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RUGBY. Coupe du monde. L’Australie peut-elle encore prétendre au statut de favorite de son groupe ?
En pleine crise de résultats, l’Australie se présente à la Coupe du monde l’esprit rempli d’incertitudes. Crédit image : Screenshot World Rugby
En pleine crise de résultats, l’Australie se présente à la Coupe du monde l’esprit rempli d’incertitudes. Une situation qui remet même en question sa place de favorite dans un groupe C très ouvert.

Au moment de lancer le coup d’envoi de cette Coupe du monde 2023, rarement l’Australie a paru aussi en retrait dans le jeu des pronostics à la victoire finale. Membre du club très fermé des nations championnes du monde (Nouvelle-Zélande, Angleterre et Afrique du Sud), l’Australie est en pleine crise de résultats. Depuis 2019 et leur déculottée en quart de finale de la Coupe du monde face aux Anglais (16-40), les Wallabies ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes, et cette année 2023 ne semble pas être une exception. Tombée au 9e rang mondial, l’Australie ne compte cette année aucune victoire. Pire encore, sur leurs 13 derniers matchs, Skelton et consorts ont été défaits à 11 reprises. Il faut remonter à octobre 2022 contre l’Écosse (16-15) pour trouver un succès. Signe d’une équipe en plein doute : leur humiliation face aux Italiens qui se sont offert pour la première fois de leur histoire le scalp des kangourous sur le score de 28 à 27.

Eddie Jones, le disruptif

Arrivé cet hiver après son éviction à la tête du XV de la Rose, Eddie Jones a repris les rênes d’une sélection australienne en perte de vitesse. Le tacticien de 63 ans, connu pour son flegme, n’a pour le moment pas encore trouvé l’ingrédient qui redonnera ses lettres de noblesse au rugby australien. Et cette tournée pré Coupe du monde n’a pas été de nature à rassurer les supporters. Quatre matchs, quatre défaites et un ultime revers contre la France (17-41) qui est venu parachever une préparation à oublier.

Pourtant, le sélectionneur des Wallabies est satisfait de l’état d’esprit affiché par ses hommes : « On a fait de bonnes choses, il faut qu'on continue à progresser et qu'on arrive à les empêcher de marquer. On n'est pas une mauvaise équipe. On n'est pas une bonne équipe encore, mais on s'améliore. Il faut qu'on continue à travailler, mais on est en confiance. On essaie de jouer différemment, mais j'ai apprécié la façon dont les gars n'ont jamais lâché », a-t-il expliqué en conférence de presse après le match contre les Bleus.

Outre la patte Jones qui peine à s’imprégner dans les rangs australiens, l’ex-sélectionneur de l’Angleterre a également surpris. Le mois dernier, l’annonce de la liste des 33 a pris de court tous les observateurs. Et ça, Eddie Jones en est coutumier. Contre toute attente, il décide de ne pas sélectionner l’illustre capitaine, le troisième ligne Michael Hooper (125 sélections) et son ouvreur maison aux 80 sélections, Quade Cooper. Des choix qui ne vont pas manquer de faire débat alors que l’équipe traverse une passe difficile. Si Michael Hooper s'était blessé après le premier match de Rugby Championship face à l'Afrique du Sud (43-12), de son côté Quade Cooper revenait d'une opération au tendon d’Achille. Deux légendes laissées sur le carreau : pas d’inquiétude pour Pierre-Henry Broncan, passé par Toulouse et Castres et arrivé en tant que consultant en charge des mauls chez les Wallabies en mai dernier. "Il s’en fout (sic) du CV du joueur, de l’âge ou de l’expérience. Il prend la performance. Oui, il comprend beaucoup de jeunes. Ce sont des joueurs inexpérimentés, mais dotés d'un énorme potentiel".

Une jeune génération qui peine à s’affirmer

Avec un groupe rajeuni, d’une moyenne d’âge de 26,5 ans, l’Australie se présente dans cette édition 2023 comme la benjamine. Pour remplacer Quade Cooper, Eddie Jones propulse à l’ouverture le joueur des Melbourne Rebels, Carter Gordon. 22 ans, seulement quatre capes, si le palmarès de ce novice semble maigre, Jones compte bien l’installer en tant que titulaire indiscutable à ce poste. Toujours en quête d'une équipe type, Eddie Jones peut s’appuyer sur une jeune génération dorée. Le pilier Angus Bell, le troisième ligne McReight, Nawaqanitawase, Donaldson, tous sont vice-champions du monde u20 en 2019. Cependant, sur les 33 joueurs qui composent la liste, seuls quatre éléments ont participé à cette folle épopée de 2019, qui s’est terminée en finale face au XV de France. Force est de constater que pour le moment, le mélange ne prend pas. Eddie Jones se retrouve face à une jeune génération qui peine à s’affirmer et à prendre le relais des Skelton (31 ans) et Arnold (33 ans).

Cette jeunesse devra montrer toute l’étendue de son talent dans un groupe C très indécis. Gallois et Australiens semblaient intouchables au moment du tirage au sort en 2020, mais depuis un an, la hiérarchie mondiale s’est inversée. Au contraire, les Fidjiens, habitués au combat physique, n'arrivaient pas à solder cette surpuissance par des succès. C’est chose faite lors de cette tournée puisqu'ils ont signé une retentissante première, en infligeant aux Anglais leur première défaite face à l’équipe océanienne dans l’antre de Twickenham (22-30). S’Il est coutume de se fier au palmarès de chaque nation au début d’une coupe du monde, nul doute que les Fidjiens voudront jouer les troubles fêtes dans ce Groupe C et rallier les quarts de finale au nez et à la barbe des Australiens et Gallois.

Si, à l’instar de Taniela Tupou, les Wallabies "ne voulaient pas trop en montrer avant la Coupe du monde", ils devront tout de même hausser significativement leur niveau de jeu pour espérer soulever une troisième fois de leur histoire la Coupe Webb Ellis.

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Victoire 35-15 face à la Géorgie.
Ils vont devoir en montrer encore un peu plus contre les Fidji et le Pays de Galles.
Poule C très ouverte

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