Une première dans leur histoire. Le 8 octobre 2023, l’équipe nationale de rugby à XV du Portugal décroche une victoire inattendue face aux Fidji (24-23). Dans les tribunes du Stadium de Toulouse, les supporters lusitaniens étaient pris d’émotions, les yeux remplis de larmes. Jusqu’alors, les Portugais n’avaient jamais remporté un match de Coupe du monde. Cette victoire ponctue un mondial 2023 en France particulièrement réussi pour une petite nation qui ne profite d’aucun championnat professionnel sur son sol. Au travers de cet exploit, une touche française se fait fortement ressentir. Si elle est évidemment liée à l’importante diaspora portugaise dans l’Hexagone, cette influence va encore plus loin.
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Ces dernières années, le Portugal a réussi à élever son niveau de jeu. La sélection a profité d’une influence française importante, par ses joueurs binationaux et le travail du sélectionneur Patrice Lagisquet entre 2021 et 2023. Une évolution également due aux 16 joueurs évoluant en France. Parmi eux, une dizaine y sont nés, c’est plus qu’aucune autre sélection mondialiste, à l’exception évidente des Bleus. Lors de la victoire historique face aux Fidji, neuf titulaires étaient Franco-Portugais ou professionnels dans l’Hexagone.
Ainsi, une méthode française s’est exportée au Portugal. « Quand Patrice Lagisquet est devenu sélectionneur, il a importé les règles d’une structure professionnelle française au Portugal. Il a changé plein de petites choses et ça a amené la sélection à un autre niveau », confie l’ex-international portugais Mike Tadjer.
Le « Portuguese Flair » dans le sang
Une exigence professionnelle nouvelle, conjuguée à la culture d’un jeu offensif, a révélé le meilleur des Portugais. Ils « ont un amour du jeu » qui se marie bien au French Flair et à la culture latine, confie l’entraîneur. Les joueurs de Os Lobos veulent jouer rapidement et attaquer, pour prendre de vitesse leurs adversaires. Les Portugais ont baigné dans cette identité de jeu dès leurs débuts, les binationaux en profitent quand ils sont de retour au pays.
En contrepartie, des lacunes se faisaient sentir « sur les bases, comme l’organisation du jeu d’avant ou la conquête », avant l’arrivée de Patrice Lagisquet. Celui qui était chargé du XV portugais durant le mondial affirme que s’il « posait un ballon par terre et le laissait aux joueurs, ils démarraient pied au plancher. » Même si le Portugal ne compte qu’un peu plus de 7 000 licenciés sur son territoire, son rugby a une identité de jeu bien définie, aux atomes crochus avec le rugby français.
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L’ancien sélectionneur Patrice Lagisquet a souhaité « prendre le meilleur des deux rugbys ». Il a amené la « rigueur défensive et le jeu d’avant des Français », pour le combiner à « ce sens offensif » qui est au cœur du jeu portugais. « Ça aurait été ridicule de jouer comme la Roumanie, il fallait respecter leur identité et miser sur leurs points forts », confie l’ancien entraîneur des arrières du XV de France. Dans l’idée du French Flair, il confie qu’il apprenait à ses joueurs « des combinaisons que l’on faisait en France dans les années 80 ou sous l’ère Villepreux (1995-1999). »
Tous deux nés à Toulouse, les frères Nicolas Martins (25 ans, Montpellier HR) et Lucas Martins (21 ans, SU Agen) ont fait le choix de représenter le Portugal. Fiers, ils espéraient aller tous les deux pour défier l'Afrique du Sud ce samedi 20 juillet à Bloemfontein. Cependant, seul l'ainé s'est envolé en terre australe, mais les deux ont d'autres objectifs à découvrir dans le podcast disponible ci-dessous.
alan75
Là c'est plus de l'influence, c'est de la captation...
Bon, d'un autre côté en Bleu on a ce qu'il faut. Sinon leur choix aurait été simplifié.
En cas de rencontre contre l'EdF, chanteront ils les deux hymnes ?
Trois de mes grand parents sont nés loin à l'Est. Tous ont acquis la nationalité française.
Ils m'ont transmis leur culture d'origine , que j'adore, y compris la langue et l'histoire.
Mais le pays qui m'a éduqué, et me nourrit, c'est la France...
Sic transit ...
duodumat
J'aime beaucoup cette série, un peu décalée, bien écrite. Le podcast est une bonne idée, qui rajoute un côté vivant. On leur souhaite de prendre beaucoup de plaisir contre l'Afrique du Sud.
Comme quoi quand on prend un peu de temps pour écrire ... !
Bravo !