Le 10 juillet dernier, une sélection bis du XV de France affrontait l’Uruguay à Montevideo. Devenue rarissime dans l’Hexagone, cette intention s’observe de plus en plus chez les sélections de Tiers 1, surtout au cours des derniers mois. Même à l’étranger, les équipes B des grandes nations ont progressivement disparu avant de refaire surface récemment. Une nouvelle mode est-elle en train de se lancer ?
Depuis 2011, la réserve française n’existe officiellement plus. En effet, le XV de France A a été officiellement remplacé par la France U20, puis pendant un moment par les Barbarians français, en tant que seconde équipe nationale officielle. La tournée en Amérique du Sud montre désormais qu’un retour d’une réserve solide est possible, voire profitable, au rugby tricolore.
Une dynamique hétérogène
En dehors de la France, d’autres équipes nationales d’Europe se sont essayées à un match de leur équipe réserve. Ainsi, l’Irlande et l’Angleterre ont ressorti leur formation bis du placard pour affronter le Portugal, l’hiver dernier. Une particularité inédite s’est même observée, les Lusitaniens avaient également aligné une équipe B, uniquement composée de joueurs formés au pays.
Dans l’hémisphère sud, la mode des équipes réserves ne s’est jamais vraiment perdue. Tout particulièrement, la Nouvelle-Zélande bénéficie des Maori All Blacks, mais aussi de la formation All Blacks XV. Par ailleurs, ces dernières affrontent régulièrement des équipes du Pacifique. Par ailleurs, une équipe réserve du Japon a affronté les Maori All Blacks le 8 juillet dernier, au cœur d’une série de tests matchs. À la surprise générale, c’est la formation nippone qui l’a emporté sur le score de 26 à 14. Par ailleurs, une équipe B du Japon joue parfois contre des formations asiatiques.
De la même manière, en Amérique du Sud, l’Argentine a aussi rendu récurrentes les tournées de son équipe réserve sur son sous-continent. Afin de participer au développement de ses voisins, la réserve des Pumas affrontera par exemple l'Uruguay (31 août), le Brésil (7 septembre) et le Chili (14 septembre) dans les semaines à venir. Ensuite, cette formation sera attendue en Europe dès novembre pour y faire une tournée.
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En dehors du fait de brasser le vivier des nations de Tiers 1 dans des conditions proches du niveau international, les équipes réserves favorisent le développement des “petits”. Pour cause, beaucoup de nations en dehors du top 20 du classement de World Rugby ne disputent que très peu de matchs internationaux et n’ont pas les moyens d’organiser des tournées. La venue d’équipe réserve sur leur sol leur offre une opposition plus relevée et professionnelle qu’à l’habitude.
Lors de la dernière Coupe du monde, le sélectionneur du Chili, Pablo Lemoine, avait attiré l’attention générale en qualifiant son équipe de “clowns”, en rapport à leur faible expérience internationale. “Ça fait des années qu’on réclame la même chose : avoir ce genre d’expérience avant d’arriver au Mondial”, réclamait-il. Sa voix aurait-elle été entendue ?
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duodumat
@Erwan Harzic
Article très intéressant et bien écrit, comme les précédents d'ailleurs (Loin des Bleus, près du cœur).
Le retour de ces équipes réserves va sans doute permettre d'élever le niveau de certaines nations.
Eirikr121
C'est une très bonne chose que ces équipes reviennent un peu. Cela offre des matchs de haut niveau à des nations qui n'ont que rarement l'occasion de se frotter aux meilleurs. Le rugby a besoin de relancer des compétitions comme la Churchill cup, la coupe latine ou autres, qui aguerrissent nos jeunes et renforcent les petites nations.