De plus en plus de troisièmes lignes de formations rentrent dans la cage. Là où les profils des troisièmes ligne étaient essentiellement des marathoniens qui balayaient la largeur du terrain sans relâche, et ceux des deuxièmes lignes comme des combattants de l'ombre et grands, une mutation s'est opérée ces dernières années. Les profils convergent de plus en plus, à tel point que certains joueurs peuvent aisément passer de l'un à l'autre. Alors que le Bordelo-Béglais Cameron Woki pourrait débuter comme deuxième ligne face à l'Italie, dans la continuité de son match face à la Nouvelle-Zélande, tour d'horizon sur ces joueurs hybrides.
6 Nations. France. Exit Dupont et Ntamack, la presse britannique a trouvé l'atout phare des Bleus
L'un des premiers joueurs à avoir effectué ce changement n'est autre que Sébastien Chabal. Originellement troisième ligne avec Bourgoin puis Sale, c'est à l'occasion de la Coupe du Monde 2007 en France qu'il rentrera dans la cage définitivement. À l'époque, Bernard Laporte considérait que Chabal "manquait un peu de rugby comparé à un Harinordoquy", et qu'il serait plus efficace dans le combat. Chose qu'il a parfaitement su faire durant la compétition et même après.
Maro Itoje, et Courtney Lawes, sont, eux aussi, des exemples emblématiques. Si ce dernier était troisième ligne lors de la Coupe du Monde 2011, et est devenu deuxième ligne sous Stuart Lancaster, Maro Itoje a basculé dans la cage lors du Tournoi des Six Nations 2016. Il avait commencé la demi-finale de Coupe d'Europe 2015 face à Clermont en position de troisième ligne aile. De même pour la finale de Premiership face à Bath. C'est face à l'Irlande lors de la troisième journée du Six Nations 2016 qu'il prendra définitivement sa place dans l'attelage anglais.
VIDEO. Courtney Lawes réalise le sauvetage de l'année en revenant du diable vauvert sur Veainu !
Les exemples des Australiens Scott Fardy et Lakhan Salakaia-Loto sont aussi intéressants. Ce premier originellement troisième ligne avec les Brumbies et l'Australie, a basculé un cran devant avec l'arrivée comme sélectionneur de Michael Cheika fin 2014. Son profil de gratteur et de coureur, en ont fait un réel atout pour les Wallabies lors de la Coupe du Monde 2015, avec la présence de Michael Hooper, David Pocock et Ben McCalman comme gratteurs et joueurs de ballons. Quatre troisièmes lignes sur le terrain qui permettaient à la défense de récupérer le cuir à n'importe quel moment. Salakaia-Loto lui aussi, initialement sélectionné comme flanker, est depuis la fin de la saison 2020, et de l'arrivé de Dave Rennie à la tête de l'Australie, deuxième ligne en sélection.
Enfin, c'est Bernard Leroux qui peut-être cité. D'abord arrivé au Racing 92 comme flanker, ses qualités naturelles d'endurance et de combat l'ont fait descendre petit à petit. Son abattage défensif reste un réel atout, ainsi que son aisance en touche. Un profil hybride suffisamment efficace en deuxième ligne pour plaquer ses adversaires et ralentir les libérations adverses.
RUGBY. Equipe de France. Dulin, Vakatawa, Lebel et Macalou ne joueront pas face à l'Italie
Ils ont reculé
Il y a des joueurs qui ont effectué le chemin inverse. Le premier exemple qui vient en tête est Scott Barrett. Deuxième ligne avec les Crusaders et les All Blacks à ses débuts, son sélectionneur de l'époque sélectionneur Steve Hansen en 2019 avait décidé de le lancer comme flanker face à l'Angleterre en demi-finale du mondial. Une erreur stratégique qui a empêché les Néo-Zélandais de posséder un joueur capable de traverser la ligne adverse. Même si Scott Barrett est un redoutable coureur, il a souffert de la comparaison face à ses adversaires Tom Curry et Sam Underhill.
Les Irlandais Iain Henderson et Tadgh Beirne, eux aussi, formés en deuxième ligne, ont pu exprimer leurs talents en tant que flanker. Capables de gratter des ballons et de joueur derrière eux, l'Ulster et le Munster n'ont pas hésité à les placer sur le flanc de la mêlée. Très bons joueurs de touche, l'Irlande possède néanmoins suffisamment de talents en troisième ligne pour ne pas les déplacer.
Alors que les troisièmes lignes étaient plutôt des joueurs trapus et rapide, et les deuxièmes lignes des grands qui partaient au combat, les profils des deux positions convergent de plus en plus. Le rugby moderne demandant de plus en plus aux joueurs d'être capable d'enchainer les tâches offensives et défensives, les deuxièmes lignes aident de plus en plus à gratter et jouer derrière eux.
tropico
Comment avez vous pu oublier l immense Juane Smith 😛
Dupont9A
C'est ce que l'ont a fait avec Avéjan en 1909 mais beaucoups l'on oubliés.
Bientôt nous allons sortir un film sur le ST et j'en suis sur qu'après ils feront tous pareils.
ST toujours imité jamais egalé.
Nicolas Sans Chaise
Et sinon il y a Sébastien Vahaamahina qui n'a pas fait l’ascenseur mais carrément le tourniquet entre les deux postes sous PSA
lelinzhou
Et pour les vieux croutons comme moi, le modèle du 2e/3e ligne (8 ou 6) restera Iron Man, Walter Spanghero
Timmaman
La montée de Woki dans la cage est atypique, car souvent les joueurs qui ont fait ça avant lui (Lawes, Chabal, Le Roux...) ont des profils de "6", des gros défenseurs. Si Woki est un très bon défenseur, il brille aussi par son talent balle en main, et son efficacité offensive. Même Itoje, s'il est très bon offensivement, est surtout un énorme défenseur, notamment dans les mauls, ce qu'est moins Woki.
Dans les joueurs qui ont reculé, on peut aussi citer Iturria, qui avait reculé à la demande du staff des bleus mais n'a jamais su convaincre Galthié, Rebbadj a aussi reculé avec Collazo, plutôt avec succès pour le coup (Il alterne 6 et 4 à Toulon en fonction des absents et de l'adversaire).
pascalbulroland
Il a plus un parcours à la Itoje et j'espère qu'il fera la même carrière
lelinzhou
Sont dans la cage et font l'ascenseur .