INTERVIEW. Sébastien Piqueronies, manager de France U20 : ''Il n'y a pas d'objectifs définis sur le Tournoi''
France U20. Sébastien Piqueronies a une totale confiance en ses joueurs.
Sébastien Piqueronies, manager de France moins 20 ans, fait le point avant le match face à l'Irlande ce vendredi à Bordeaux.

Vous avez eu une préparation très courte. Dans quel état d'esprit sont les joueurs avant ce premier match ?

Très déterminés et très impatients. La particularité du Tournoi des moins de 20 ans, c'est qu'on joue le vendredi avec des joueurs qui ont joué le week-end d'avant en club. On s'en plaint parce qu'on le sait. Mais c'est une préparation très courte et minimaliste. Ce serait prétentieux de dire qu'on a réussi à tout mettre en place en quelques jours et on sait que ce n'est pas possible en deux jours et demi. On voulait surtout se centrer sur l'essentiel. Après, on fera appel à un état d'esprit, une discipline et un engagement fort pour espérer bien démarrer. 

Ce manque de vécu peut-il porter préjudice aux Bleuets ?

On a fait un stage à Doha il y a quasiment un mois mais qui était un stage de développement individuel. La priorité n'était pas du tout le projet d'équipe. C'était assumé par le staff et totalement planifié pour la suite de la saison avec en ligne de mire la Coupe du monde. Pour nous, c'était des temps bien séparés. On sait très bien qu'on démarre avec peu de vécu commun au sens de l'équipe. C'est un choix qu'on assume. Mais j'espère que ça ne nous empêchera pas de bien franchir la première marche de l'Irlande.

Avez-vous un objectif dans le Tournoi ou bien est-ce qu'il sert seulement à préparer le Mondial ?

On souhaite continuer notre évaluation et notre revue d'effectif des joueurs. On a totalement confiance dans les joueurs qu'on a choisis. À eux de saisir leur chance et de montrer qu'ils méritent cette confiance. Il n'y a pas d'objectifs définis sur le Tournoi. Le groupe a décidé de travailler de match en match. D'essayer de gagner le match qui arrive. Depuis dimanche, le mot d'ordre, c'est battre l'Irlande. On fera le bilan le lendemain pour savoir quelle projection on fait pour le match suivant. 

Vous avez prévu de travailler par bloc, comme le font les clubs en championnat. Est-ce que cela signifie qu'il va y avoir beacoup de turnovers au sein de l'équipe ?

Oui, nous avons déjà prévu des rotations et anticipé pour donner du temps de jeu à différents joueurs sur lesquels les niveaux nous paraissent équivalents. L'idée, c'est de ne pas entretenir uniquement 15 joueurs, mais un noyau de 32 ou 35 joueurs qui nous paraissent performants à ce niveau-là.

On peut donc s'attendre à voir des joueurs de tous horizons porter le maillot de la France

Élargir le groupe est une volonté mais aussi une conséquence car nous suivons ces joueurs depuis plusieurs années. C'est un noyau qui évolue au sein des équipes de France jeunes et qui est issue des pôle Espoirs depuis plusieurs années. Certains sont momentanément sur le pôle France à 7, d'autres sont suivis par le pôle France à XV, d'autres sont en 98 ou en 99. L'idée c'est de mixer tout ça et d'en sortir les meilleurs peu importe leur date de naissance. 

J'ai eu la chance de travailler ces générations pendant deux années au préalable. C'est un travail de cohérence qu'on a essayé d'harmoniser tous les ans avec les différents staffs. Je pense que la détection des joueurs porte ses fruits cette année. C'est un travail de partage. De fait, on doit considérer à mon sens la catégorie moins de 20 ans comme une catégorie à part entière. Après les moins de 18 ans, on devient un moins de 20 ans. Il faut qu'en première ou deuxième année, on se sente capable de relever le défi de la Coupe du monde U20.

Quel regard portez-vous sur le renforcement du quota de JIFF et l'augmentation du temps de jeu des jeunes ?

C'est vraiment une réelle plus-value. C'est une grande avancée pour le rugby français et les jeunes en général. Pour nous, en termes de suivi et de planification de la saison, c'est beaucoup plus compliqué à gérer que s'ils étaient tous dans la même catégorie mais je suis persuadé que c'est une nette plus-value pour le développement individuel de chaque joueur. Je suis très heureux que tous ces jeunes jouent et j'espère qu'ils joueront encore plus, même si le paradoxe c'est que lors des doublons pendant le Tournoi, on laissera certains joueurs dans leur club pour jouer les matchs professionnels. Je trouve que ce temps de jeu donne de la confiance, de la maturité donc on espère que ça se traduira lors des matchs à travers des joueurs plus rayonnants. Le défi pour moi, en concertation avec les staffs des clubs, c'est d'arriver à trouver le meilleur plan de développement pour chacun des joueurs.6 Nations 2018 - La composition du XV de France pour l'Irlande

En parlant de joueurs qui ont beaucoup joué et qu'on a beaucoup vus, est-ce que vous comptiez sur Matthieu Jalibert ou bien est-ce que vous saviez qu'il serait pris chez les "grands" ?

On savait que tous les jeunes, y compris moins de 20 ans très performants pouvaient être solicités par l'équipe de France. Quelque part, c'est une belle réussite et quelque chose qui vient bonifier le système. C'est très bien aussi qu'il n'y ait pas de barrière d'âge et que tous les meilleurs jeunes puissent postuler chez les Bleus. Il faisait partie comme tous les joueurs moins de 20 ans des éléments sur lesquels on avait repéré un potentiel et sur lesquels on comptait. On est très heureux qu'il puisse jouer à l'étage du dessus car on a la chance à ce poste-là d'avoir beaucoup de joueurs de qualité, notamment Romain (Ntamack) et Louis (Carbonel) qui sont deux valeurs très intéressantes à ce niveau-là.Tournoi des 6 Nations 2018 : la composition de France U20 pour l'Irlande

Quels seront les leaders dans ce Tournoi ?

Le modèle est participatif depuis quelques années au sein des équipes de France jeunes. Cela fait plusieurs années que les joueurs ont beaucoup de place dans les prises de décision et les constructions tactiques et stratégiques. Là, il nous paraissait important d'associer plusieurs leaders et plusieurs capitaines même si sur chaque match il y aura un capitaine, et en l'occurrence Arthur Coville pour le match de vendredi. Mais il sera relayé par les vice-capitaines et les leaders qui ont participé toute la semaine à l'élaboration de ce match. Ce sont des joueurs qui évoluent à des postes stratégiques particuliers, qui ont déjà des responsabilités au sein du collectif. Que ce soit Kelian Geraci dans le domaine aérien, Maxime Lamothe dans celui de l'engagement ou la circulation des avants, ou Arthur de par son rôle de demi de mêlée.

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  • stef7
    129113 points
  • il y a 6 ans

Justement le tournoi c'est pour faire jouer les jeunes, une victoire pour en cramer certains puis les voir disparaitre n'offre aucun intérêt. Il faut impérativement du long terme.... Il n' y aura pas d'autres solutions. L'évolution du quota de jiff peut être une bonne chose, sauf si on sait pertinemment que des étrangers peuvent et seront jiff, et un international français ne pas être jiff!!!! Le travail de fond reste important.

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