Rugby amateur - Que pensent les 10 clubs de leur possible rétrogradation en Fédérale 3 ?
Les clubs ont réagi à leur possibles rétrogradation
En décembre dernier, la FFR a annoncé que 11 clubs de Fédérale 1 et 2 étaient sous le menace d'une rétrogradation pour mauvaise gestion. Voici leurs réactions.

La veille de Noël, la FFR a fait savoir à 11 clubs de Fédérale 1 et 2 qu'ils étaient sous une menace de rétrogradation en Fédérale 3, et pour d'autres des amendes et points de retraits aux classements. Nous avons fait un point sur les différentes déclarations suite à cette annonce.

Tarbes

Tarbes est actuellement 3e de la poule 2 de Fédérale 1, derrière Saint-Jean-de-Luz et Albi. Mais la nouvelle tombée fin décembre n'est pas au goût des dirigeants et du club. Dans une interview donnée à France Bleu Béarn, le président Lionel Terré qualifie cette sanction de "lourde" et "disproportionnée", avant de continuer : "c'est évidemment un coup de massue qui s'abat sur le club." Ce dernier risque une relégation en Fédérale 3, et compte bien faire appel : "C'est vrai que pour le moment c'est rude, mais heureusement il y a la possibilité de faire appel, et on a un dossier plus que solide dans la mesure où, au 15 octobre, le déficit était comblé et qu'à ce jour nous n'avons aucune dette. Les joueurs sont payés, les fournisseurs aussi.". Les dirigeants tiennent tout de même à rassurer les premiers concernés, les joueurs : "On leur a donc expliqué que de notre côté on ne voyait pas de souci particulier, qu'on a espoir que l'appel fonctionne dans la mesure où aujourd'hui on n'a aucune dette." 

Nantes

Le club de la Loire lui, s'offusque de la publication prématurée de la décision de la FFR d'une possible rétrogradation. Actuellement second de la poule 1 de Fédérale 1, il risque également une rétrogradation en Fédérale 3. Pour le club, comme indiqué dans un communiqué, "les finances de l’année en cours sont positives et nous permettent, à l’échéance prévue, de prétendre répondre aux critères financiers obligatoires en cas de montée en Pro D2.". Pour ces raisons, les Nantais comptent bien faire appel.

Outre que nous contestons la façon cavalière et la date à laquelle cette information a été divulguée, nous tenons à préciser à cette occasion que cette décision fera l'objet d'un appel de notre part, car nous estimons que, tant dans ses motivations que dans ses conclusions, elle nous paraît parfaitement injustifiée. - Communiqué officiel du Stade Nantais.

Jean-Marc Allègre, le président du Stade Nantais, s'est exprimé chez Ouest France en invoquant "un simple décalage lié à l'écritures comptables". Pour lui, il n'y a rien d'officiel, de plus que les moyens mis en place depuis son arrivée découlent d'une gestion très rigoureuse. Le paradoxe est que la DNACG a crédité de 2 points de bonus le Stade Nantais en septembre dernier pour sa présentation dans les délais et la forme souhaité les documents demandés. 

Le plus troublant dans tout ça, c'est que c'est nous-mêmes qui avons demandé à être reçus par la DNACG pour mieux comprendre leurs attentes ! - a déclaré Jean-Marc Allègre au journal Ouest France.

Le président reste confiant et optimiste, comme il l'a déclaré à Presse Ocean : "on nous retirera peut-être 5 points, mais comme on suivra le plan de redressement, je ne suis pas inquiet pour l'avenir : on ne sera pas relégué en Fédérale 3."

Strasbourg 

Le club alsacien qui avait déjà demandé à poursuivre son aventure à l'échelon du dessous (de Fédérale 1 à Fédérale 2) en ce début de saison suite à une gestion passée calamiteuse, est encore menacé de rétrogradation et d'une amende de 7500 €. Pourtant, le 24 septembre 2018, la Juge du Tribunal de Grande instance a autorisé le club a poursuivre sa route en Fédérale 2 après avoir apporté les garanties.

Epernay

Le club de Fédérale 2 était en période d’observation en novembre dernier et devait faire la démonstration d’une bonne gestion pour pouvoir rembourser ses dettes. Il est aujourd'hui encore menacé de rétrogradation en Fédérale 3.

Limoges

Le président Limougeaud, Michel Bernardaud, est lui beaucoup moins sévère avec la décision de la FFR d'une possible rétrogradation. Dans un long communiqué adressé aux supporters et sympathisants du club, il se montre calme et rassurant. 

On est serein, c'est la procédure normale qui va dans le sens de la politique menée par la FFR. Les instances fédérales ont apprécié notre proposition pour évoluer en Fédérale 2 cet été. Je ne conçois pas une seule seconde que leur plan de redressement diffère de ce que nous leur avons présenté. - a-t-il déclaré dans un Communiqué sur leur page Facebook.

Le président du club de Fédérale 2 et chef d'entreprise comprend la situation, et va même plus loin en saluant l'initiative de la FFR et la confiance de cette dernière envers le club, dans son communiqué sur Facebook.

Je salue également l'opportunité donnée par la FFR à notre club, via la procédure nouvelle dite du plan de redressement, de pouvoir continuer à bénéficier de la confiance qui lui a été manifestée à l'occasion de la restructuration de la fin de saison 2017/2018. Cette procédure sera l'occasion de bien continuer les axes de redressement de notre association. Michel Bernararnaud dans son Communiqué.

Stade Niçois

Après une belle saison en Fédérale 2 l'année dernière, le Stade Niçois est monté en Fédérale 1. Une perte de 90 000 € le menace de rétrogradation en Fédérale 3. Le président du club, Patrice Prévot a déclaré à Nice Matin qu'il restait optimiste : "on ne s'attendait pas à la rétrogradation. On pourrait croire que la situation financière est difficile alors que ce n'est pas le cas." Le club a fait savoir dans un communiqué sur leur page Facebook qu'ils comptaient bien faire appel de cette décision, avant que son président ne précise à Nice Matin : "L’appel sera fait dans les dix jours suivant la réception d’un recommandé. Si c’est juste du formalisme par rapport aux documents, je pense qu’il n’y aura pas de souci. Si c’est autre chose, on avisera."

Cette sanction, qui nous semble disproportionnée, sera réétudiée devant la Commission d'Appel Fédérale pendant laquelle nous espérons démontrer notre bonne foi et notre bonne gestion, a déclaré Patrice Prévot dans un communiqué sur la page Facebook du club.

Périgueux

Le président du club Francis Roux reste confiant et pour lui le club est en bonne voie pour rembourser ses dettes et ne plus figurer dans la liste des possibles rétrogradées comme il l'a déclaré au micro de France Bleu : "je pense qu'à la fin de l'année nous aurons remboursé notre dette."

Mais dans un communiqué cinglant, intitulé "Sans indiscrétion", il présente les bilans de son club depuis juin 2016. Il attaque également les médias locaux, commençant son communiqué par : 

Comment peut-on écrire cela, quelle leçon aurions-nous à recevoir de quelqu'un qui ne fait pas de l'information mais de la désinformation, de quelqu'un qui ne vérifie rien, qui ne pratique aucune investigation, aucune recherche de la vérité mais cherche le buzz, qui met en question mon intégrité et mon honnêteté, ainsi que celles du club : intolérable et inacceptable." - Francis Roux dans un communiqué sur la page Facebook du club. 

Saint-Médard-en-Jalles

Saint-Médard-en-Jalles est actuellement dernier de la poule 1 de Fédérale 1. Le risque de rétrogradation d'un échelon est sûrement un mal pour un bien pour le club girondin. Dans une parution dans un journal local, le président Jacques Marquehosse a déclaré que le club allait tout faire pour redresser la barre budgétaire, et qu'ils avaient déjà réduit le déficit de moitié, passant de 111 195 € à 56 000 € sur les quatre dernières saisons.

Tulle

Dans cette poule 3 de Fédérale 2, trois clubs sont menacés de rétrogradation par la FFR : Limoges, Périgueux et Tulle. Dans une interview donnée à France 3 le 27 décembre 2018, le président Philippe Combe s'est exprimé :

Nous découvrons que nous sommes de mauvais élèves quasiment en même temps que les lecteurs de Midi Olympique... Le problème c'est que nous n'avons toujours pas reçu le contenu du plan de redressement. Donc nous ne pouvons pas savoir ce qu'on nous reproche.

Il souligne également qu'une procédure financière à l'encontre d'un partenaire "mauvais payeur" devrait rapporter plusieurs dizaines de milliers d'euros courant janvier. Ce qui pourrait éventuellement jouer en faveur du club devant la Commission d'Appel.

Rodez

Rodez a déjà été averti deux fois en 2010 et 2015 et s'est sauver les deux fois. À La Dépêche, le club ruthénois a annoncé sa volonté de faire appel "pour couper l'herbe sous le pied à nos détracteurs". Pour eux, "il est important que les choses soient dites de manière précise et que ce fait mette un terme aux rumeurs." Le président de Rodez explique qu'une décision de justice est en opposition de la décision de la DNACG.

Le problème est toujours le même. Nous avons une dette 2010-2014 étalée sur plusieurs années à la suie d'une décision rendue par le TGI de Rodez. Pour la DNACG, il faut provisionner cette dette et la DNACG s'appuie sur des principes de technique de compatibilité, pour inclure ce passif dans notre bilan d'année. Sauf que dans la réalité, la dette est juridiquement étalée par décision de justice et donc n'entre pas dans le bilan comptable. Le CNOSF, lors de sa décision nous a donné raison et annulé la décision de la DNACG. - A déclaré Jean-Paul Barriac à La Dépêche.

Dans le même papier, Jean-Paul Barriac, président du club explique qu'ils sont en attente d'une réponse d'un partenaire dans l'océan indien, qui investit dans la formation des jeunes en France et qui a choisi Rodez et son club de rugby. Il émet aussi certains doutes quant à la décision finale de ce sponsor, qui pourrait se retirer suite aux menaces de rétrogradation et aux accusations de mauvaise gestion de l'équipe dirigeante. L'entraîneur Arnaud Vercruysse a été plus dur dans une interview pour Aveyron Digital News quant à la façon dont les informations ont été distillé aux clubs et aux médias, déclarant : "j'ai le sentiment que l'on parle beaucoup des à-côtés et peu de rugby".

Aujourd'hui, nous avons des gens qui nous montrent du doigt, qui nous tournent le dos. Mais c'est la vie. C'est l'époque dans laquelle nous vivons. Il y a une solidarité qui est un peu de façade. Vous savez, moi, je ne suis qu'une pièce rapportée. Bien que j'aime cette ville et son environnement, demain, s'il le faut, je prends ma valise et je pars. - a déclaré Arnaud Vercruysse à Aveyron Digital News

Ces accusations de rétrogradation pour ces clubs peuvent être néfaste comme l'explique certains dirigeants. Des sponsors peuvent éventuellement se retirer pour ne pas être lié à un club en déficit, et les présidents de clubs soutiennent les sponsors qui leur restent fidèles. 

Fédérale 1 et 2 : dix clubs sanctionnés par une relégation administrative !

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Ce n'est pas la poule 3 de F2 mais la poule 8 et ce ne sont pas trois club mais 4, Vichy étant déjà relégué.
Périgueux sort juste de 3 ans de F3 et Limoges a proposé sa descente en F2 contre un plan de redressement, ce qui au regard du traitement réservé à d'autres clubs est déjà une faveur.
Le problème c'est qu'il y a des règles connues de chaque club, il y a ceux qui font leur possible pour être vertueux, et les autres qui s'en exonèrent et trouvent mille artifices pour couvrir le trou de leurs finances. Le président de Limoges en donne un bel exemple avec juste ce qu'il faut de démagogie.
Une rétrogradation de deux niveaux avec une autorisation de remonter après un an d'exercice positif devrait être la règle pour tous, grand et petit

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