C'est officiel depuis le début de la semaine : relégué administrativement en Fédérale 1 pour la saison prochaine, le club de Bourgoin-Jallieu a finalement sauvé sa place en Pro D2. Et à l'instar de Narbonne et du Biarritz Olympique, également maintenus, le CSBJ reste donc une saison de plus chez les professionnels.
PRO D2. Bourgoin finalement maintenu !
Mais comment Bourgoin, qui accusait un déficit "proche du million" selon l'aveu même de son président, a-t-il réussi son oral devant la DNACG ? Dans les colonnes de L'Equipe, Pierre-André Hafner raconte "l'exploit". Car le CSBJ revient de loin, très loin : le lendemain de l'annonce de la relégation, le président n'avait-il pas annoncé à la radio qu'il ne souhaitait même pas faire appel de la sanction, les actionnaires n'y croyant plus ? La suite, il la raconte, louant son coach Alexandre Péclier, ancien grand joueur de la Berjallie :
À 11h30, je vois Alexandre Péclier, Coux. Da Dilva, Montagnat, Khribache (des joueurs, ndlr) débouler dans mon bureau et me dire : "C'est pas possible. Qu'est-ce qu'on peut faire pour aider ? J'ai répondu : "Abandonner votre plan épargne." C'était une idée que j'avais émise bien avant en conseil d'administration, mais on m'avait assuré que ça ne passerait jamais auprès des joueurs. Et là, Péclier dit : "Moi, je l'abandonne." Puis un autre le suit. Puis un autre... Péclier envoie aussitôt un e-mail à tout le monde. À 12h30, on est au restaurant et on a déjà vingt-quatre réponses positives, venant même de joueurs retournés en Australie ou sur les îles. Péclier a été le moteur de tout ça. Je l'ai trouvé énorme ! Sans lui, je suis convaincu qu'on ne s'en sortait pas.
En tout, ce sont 320 000€ qui sont débloqués. Auxquels s'ajoute une contribution du Conseil Général (100 000€), Hafner couvrant le reste. Il prévient tout de même : "je ne retournerai pas devant la DNACG l'an prochain. Il faut que la Berjallie politico-économique se réveille. Je remarque qu'en termes de subventions, on n'est pas dans les premiers de la classe". Bourgoin aura-t-il su éviter les problèmes d'ici l'été 2017 ?
julienL64
Ne plus honorer les contrats est une bonne solution aussi
nroyer1982
Le geste des joueurs est noble, mais ça va durer combien de temps? Je regrette de ne pas avoir connu le rugby au temps de l'amateurisme et ai un profond respect pour l'histoire de ces clubs. Cela étant, à partir du moment où le virage est pris, c'est bancal de bricoler. Impossible de pérenniser. Ce genre de club va survivre un temps puis passer aux oubliettes. C'est dommage mais c'est désormais la règle du jeu. Autant arrêter l'hypocrisie.
Grand Sachem aux sages commentaires
le temps de l'amateurisme, c'était quand ? En 1929, Quillan est champion avec une équipe de joueurs professionnels. Ils n'étaient certes pas payés par le club mais par l'entreprise du président.
Lors de la domination de Béziers dans les années 70-80, je ne suis pas sûr que les joueurs de Béziers faisaient grand chose d'autre que de s'entrainer.
Team Viscères
Le début de l'ère professionnelle, c'est 1995.
vevere
Payer pour travailler...oui oui, nous sommes bien en 2016!!! 🙁 🙁 🙁
AKA
LOL! On a tout eu: travailler + pour gagner moins(-), maintenant payer pour travailler; putain con çà craint pour plus tard
Team Viscères
Si cela grandit les joueurs, je trouve que cela ne grandit pas les dirigeants. Bourgoin souffre depuis des années de problèmes de gestion, et rien ne semble progresser sur ce plan. J'entends Hafner se plaindre du manque de subventions, mais quand on en est à devoir attendre que le montant des subventions augmente pour compenser les dépenses c'est que la gestion est catastrophique. Les dirigeants n'ont pas voulu/su réduire la voilure pour accompagner la chute de Bourgoin. C'est un club formateur dans une "petite" ville et une région peu propice aux grandes envolées économiques, il serait utopique de croire que Bourgoin peut rivaliser avec les grands dans un rugby pro qui se précipite vers le sport business. Un projet moins ambitieux mais plus réaliste avec ce qu'est et sera toujours Bourgoin aurait plus de chances de tenir la route.
En attendant les dirigeants répètent les mêmes promesses tous les ans et rien ne change. Les joueurs leur ont offert une nouvelle année de répit, il serait grand temps qu'ils l'utilisent pour faire quelque chose au lieu d'attendre qu'un soutien financier de dernière minute ne rattrape leurs errements (une année l'actionnaire, une année les joueurs, une année les supporters).
AKA
Je suis assez dubitatif... Si les joueurs ont fait un beau geste c' est quand même "ric-rac" pour commencer une saison! A l' année prochaine!!!
Yann Béli
Magnifique ! De grands hommes, ces joueurs.