INTERVIEW. France 7 Féminines. David Courteix "Beaucoup d'envie et de plaisir avant d'aborder cette nouvelle saison"
L'ancien troisième ligne de Clermont entraines les Féminines à 7 depuis 2010.
Alors que les Féminines de l'équipe de France à 7 ont démarré ce weekend leur circuit mondial du côté de Glendale, leur entraineur David Courteix a accepté de répondre à nos questions avant le début du tournoi.

Selon vous en devenant vice-championnes du Monde les filles ont-elles changé de statut? Dans quel état d'esprit abordez-vous ce nouveau tournoi? Quels sont vos objectifs?

Les filles ont une progression linéaire depuis de nombreuses saisons et leurs résultats ont assez logiquement suivi cette courbe. La troisième place au World Series et la seconde place accrochée à la Coupe du Monde à San Francisco ont donné de l'écho à cette progression. 

Il est difficile de dire si les filles ont changé de statut, elles sont, je pense, depuis quelques saisons considérées, à juste titre, comme une équipe capable du meilleur sur le circuit mondial. 

L'équipe a acquis une certaine confiance au gré des bonnes sensations et des belles prestations de l'année passée. Elle a surtout beaucoup appris et c'est bien là l'essentiel. 

Il y a néanmoins fort à parier que les équipes qui nous allons affronter verront comme une motivation supplémentaire le fait d'affronter la France, finaliste de la coupe du monde. 

Il y a beaucoup d'envie et de plaisir au moment d'aborder cette nouvelle saison à Glendale. La poule est très relevée et sera sans doute très disputée. 

L'objectif principal sera de nous donner les moyens de jouer à notre niveau. Les éventuels résultats découleront de tout cela et nous le savons. 

Nous prendrons, comme à l'accoutumée, les étapes les unes après les autres et nous tenterons de décrocher la meilleure place possible au vu de notre tournoi. 

Que vous apportent les oppositions avec les autres équipes? En quoi vous font-elles progresser? 

Partager un peu plus sur et en dehors du terrain nous enrichit mutuellement, renforce nos capacités d'adaptation, nous fait progresser chacun dans nos façons de concevoir l'entrainement, le jeu et la vie autour du sport. 

Nous conservons biensûr nos marqueurs identitaires, nos convictions, mais nous les faisons travailler, évoluer et, je le pense, progresser au gré de nos échanges.

C'est un enrichissement sur le plan sportif tout autant qu'humain. 

De plus, cela remet à la place qu'elle mérite l'émulation naturelle qu'est celle de la compétition sportive qui est, et doit demeurer un jeu.

Qu'est-ce que la méthode Courteix?

Il n'y a aucune méthode Courteix.

Nous sommes un staff chanceux qui se réjouit de pouvoir entrainer et accompagner dans leurs projets un groupe avec de très bonnes joueuses, déterminées et impliquées, qui ont su prendre en main leur projet. 

Je pense qu'au sein du groupe nous sommes tous conscients de la chance que nous avons de vivre cette vie, de pouvoir nous impliquer de cette façon dans notre passion qu'est le rugby. 

Je pense que la vision et la philosophie sont claires et partagées, l'ambition et la capacité à garder les pieds sur terre nous ont, jusqu'ici, permis d'avancer. 

Nos attitudes au quotidien et notre convicition en l'importance de ces dernières dans notre évolution sont un réel trésor au même titre que ce que nous avons appris au fil du temps ainsi que notre aptitude à le partager. 

Nous souhaitons tous mettre beaucoup d'ardeur à ce que ceci continue tout en restant conscients que tous ceux avec qui nous bataillons toute la saison veulent naturellement la même chose. 

C'est tout le côté sain et ennivrant du sport. 

Outre le fait qu'il y a plus d'équipes chez les hommes, et donc plus de concurrence, pourquoi selon vous les féminines à 7 sont-elles plus performantes que les masculins? Moins de blessures, moins de changements au sein du groupe?

Ces deux projets au sein de la Fédération Française de Rugby sont menés dans des environnements extrêmement différents, il me semble du coup très difficile de les comparer.

Pour des raisons liées à ces environnements, les contraintes, les réalités et les chemins empruntés sont eux aussi très différents même si la solidarité et l'envie de réussir ensemble ont toujours présidé à l'envie des effectifs et des staffs. 

La concurrence dans cette discipline olympique, que ce soit che les hommes ou les femmes, est acharnée. Le caractère universel que confèrent les fameux anneaux olympiques et les caractéristiques propres au rugby à 7 font sauter les barrières des cultures sportives et les pays sont nombreux à se révéler capables de grandes performances. 

Tout le monde s'entraine très fort et il n'y a que peu d'élus. 

Le groupe féminin s'est construit dans la durée et avec une certaine stabilité. Même si le sport moderne a parfois tendance à l'oublier, je pense que le temps et la stabilité sont des atouts conséquents pour espérer obtenir des résultats.

La collaboration avec entre le XV et VII est un réel atout.

Sur quoi ou dans quels domaines les Bleus devraient-ils s'inspirer de leurs homologues féminines pour performer? 

Je ne pense pas que nous ayons quelques conseils que ce soit à donner aux garçons ou à nos collègues qui les encadrent. Les garçons, accompagnés par leur staff, ont besoin de temps et de stabilité pour construire leur propre cheminement. Le rugby français a les moyens de briller dans cette discpline dont la dominante est tactique et colle parfaitement à la culture de notre rugby.

Les choses viendront naturellement et progressivement, c'est ce que je pense et souhaite.

Les résultats des jeunes aux JOJ (ndrl: les équipes masculines et féminines ont décroché la médaille d'argent) sont un réel encouragement à ce qui se construit chez les filles comme chez les garçons.

Interview réalisée par Audrey Lafforgue.

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Ah parité, quand tu nous tiens ! Voila l'interview passionnante d'un homme qui n'a rien à dire…

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