RUGBY. 14 défaites consécutives pour les Bleues face à l’Angleterre, un mal profond ?

Merci à la FFR (précédente direction) de ne pas avoir mis les moyens pour suivre l'évolution du rugby féminin de ces dernières années. Le fossé s'est creusé avec les Anglaises et n'est pas prêt de se combler sauf si les instances dirigeantes mettent vraiment le paquet...

Franchement, ce match était une purge. Tout le monde était très en deça du niveau attendu. OK c'est la reprise, mais ça pique les yeux quand même. Les deux équipes étaient extrêmement maladroite, les françaises c'est dans leur standard, mais les anglaises aussi, et ça c'est bien plus inhabituel. Mais j'ai également trouvé l'arbitre assez mauvaise, avec de fortes incohérences à foison. Les avants (et dieu que yen avait) c'était la roulette russe pour savoir s'ils allaient être considérés, les mêlées je me demande si elle les jouait pas à pile ou face (quand les françaises emportent les anglaises dans leur propre en-but, puis se font pénaliser sur celle d'après, on peut se poser des questions), et cette décision de ne même pas pénaliser un déblayage anglais en pleine tronche en fin de match c'est pas mal non plus. La réa aussi était aux fraises, bref y'a rien qui allait.
Allez, si, je retiens deux points positifs. J'ai été très agréablement surpris par notre jeu offensif. Ça faisait presque trois ans que notre système pouvait se résumer à "on donne la balle à Sansus/Bourdon/Vernier et on espère qu'elle vont sortir une dinguerie". Là, j'ai vu une vraie animation offensive, avec de belles courses et timing, qui ont mis le feu à la défense anglaise. On a plusieurs très belles occasions comme ça, qu'on foire malheureusement ensuite à cause d'erreurs de main bêtes et non forcées, parce que faut pas déconner non plus, ça reste l'équipe de france féminine de rugby, et ça fait presque 3 ans que ces erreurs de main gangrènent notre jeu offensif. Elles sont toujours là, mais maintenant elles arrivent plus tard, du coup on arrive au moins à faire les lancements de jeu. L'autre point positif, c'est le retour de Bernadou. Je comprend pas pourquoi elle est pas installée depuis 2 ans en pilier droit. En 2021, quand c'était la titulaire en chef du poste, notre mêlée roulait sur tout le monde, même les anglaises, et elle était aussi sacrément active dans le jeu courant. Depuis, 2 ans de trou, et là, elle revient, et sur sa 1ere mêlée les anglaises se font ouvrir en 2 sur leur propre introduction à 5m de leur en-but.
Pour le reste, agréablement surpris par Chambon, qui semble progresser de plus en plus, et a été monstrueuse en défense. Je trouve également que Boulard progresse. Tuy, bilan mitigé. D'un côté, je pense qu'elle n'est pas étrangère à la belle forme offensive dont je parle plus haut. Elle montre de belles qualités malgré son jeune âge, tant sur l'animation offensive que sur le jeu au pied. De l'autre, son manque d'expérience reste assez criant, et il y a quelques grossières et coûteuses erreurs à mettre à son débit. Tout à fait compréhensible au vu de son très jeune âge, mais va falloir progresser. Si on pouvait installer une 10, ça serait quand même bien, parce que Drouin qui fait passer des Trinh Duc ou Michalak pour des modèles de fiabilité et régularité, j'en ai un peu marre. Après, Tuy ou Queyroi, le débat reste ouvert.
Par contre, là où c'est vraiment insuffisant, c'est Konde. Je comprend pas, depuis presque un an on semble vouloir l'installer comme titulaire, et je vois vraiment pas ses qualités. Il y avait un peu de mieux au cours du dernier tournoi, mais là, son match est catastrophique, notamment en défense, où elle a du rater un placage sur deux. La paire Vernier/Ménager, c'est quand même sacrément supérieur. Bon, Vernier c'est largement la meilleure 3/4 de cette équipe, mais Ménager est très supérieure à Konde.

Je n'ai vu aucune évolution des Bleues par rapport à leur dernière défaite face aux Anglaises...
Ça stagne, et je trouve cela inquiétant...

Le bilan est clair en effet. Les anglaises, les kiwis mais aussi les galloises bénéficient d'un gros efforts de structuration par la professionnalisation. Les Canadiennes et les américaines bénéficient elles d'un championnat universitaire assez solide. En France le championnat est très inégal et on a perdu 3-4 ans avec la gabegie de la préparation à la dernière coupe du monde. Dommage parce que le talent, l'envie et le mental sont là.