Colomiers - Damien Neveu : ''sortir de ma retraite n'était absolument pas prévu''
Le demi de mêlée est sorti de sa retraite récemment
Damien Neveu est sorti de sa retraite pour aider le club columérin en difficulté. Il a accepté de répondre à quelques questions.

Les supporters brivistes et columérins le connaissent bien. Damien Neveu est passé par ces deux clubs durant sa carrière. Formé à Tours, il a rejoint Ussel avant de signer à Brive, La Rochelle puis Colomiers, où il a fini sa carrière en fin de saison dernière. En 2015, il était le seul joueur français à participer à toutes les rencontres de son club (Brive) avec 26 matchs de Top 14 et 6 de Challenge Européen. Mais dernièrement, le club columérin en difficulté a dû rappeler le demi de mêlée en milieu de saison pour aider l'équipe. Damien a accepté de répondre à quelques questions.

On t'a connu à Brive, La Rochelle et Colomiers. Quel est ton meilleur souvenir rugbystique ?

Mes années professionnelles qui m'ont le plus marqué sont celles passées à La Rochelle. J'ai eu la chance de vivre une expérience incroyable, dans un club fantastique, avec un public très fidèle et d'évoluer dans un groupe de mecs extraordinaires avec qui nous avons gardé des liens très forts. Notre montée en Top 14 et les émotions partagées à cette occasion y sont forcément pour quelque chose.

Quel joueur t'as le plus marqué ?

C'est très difficile pour moi de sortir un individu parmi tous les joueurs que j'ai croisé durant ma carrière. Plusieurs, à leur manière m'ont marqué soit par leur talent, soit par leur personnalité. Et comme j'attache plus d'importance au second paramètre, je dirais que ce que je garde le plus précisément, ce sont les amitiés et les rencontres que j'ai faite grâce au rugby. Donc je dédie cet article à tous mes amis et mes proches, ils se reconnaîtront.

En dehors du rugby, que fais-tu dans la vie ?

J'ai repris les études, avant la fin de ma carrière, et validé un diplôme à l'école de commerce de Toulouse (TBS). Je mène actuellement de front un double projet. Je fais un diplôme dans l'immobilier et je suis également responsable commercial au sein de l'agence CBC Partners qui se spécialise dans l'objet et le textile de communication.

Un conseil de vieux con ou un conseil de sage, chacun le prendra comme il veut : "malgré les enjeux, le rugby reste un jeu, et même par temps orageux, le Nous doit l'emporter sur le Je."

On se rappelle d'une lourde suspension pour un tacle dans l'en-but, comment as-tu vécu cette sanction et tout ce temps loin des terrains ?

J'ai été jugé sur la finalité du geste, et non sur l'intention. Mon pied a touché le visage du joueur, je ne peux pas le nier. J'ai donc eu la sanction que je méritais par rapport à ça. J'ai toujours été un joueur d'engagement, sans retenu. Parfois, l'excès de générosité se retourne contre soit. C'est un trait de ma personnalité, je ne triche pas, je suis comme ça ! L'éloignement des terrains a parfois été difficile à vivre d'autant que je savais que c'était ma dernière saison, mais je l'ai pris avec philosophie. J'ai eu la chance que le club de Colomiers reste solidaire avec moi. J'en ai profité pour réfléchir à la suite et consacrer du temps à ma famille.

Une anecdote sur la "Classic Cup" Nouméa de cet été ?

J'ai vécu dix jours de folies en Nouvelle-Calédonie avec France Classic. C'est l'aboutissement d'une carrière ! Je ne peux pas retenir une anecdote, tellement il y en a eu. Mais à titre perso, la plus farfelue, est peut-être d'avoir pris le départ du semi-marathon de Nouméa à 7 h du matin, sans sommeil, après une nuit de bringue, et après avoir joué un match contre Australie Classic la veille au soir...

Début décembre, Olivier Baragnon a été écarté du club. Le message ne passait plus ?

Je n'ai pas vécu cet épisode de l'intérieur, je ne peux donc pas me positionner. Lorsqu'une spirale est négative, il y a souvent des choix forts à faire. Les joueurs ont décidé cela, il faut respecter leur décision.

Tu reviens aider Colomiers, ce qui te sort de la retraite. Comment ça s'est fait ?

Cela n'était absolument pas prévu. Je continue de garder un lien étroit avec le club puisqu'il est actionnaire dans l'agence de communication pour laquelle je travaille, et que nous gérons également tout le merchandising du club. Je me rendais au boulot le lundi matin quand les entraîneurs m'ont sollicité, suite aux blessures des demis de mêlée, pour savoir si je pouvais les aider face à l'urgence de la situation. Ils m'ont appelé à 8h30, et à 10h j'étais sur le terrain à l'entraînement avec une licence amateur. Je n'ai évidemment pas de cape de super-héros, mais je leur ai dit que si je pouvais œuvrer pour l'équipe et le club, je le ferais sans réfléchir. C'était une pige ponctuelle, j'espère qu'à présent le club va pouvoir se relancer sereinement.

Maintenant, quelles sont tes ambitions ?

Mes ambitions sont simples. J'aspire à être heureux dans ma vie personnelle comme professionnelle. Trouver un bon équilibre de vie.

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