Top 14 : Le Brennus à Toulouse, analyse d’un sacre
Maxime Médard et Sofiane Guitoune champions avec le Stade toulousain.
Au terme d’une saison géniale, les troupes d’Ugo Mola sont venues à bout de Clermont, décrochant le vingtième bouclier de Brennus de l’histoire du club. Mémorable. 

Où il est d’abord question de domination statistique

Deuxième défense, deuxième attaque de la phase régulière. 98 points au terme du championnat, 23 victoires en 28 confrontations (deux nuls, trois défaites). Meilleur scoreur (Ramos), deuxième marqueur d'essais (Guitoune, onze). Sur le plan purement mathématique, les Stadistes ont amusé le Top 14, explosant les compteurs avec quasiment cent points au classement -nouveau record-, inscrivant l’impressionnante bagatelle de 103 essais en phase régulière (plus cinq en play-offs), soit une moyenne de plus de trois esssais plantés par match. En finale, la pression était donc sur les épaules des Toulousains qui avaient tout à perdre après un championnat maîtrisé.

Stade Toulousain : le très beau geste de Jerome Kaino pour Julien Marchand à la remise du BrennusStade Toulousain : le très beau geste de Jerome Kaino pour Julien Marchand à la remise du BrennusAvec le succès des coéquipiers de Tekori sur l’ASM, c’est la septième fois depuis l’instauration du Top 14, que le leader de la phase régulière est sacré

Jeu de mains

À 12 reprises cette saison, les Rouge et Noir ont planté au moins trente points en match officiel. 83 points contre Pau, 43 à Bordeaux, 47 face à Clermont et 53 devant Lyon, les scores fleuves ont rythmé la saison stadiste. Il était annoncé moins flamboyant, le jeu à la toulousaine a finalement fait son retour pour le plus grand plaisir des observateurs du championnat. 

Systèmes précis, intensité, Guitoune et Kolbe en détonateurs, les trois-quarts, dans le sillage d’Holmes, n’ont jamais cessé de mettre du rythme aidés par des avants mobiles, aptes à maintenir le mouvement et l’avancée. Les deux essais inscrits par Huget en finale sont d’ailleurs l’oeuvre d’un collectif huilé, en capacité de faire la différence sur des lancements de jeu classiques ou en jouant dans le ‘’désordre’' comme le soulignait Lucas Tauzin.  

Finale Top 14 - Huget double la mise sur un bijou made in Toulouse [VIDÉO]Finale Top 14 - Huget double la mise sur un bijou made in Toulouse [VIDÉO]5. Entre la quinzième et la vingtième journée, les Toulousains ont enchaîné six succès consécutifs, battant notamment cinq concurrents directs : le LOU et Montpellier à domicile et le Racing 92, le Stade français et La Rochelle sur leurs terres.

Rotation

Il y avait peu de doute sur le fait que les Toulousains allaient démarrer la saison avec un quinze de départ à fière allure, menés par Faumuina, Kaino, Kolbe et autre Huget. Mais les joueurs promis au banc, aux rôles de coiffeur, ont joué un rôle primordial dans la conquête du titre et dans cette excellente série toulousaine en championnat (invaincus entre la septième et la vingtième journée). Quand Julien Marchand s’est blessé au même moment quasiment que Ghiraldini, son frère Guillaume a assuré l’intérim et Mauvaka s’est imposé comme un titulaire solide, manieur de ballon unique, capable de jouer après contact et dans la défense. Les Espoirs Tauzin et Lebel ont répondu présents comme Pagès (lorsque Dupont et Bézy étaient à Marcoussis notamment) et Tolofua, époustouflant lors de la phase retour. Castets a tenu la baraque, Arnold rime avec pari réussi tandis que Bonneval, dans son rôle de joker de luxe, a démontré toutes ses qualités de finisseur (dix essais en dix-neuf matchs). 

Stade Toulousain vs Clermont : fallait-il siffler essai de pénalité sur la faute de Kolbe ? [VIDEO]Stade Toulousain vs Clermont : fallait-il siffler essai de pénalité sur la faute de Kolbe ? [VIDEO]Au rang des révélations, Cros s’avance désormais comme un indiscutable tant il a offert des garanties de sécurité notamment lors des matchs couperets face à La Rochelle et Clermont. Avec un groupe d’une trentaine de joueurs capables d’assumer l’intensité du Top 14 et de respecter le système de jeu, le ST est devenu compliqué à abattre, pouvant notamment jongler avec les semaines de Coupe d’Europe et se permettant de cocher des confrontations hors de leurs bases en championnat.

46. Soit le nombre de joueurs utilisés cette saison, en Top 14, par Ugo Mola et son staff. 

Akhi-Guitoune, le centre-terrain clé du succès ? 

Concentrons-nous sur la finale : devant les Jaunards, Pita Akhi a réalisé huit plaquages et battu trois défenseurs. Des chiffres honorables. Son importance dans le système de Mola et son staff est pourtant loin des statistiques, voire impossible à chiffrer. Toujours bien placé, capable de combler les espaces du rideau défensif, souvent dans les bons timings, il s’est fait une place au soleil dans la ligne de trois-quarts stadiste.

Pita Ahki, l'atout surprise de la ligne de 3/4 du Stade ToulousainPita Ahki, l'atout surprise de la ligne de 3/4 du Stade ToulousainSon association avec Guitoune a fait des étincelles et si l’ancien du SCA, revenu du diable vauvert, a réalisé des performances aussi exceptionnelles, Akhi n’y est pas étranger. Le prochain retour de Fouyssac et la présence de Ntamack (sans oublier Belan) laissent à penser que le poste de centre s’affirme désormais comme plaque tournante du dispositif haut-garonnais. 

La meilleure attaque… la défense ? 

Il serait bien réducteur de réduire la domination toulousaine à l’attaque et à une volonté de jouer partout et en toutes situations. Le secteur défensif est l’un des gros points forts du projet. Individuellement d’abord : menés par une troisième-ligne impériale Cros-Elstadt-Kaino, les Toulousains peuvent compter sur des joueurs figurant parmi les meilleurs défenseurs de l’Hexagone. Même constat avec Arnold et Gray à leurs postes. Collectivement ensuite. Tenir les positions défensives, gagner des mètres, être patients, se replacer efficacement. Tant de chose que les Stadistes maîtrisent, ne cessant de monter en puissance au fil des rencontres jusqu’à la finale, première rencontre de la saison au cours de laquelle les Clermontois n’ont pas marqué un seul essai. 

Un titre mérité au vu du championnat XXL du Stade toulousain, lequel remettra son bouclier en jeu dès août. Quoi qu’il en soit, cette saison restera mémorable, une sorte de survivance de l’idée de rugby offerte par les Rouge et Noir.

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oups !
j'ai appuyé trop fort sur "enter"

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