout, je pense qu’il y a quand même moyen de faire quelque chose. Les départs ont aussi été remplacés par de belles arrivées. Les nouveaux venus auront à prouver qu’ils sont tout autant capables de relever le défi.TRANSFERT. Top 14. Delguy, Landajo... Mais au fait, que vaut le recrutement de l’USAP cette année ?TRANSFERT. Top 14. Delguy, Landajo... Mais au fait, que vaut le recrutement de l’USAP cette année ?

Perpignan a enregistré deux victoires en amical. Peut-on se fier à ces rencontres ?

Ça ne veut pas dire grand-chose pour moi. Pour faire un parallèle, on remporte nos matchs de préparation en 2018-2019. Pourtant, on descend à la fin de la saison. Le premier match contre Montpellier a montré de belles choses. La victoire plus poussive face à Colomiers permettra, je l’espère, à Patrick Arlettaz et à son staff de remobiliser les joueurs. Je suis presque sûr que lors des prochains matchs, l’intensité et le contenu proposé seront bien meilleurs.

Tom Ecochard vous avait succédé à la mêlée de l’USAP après votre premier départ. Ce week-end, il entame sa dixième saison avec le club catalan. Quel est votre avis sur le joueur ?

Tom est un joueur que j’apprécie. S’il est toujours là, c’est bien la preuve qu’il le mérite. Il va aider le groupe par son vécu et son expérience du haut-niveau. Par sa longévité, j’imagine qu’il aura une place de choix dans le groupe. Après il y aura beaucoup de concurrence au poste de numéro 9.

Quels rôles vont jouer Sadek Deghmache et Martín Landajo dans cette concurrence au poste de demi de mêlée ?

Sadek sort de deux très bonnes saisons. Il n’a pas peur de prendre ses responsabilités et de s’imposer avec le 9 dans le dos. Martin Landajo arrive des Harlequins avec une belle expérience du très haut niveau. Je pense qu’avant tout la concurrence sera seine entre eux. Pour deux d’entre eux, ce sont trois bons joueurs que je connais et je sais qu’ils feront tout pour amener Perpignan le plus haut possible.

TRANSFERT. Top 14. Delguy, Landajo... Mais au fait, que vaut le recrutement de l’USAP cette année ?TRANSFERT. Top 14. Delguy, Landajo... Mais au fait, que vaut le recrutement de l’USAP cette année ?

Pensez-vous qu’une hiérarchie soit déjà établie à ce poste ? Ou bien chacun peut faire valoir sa place dès le début de saison ?

Je pense que dans la tête de Patrick Arlettaz et de David Marty, une hiérarchie finira par se faire. Après, c’est une nouvelle saison… Les matchs se suivent et elle se fera naturellement je pense. On ne peut pas remettre en question les très bonnes performances de Sadek Deghmache. Après son carton rouge et sa suspension, il revient et sort une prestation de haut niveau. Mais d’un autre côté, on ne peut pas non plus oublier l’expérience de Martin Landajo international et qui sort d’un titre de champion d’Angleterre avec les Harlequins. Puis, il y a Tom Ecochard, pour son importance au sein du vestiaire. Tout devrait dépendre du plan de jeu et du projet collectif. Le but étant que les différentes qualités des joueurs soient utilisées à bon escient.

Pour continuer à parler des joueurs perpignanais, quel est votre sentiment sur Melvyn Jaminet ?

Je ne vais pas paraître très original, mais il a été très surprenant. Quand on connaît son histoire et les périodes par lesquelles il est passé… Personnellement je trouve ça beau. Quand il quitte le centre de formation de Toulon pour venir en Catalogne, il vient avant tout pour se faire plaisir. Je pense que c’est cette notion-là en particulier qui le caractérise, il le fait par plaisir tout simplement. Sur le terrain, il exécute chaque geste avec envie et il le fait de la meilleure des manières. Il n’y a rien de forcé.XV de France. Melvyn Jaminet, le minot s’illustre déjà par une statistique “Made in USAP”XV de France. Melvyn Jaminet, le minot s’illustre déjà par une statistique “Made in USAP”

Comment définiriez-vous ces performances avec le XV de France cet été ?

Beaucoup ont critiqué le choix de le mettre d’entrée en Australie. Finalement, on voit qu’il a fait plus que simplement rivaliser avec eux. Il a été époustouflant sur chaque match !

En tant que coach dans ce secteur de jeu, que pensez-vous de son jeu au pied ?

Il a été aussi bon dans le jeu courant que dans le jeu au pied. Il a répondu présent. C’est un joueur qui marche à l’instinct et des échos que j’ai, il a envie de progresser et veut travailler pour y arriver. Ça me fait mal de le dire, mais s’il rajoute du travail et de la rigueur à la très bonne base technique qu’il possède déjà, je ne pense pas qu’il restera très longtemps à l’USAP… S’il continue d’afficher ses qualités, les plus grands clubs vont vite taper à la porte.

Top 14 - L’USAP de 2021 est-elle mieux équipée que celle de 2018 ?Top 14 - L’USAP de 2021 est-elle mieux équipée que celle de 2018 ?

Maintenant que vous entraînez, souhaiteriez-vous revenir à l’USAP pour faire partie de l’encadrement ?

Je mentirais si je disais que ça ne m’intéresse pas. J’aime l’USAP et c’est un club très particulier pour moi. Après, l'équipe qui est actuellement en place semble être partie pour un projet à long terme. Je trouve que leur place est totalement méritée et logique. Ça serait un rêve, mais je ne me mets pas ça en tête. Actuellement je dois être loin dans la hiérarchie des possibles futurs entraîneurs, s’ils venaient à en changer bien sûr.

Vous aviez mis en place HBK, votre propre compagnie de coaching, en 2020. Comment se porte-t-elle ?

J’avais mis HBK en place pour continuer l'expérience que j’avais réalisée lors de mon précédent emploi à Leicester. Le but était d’apporter mes connaissances et mon expérience à n’importe qui. Je voulais développer ça essentiellement en Angleterre, car ma famille et moi y vivions jusqu’en novembre dernier. Cependant, la Covid ne nous a pas beaucoup aidé. Depuis, nous sommes rentrés en France et je n’ai actuellement plus le temps de m’en occuper.

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Chouette joueur et chouette mec. L'Usap 2009 avait été impressionnante par l'esprit d'équipe et de camaraderie. Ça avait été un souffle positif sur le rugby pro. J'espère que l'Usap se maintiendra.

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