Chaque année, environ 45 joueurs intègrent le « pôle France », sous la houlette de Philippe Boher (U20), Jean-Marc Bederede (U20 développement) et leur staff. Depuis 2017, les joueurs du pôle national ne passent plus l’année ensemble à Marcoussis mais restent en club et suivent un plan de développement individualisé. Sébastien Piqueronies, que nous avions pu interroger au mois d’août, nous avait présenté ce plan de développement. Il avait notamment insisté sur le fait que ce plan était construit en collaboration entre le staff des clubs, et ceux des équipes de France jeunes afin d’accompagner au mieux le développement des joueurs. Cela semble en tout cas avoir porté ses fruits puisque le temps de jeu des jeunes U20 internationaux a nettement augmenté ces dernières années.
Temps de jeu des joueurs sélectionnés pour la Coupe du monde U20 l’année de leur sélection :
Pour la saison 2019-2020, on vous avait expliqué ici comment ont été fait les calculs.
Quel temps de jeu lors de "l'année U21" ?
Sébastien Piqueronies avait aussi rappelé qu’il était important de ne pas juger une génération uniquement sur le travail d’une année, mais de laisser le temps aux joueurs d’éclore. On l’a donc pris au pied de la lettre et on a regardé le temps de jeu de ces U20 avec l’équipe première de leur club l’année après leur sélection pour le mondial. Une analyse du « temps de jeu U21 » en soit. Pour être davantage complet, on aurait surement dû pousser le vice jusqu’à l’année « N+2 », soit le temps de jeu en U22, mais on vous l’avoue, il s’agit surtout de curiosité plutôt qu’une analyse approfondie.
Temps de jeu des joueurs sélectionnés pour la Coupe du monde U20 l’année après leur sélection :
La méthodologie utilisée pour calculer le temps de jeu de la génération 1999 lors de la saison 2019-2020 est la même que celle précédemment évoquée. Vous remarquerez également que ce tableau possède une ligne en moins, et pour cause : impossible d’avoir le recul pour l’instant sur la génération 2000.
Analysé individuellement, ce tableau nous donne une première information : la génération 1998 (et 1999), convoquée pour le mondial 2018 en France, s’affirme déjà. Jamais des U21 n’avaient eu autant de temps de jeu avec l’équipe 1 de leur club. Au sein de cette génération, on trouve en effet Demba Bamba, Pierre-Louis Barassi, Louis Carbonel, Kilian Geraci, Jean-Baptiste Gros, Romain Ntamack, Arthur Vincent ou même Cameron Woki et Hassane Kolingar, qui ont tous déjà été appelés à un rassemblement en équipe de France A. Ils sont 9 sur les 28, cela représente près d’un tiers de l’effectif. Énorme. On trouve également des jeunes qui, même s’ils n’ont toujours pas été appelés par Fabien Galthié, sont titulaires régulièrement, voire indiscutables au sein de leur club, comme Clément Laporte, Sacha Zegueur, Lucas Tauzin et Ugo Bonniface (liste non exhaustive). Seul Thomas Lavault n’a pas pu jouer en 2018-2019. Freiné par les blessures, cela n’a fait que retarder son éclosion. Quand on vous disait plus haut qu’il aurait fallu pousser le vice jusqu’en U22 ce n’était pas une parole en l’air …
Bilan
Pas facile d’y voir clair avec tous ces chiffres, du coup on vous a fait un beau petit tableau récapitulatif :
On retrouve encore l’équipe vainqueur du mondial U20 en 2018 en tête des chiffres avec la plus grande augmentation de temps de jeu entre les deux années. Avec une multiplication par plus de 2.5 du temps de jeu total, la seule génération qui avait autant augmenté son temps de jeu relativement était celle de 1993 et pour cause, c’était celle qui avait eu le moins de temps de jeu en U20.
Si la génération 1999, qui a elle aussi gagné le titre mondial U20 en 2019 en Argentine, n’a pas vraiment confirmé dans les chiffres, il faut rester prudent car la saison passée a été très particulière et n’a pas permis aux coéquipiers d’Arthur Vincent et Louis Carbonel de confirmer. A noter qu’en compagnie des deux derniers cités, cinq autres sont aussi doubles champions du monde U20 : Kilian Geraci, Jean-Baptiste Gros, Matthis Lebel, Sacha Zegueur, et le plus jeune : Jordan Joseph.
Vers une prise de pouvoir de la "génération Abdoul" et un avènement en 2023 ?
Si vous connaissez bien ces générations, vous avez sans doute remarqué qu’un nom n’a pas encore été cité. Il s’agit du Bordelais Matthieu Jalibert. Né en 1998, il a participé au périple avec la génération 1997 juste avant et aurait pu faire partie de l’aventure en juin 2018 en France. Cependant, il avait déjà percé et avait été convoqué en janvier 2018 par Jacques Brunel pour participer au Tournoi des 6 Nations avec l’équipe de France A. Il s’était ensuite blessé au genou lors de son premier match, ce qui avait définitivement tiré un trait sur ses espoirs de participation au mondial U20 en France.
Complétant donc les noms précédemment cités, cette génération 1998 (et 1999) est en passe de prendre le pouvoir en équipe de France A. Sept d’entre eux ont déjà porté le maillot bleu, bien épaulés par les « anciens » comme Fickou, Ollivon, Dupont, Vakatawa et Le Roux. Si les équipes de France A récentes présentent sur le papier un déficit d’expérience matérialisé par le faible nombre de sélections qu’elle totalise, il est certain que le talent est là. On espère que la « génération Abdoul », qui avait gagné sous l’égide de son Playmobil, saura nous faire rêver en 2023 lors d’un autre Mondial à domicile, mais celui des grands cette fois-ci.
Imblairable Connord
De la génération 98 il y a Baubigny aussi, blessé l'année de la Coupe du monde, et déjà appelé en EDF
Lenahic
Exact ! Encore un nom connu, décidément ces 98 ... !