C'est une des belles surprises de ce début de championnat, un pur produit de la formation française enchaîne les bonnes performances en Top 14. À seulement 22 ans, Sasha Gué est devenu un élément incontournable de l'équipe de Brive, et affiche une maturité surprenante. Un profil athlétique, aussi bien à l'aise ballon en main qu'en défense, le jeune Briviste ne compte pas ses efforts sur un terrain. Rencontre avec ce jeune joueur au caractère sympathique.
Salut Sasha, d’où viens-tu ?
Bonjour, je suis née en Guadeloupe à Baie-Mahault, j'y suis resté deux ans avant d'aller vivre à la Réunion. Ensuite, ma famille a déménagé à Bordeaux, j'avais 6 ans à ce moment. J'ai vécu là-bas jusqu'à mes 20 ans, et ensuite, je suis venu ici, à Brive.
Comment tu as découvert le rugby, tu peux nous expliquer ton parcours ?
J'ai commencé le rugby à 8 ans, directement à l'UBB, j'ai fait 13 saisons à Bordeaux et je n'ai jamais connu d'autres clubs auparavant. Avec l'équipe de France, j'ai connu les sélections u17 et u18, c'était super et j'ai vraiment pris goût à la sélection. Ensuite, j'ai aussi eu un parcours à 7 et j'ai eu la chance d'intégrer l'équipe de France u18, puis France développement avec qui j'ai participé aux Jeux Olympiques de la Jeunesse en 2018 à Buenos Aires. C'était un moment fort de ma jeune carrière et je n'en garde que des bons souvenirs, en plus on a fini deuxième ! Ensuite, pendant la saison 2021-2022, je cherchais un prêt et Brive m'a contacté, je voulais du temps de jeu en pro, pour essayer de passer le cap. Il me restait tout de même un an de contrat avec l'UBB, mais ils m'ont relâché, et j'ai été très bien reçu ici.
Plutôt Seven ou rugby à XV ?
Totalement à XV ah ah ! Je me suis énormément amusé à sept, mais j'ai toujours su que je n'avais pas les aptitudes nécessaires pour en faire une carrière. Cependant, j'ai vraiment adoré l'ambiance et la mentalité autour de ce sport.
Tu as fait tes premiers matchs en Top 14, qu'est-ce qui t'a permis de passer ce fameux cap ?
J'ai été très satisfait de ma fin de saison l'année dernière, je faisais de bons entraînements avec les pros et je me sentais bien physiquement. En plus, j'avais fait un bon match face au Saracens en Challenge Cup. Cette année, j'ai repris par une bonne préparation physique, avec des matchs amicaux réussis et puis le forfait de quelques mecs m'a aussi permis de jouer en Top 14.
Alors, le Top 14, c'est comment ?
Franchement, c'est complètement différent de la catégorie espoir ah ah. Tout va bien plus vite, pas forcément au niveau des contacts, car on est bien préparé, mais c'est surtout la vitesse qui m'a impressionné. Les mecs sont très précis, il y a peu de déchets et donc plus de jeu. Ensuite, tout l'engouement autour des matchs est différent, le fait de ressentir le public quand tu rentres sur le terrain, ça marque et ça te pousse à te transcender.
Avant que tu ne te blesses, tu étais meilleur plaqueur du Top 14, c'est une de tes phases de jeu préféré ?
Oui, j'aime beaucoup ça ! Ce n'est pas ce que je préfère par-dessus tout, mais depuis petit, j'ai cette volonté de marquer les mecs en face, de m'envoyer en défense. Après, on a fait beaucoup de matchs où on a défendu, et ça aide à gonfler les stats...
Petit à petit, on te compare à Saïd Hirèche, cela te convient ?
Alors là, je ne trouve pas que l'on se ressemble dans le jeu, on nous compare peut-être parce que j'avais le numéro 7 quand il était blessé, rien de plus. Saïd est incomparable, c'est un vrai combattant, c'est cool d'être comparé au capitaine, mais je ne serai jamais comme lui, c'est juste le numéro qui est le même ah ah.
Est-ce qu'il y a un joueur que tu aimerais affronter ?
Pas forcément un mec en particulier, mais plutôt une équipe. Je n'ai pas joué contre Bordeaux en Top 14 encore cette saison, et j'aimerais bien les rencontrer. J'ai pas mal de potes là-bas, ça pourrait être sympa.
Tu as une référence dans le rugby mondial ?
Ardie Savea ! Sans hésiter ce joueur, il démonte tout le monde et en plus, c'est mon poste. J'adore ce qu'il amène à l'équipe, c'est vraiment un modèle pour moi.
Et en dehors du rugby, une inspiration ?
J'aime beaucoup Usain Bolt, c'est un gars qui a su rester tout le temps au top, c'est très dur de gagner, mais c'est encore plus dur de rester au même niveau aussi longtemps. C'est pour cette raison que je l'admire.
En dehors du rugby, tu fais quoi de beau à Brive ?
Je joue à la coinche ! D'ailleurs, avec Aymeric Tronc (talonneur au CA Brive), on est imbattable ! Si un binôme est prêt à nous affronter, on est preneur...
Le plus beau souvenir de ta jeune carrière ?
Sans hésitation, je dirais les jeux Olympiques de la Jeunesse, c'était dingue ! J'en garderais des souvenirs à vie, l'ambiance et l'atmosphère de la compétition était superbe. Le pire, c'est lorsque je suis revenu à Bordeaux, j'étais presque triste et pendant un moment, j'avais l'impression d'y être encore.
Pour 2023, quels sont tes objectifs ?
Premièrement, c'est de bien revenir de ma blessure, je serai disponible dans 3 semaines donc je prépare bien mon retour. Ensuite, c'est de retrouver du temps de jeu avec les pros, maintenant que tout le monde est guéri. Puis, c'est de donner le maximum pour qu'on se maintienne. Je suis vraiment persuadé qu'on va le faire, on a perdu trop de matchs bêtement, sur des détails et des faits de jeu. On ne peut pas descendre avec un tel groupe, et j'y crois !