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Les planètes enfin alignées pour les Bleus : ça plane pour eux
Des Bleus qui font mal, enfin !
Les Bleus rejaillissent sur le monde du rugby. Des jeunes, un entraîneur, un état d'esprit. On peut le dire : ça plane pour eux.

C'est une passe de traviole, venue du fin fond de Sarcelles, arrivant après mille rebonds à Melbourne aux antipodes du carré de jeu francilien d'un p'tit Ibrahim Diallo du 9-3 validé, le ballon roule dans l'espace vide, il y a juste la raboteuse peroxydée made in Montpellier, dont le nom est un double prénom, qui s'en saisit et lance une contre-attaque dans le désordre, la préférée des Toulousains, ceux qui prétendent que le jeu de mains, etc, etc.

Arthur Vincent a vu ce que n'ont pas vu les Aussies bourrinés, la passe pour personne était un leurre imprévu, les jaunards locaux n'y ont vu que du feu, ils sont montés en défense de façon très étagée, escalier de guingois dès le départ, Vincent fixe les deux joueurs venus en pointe, presque trop facile, Penaud, à l'endroit pour la 1ère fois du match, est calé sur son aile, la banane rockabilly magnifiquement peignée, juste un peu de vitesse et de vent pour la relever, James Dean de la balle à l'aile, la vie est belle quand la fureur de vivre montre la ligne d'essai au loin.

À ses trousses, il y a Phillip, le Palois kangourou, ce dernier à la cabine d'un Fitzimmons des années 90, date de la dernière victoire Française chez les wallabies et vestige de l'énorme bouffe que le pénible joueur Australien et Briviste de l'époque avait ramassé par Philippe Sella himself, mais le béarnais de l'autre hémisphère n'avait pas les cannes pour suivre la boussole clermontoise et ce dernier fixe parfaitement son vis-à-vis pour servir Woki, remplaçant au pied levé le ministre de l'Intérieur, resté en vacances sous nos tropiques.

Le 3ᵉ ligne Bordelais, dernier servi, rend la pareille à son ailier, un une-deux d'école que même les footeux nous envient, Penaud n'a plus qu'à courir jusqu'à la terre promise, un ou deux Australiens à ses trousses, mais déjà trop loin pour l'empêcher d'aplatir la gonfle dans l'en-but, enjoy chez les bleus.

À la mi-temps on a tous entendu le hit national et tellement français d'un Belge punk (?) et bondissant, aux cheveux roses et à l'épingle à nourrice factice, le Plastic Bertrand des très lointaines années 80, ça plane pour moi, à quelques heures d'un 14 juillet, jour de victoire, la Bastille et l'Eden Park de 1979, là où Frédéric Costes, le petit ailier asémiste sauve la France de la défaite, dans les ultimes instants du match, en récupérant en catastrophe un ballon dans son en-but et en tapant le plus loin possible en touche.

Ça plane pour lui, Galthié doit y croire, les étoiles sont alignées, tout se répète, l'ultime avantage de deux points, les quelques secondes à jouer, le coup de pied d'Iribarren qui ne trouve pas la touche, rendant le ballon pour une dernière relance des antipodes, personne ne se défile, la leçon est retenue, pas de hors-jeu, une ligne serrée compacte, un ruck des jaunes, Irribarren qui monte à la limite, très en pointe, Macalou, le premier au soutien, ses grosses mains sont sur le ballon, on ne le bougera pas, l'arbitre siffle le contest, il reste moins d'une minute à jouer.

Pas de touche hypothétique, la pénalité est jouée à la main, jeu d'avant, petit périmètre, pas de faute, le temps s'écoule au ralenti, Galthié trépigne, Ibanez n'a plus d'ongles, le der des der, la sirène a retenti, longue passe pour Carbonnel, le 10 de Toulon ne se rate pas, grand coup de pied en touche, bingo et game over.

Le jeune Jaminet, titi de Perpi a tout enquillé, de près, de loin, à droite, à gauche, ça swingue grave à l'AAMI-Park de Melbourne, 23 points au compteur pour sa deuxième sélection, 100% au pied, tout La Rochelle a éteint la télé, pas mal pour un joueur qui statistiquement n'a encore jamais joué en Top 14, qu’elle semble loin l'époque où les buteurs français avaient, au niveau international, un taux de réussite de cadet Philiponneau, malgré tout le respect que j'ai pour ces jeunes joueurs inconnus de cette catégorie sous-estimée.

Bamba, pilier droit d'une mêlée faite de bric et de broc, avec un Woki en seconde ligne, Danty en 3ᵉ ligne aile, a pris le dessus à l'impact sur son adversaire direct, il ne l'a plus lâché, Tao, le tracteur des îles, auteur d'une remarquable rentrée, pousse derrière lui, tel un Condom des années Fouroux, Etrillard, le talon/ouvreur a senti le coup, à l'expérience, surement le goût du sang de la mêlée qu'on renverse, il pousse sur l'épaule droite du gaucher wallaby, p'tit bouchon, pris dans l'étau français le pilier australien remonte, se relève, sa phalange jaune est ouverte, le pack bleu l'enfonce, l'explose, l'arbitre lève le bras, la pénalité de la gagne, le but qui récompense toute la solidarité de ces bleus qu'on vend comme des deuxièmes ou troisièmes couteaux, mais bon des Jelonch à ce niveau, j'en veux tous les dimanches ou un Barlot au dynamisme sans faille, inlassable fer de lance ce pack de gladiateurs.

On pourrait tous les citer, les néophytes Hounkpatin, Azagoh ou Diallo, les tout-jeunes Cazeaux et Gros ou Macalou pour son premier vrai exploit dans la grande équipe de France, ce contest de la gagne.

Puis que dire des deux cisailleurs du centre Danty/Vincent, une paire de centre infranchissable, féroce dans le combat, pugnace, volontaire, qui avait décidé de ne rien lâcher, de faire reculer ou tomber tout ce qui porterait un maillot jaune.

Ils ont tenu parole, ils ont écœuré leurs adversaires, tamponnés de haut en bas, saoulés de coups.

Il y aura une belle samedi, les équipes vont changer, 4 jours, c’est court, faudra trouver le bon équilibre, la meilleure alchimie, Galthié va s'y employer, ça plane pour lui...

Merci à Pierre Navarron pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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Joli !...

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