Vainqueur du 6 Nations U20, champion de France Espoirs puis champion du Monde avec les Bleuets. L’an 2018 de Giorgi Béria restera gravé dans le marbre. Le pilier droit de l’ASM a multiplié les trophées. ‘’C’était magnifique et ça va être difficile de gagner autant de tournois en une année mais j’en veux toujours plus. Tenter de tout remporter’’. Le Jaunard est ambitieux. Il peut se le permettre, endossant désormais un costume à pression, lequel semble lui convenir à merveille. Derrière le futur ex-Briviste, bientôt Gone, Demba Bamba, Beria (1, 75 mètres ; 105 kilos) est le plus grand espoir français à droite de la première-ligne. Son coéquipier en club et en sélection, le troisième-ligne Maxence Lemardelet, le voit comme ‘’un pilier qui se déplace énormément. La grande force de Giorgi est sa capacité à multiplier les tâches. Quand on regarde les statistiques en fin de match, on peut voir qu’il a beaucoup travaillé. Et avec efficacité’’.
Giorgi Beria est né en Géorgie, a débarqué en France à deux ans avec sa famille, et débuté le rugby à onze après un passage par le judo. ‘’J’en ai fait pendant trois ans et à l’échauffement, on faisait un exercice qui consistait à traverser le dojo avec un ballon de rugby. Ça me plaisait, je me suis dit ‘’c’est pas mal ça !’’ et je suis allé essayer’’. Il atterrit au Stade Aurillacois. ‘’J’ai commencé là-bas et j’ai encore une grosse attache avec le club. Mes parents sont toujours à Aurillac, j’ai des copains qui y jouent. Je suis encore leurs résultats, c’était difficile d’ailleurs cette année mais ils vont vite rebondir’’. Rapidement remarqué, Beria intègre le pôle Espoirs d’Ussel puis l’ASM Clermont-Auvergne. Sur la formation chez les pensionnaires de Michelin, il est dithyrambique : ‘’on ne peut vraiment pas faire mieux. Il y a tout pour réussir, si tu es prêt mentalement, tu peux y arriver’’. Il fait ses armes chez les pensionnaires de Michelin, continuant sa progression. ‘’Être au centre de formation m’a déjà aidé sur le plan physique. J’avais beaucoup travaillé et on est très suivis. Sur les skills également, on a plusieurs entraînements spécialisés’’ explique-t-il.
15 plaquages contre Toulouse
Le natif de Tbilissi a d’ores et déjà eu l’occasion de pousser les portes du Top 14, qu’il a découvert cette saison, participant notamment à plus d’une demi-heure de jeu face au Stade toulousain lors de l’impressionnant 47-44, mi-avril. ‘’Je ne m’attendais pas forcément à jouer mais je l’espérais au fond de moi et c’était un objectif’’ explique celui qui a plaqué à 15 reprises face aux Stadistes (deuxième performance de la rencontre derrière Chouly) ! Avant d’ajouter, ‘’la vitesse de jeu ne m’a pas forcément impressionné. Ça va très vite mais on est préparé à ces intensités au centre de formation et en U20. Ce qui m’a choqué, c’est les impacts. Physiquement, c’est autre chose, vraiment’’. Beria s’inscrit dans la lignée des espoirs que Franck Azéma et son staff lancent en Top 14 . Pour plus ensuite ? Parmi eux, on retrouve notamment les troisième-lignes Fischer et Lemardelet, le feu-follet Ezeala ou encore les puissants Van Tonder et Falatea. ‘’Clermont fait confiance aux jeunes. On l’avait vu la saison dernière au moment de l’hécatombe de blessures. Il y a moins de blessés cette année mais on a quand même notre chance. Cela montre, qu’avec du travail, même dans un gros club, il est possible de jouer’’.
Surclassé en 2018 pour le Tournoi U20, le pilier n’étais pas dans la liste initiale pour la dernière Coupe du Monde, avant d’être appelé en cours de compétition pour suppléer Hassane Kolingar, touché au genou. ‘’L’année dernière, Sébastien Picqueronies m’avait prévenu que si un joueur se blessait, je rejoindrais le groupe. Je n’espérais pas de blessure mais j’étais prêt à partir’’. Sans entrer en jeu, ni en 1/2, ni en finale, Béria participe toutefois au sacre au plus près du groupe. ‘’Il n’a pas été difficile d’intégrer l’équipe car je connaissais déjà les joueurs et le staff. C’est une position compliquée car on sait qu’on ne va pas jouer mais il faut être là pour les copains. Finalement, j’étais un peu dans le rôle de celui qui pousse les autres à ne rien lâcher, à se déplacer quand c’est difficile. C’était une bonne expérience pour moi’’. Le Franco-Géorgien est donc Champion du Monde. Et dans la formation de la génération suivante, il a changé de statut. Titulaire désormais, son abattage et ses qualités au duel en font un fer de lance du pack bleuet. Il a participé aux cinq matchs du Tournoi et semble incontournable dans l’épine dorsale du collectif de Picqueronies et son staff. Un collectif, qui va tenter de marcher sur les traces de la Génération Abdoul ©. ‘’On n’en a pas encore discuté tous ensemble mais l’objectif est d’aller au bout de la compétition’’.
Crédit photo : Renaud Baldassin.
Avec quelles forces ? ‘’Le danger peut arriver de partout, de tous les côtés. Il y a des joueurs très talentueux’’. Le pilier ne sait que trop bien que la conquête aura une place prépondérante pour aller chercher un nouveau sacre mondial : ‘’pendant le tournoi, ça a été de mieux en mieux, il y a moyen de faire quelque chose avec ce pack. On a des profils massifs qui se déplacent. Je reste persuadé qu’on peut faire mal’’.
Quand Thomas Lavault voyait Béria comme un joueur ‘’combinant plusieurs qualités : à la fois fort en mêlée et avec le ballon’’, Lemardelet le définit comme ‘’persévérant (‘’malgré plus de quarante défaites à Fifa, il n’a jamais lâché’’), combattant et déterminé’’. S’imposer à Clermont, faire de grosses performances avec les U20. Pour les prochains mois, les challenges paraissent nombreux pour Giorgi Beria. Le pilier semble taillé pour.
PilouPilouDu40
Quand je vois tous nos jeunes de moins de 23 24 ans qui percent de partout je reprend espoir
remy63
Il a certes joué principalement à droite de la mêlée jusqu'en Crabos, mais à l'ASM, que ce soit avec les espoirs ou les pros, il joue surtout à gauche.
Yann Béli
Je m'étais fait la réflexion en voyant la photo, effectivement, c'est pas moi qui confond ma droite et ma gauche, ouf !
remy63
D'autant que sur la photo, la légende est fausse car il ne s'agit pas de Maxence Lemardelet mais de Lucas Desseigne "Capitaine" ! Il porte bien son surnom puisqu'il a été capitaine des cadets alamercery, gaudermen, des crabos et maintenant des espoirs en plus des équipes de France U17 et U18 ! Gros potentiel !
Yann Béli
Très bel article ! Merci pour tous ces développements, et bonne chance à Beria et à nos Bleus de France pour la Coupe du Monde !