Comme tous les gamins d'Afrique du Sud, Paul Willemse rêvait de porter le maillot des Springboks. Un rêve qu'il a cru pouvoir réaliser un jour. Champion du Monde des moins de 20 ans en 2012 avec les Boks juniors, ses illusions se sont vite envolées lorsqu'en 2015, pour un stage de préparation à la Coupe du Monde, il n'était pas sélectionné dans un groupe composé de 80 joueurs. "J'ai décidé à ce moment-là de partir en France quelque temps, pour préparer le mondial d'après, dit-il à Le French Podcast de RugbyPass. Je pensais que ce serait temporaire". Ça ne l'était pas.
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D'abord à Grenoble, il fût très vite ensuite approché par Jack White, sélectionneur des Boks champion du Monde en 2007, et à l'époque entraineur de Montpellier. Plusieurs des coéquipiers de Willemse aux Blue Bulls de Pretoria avaient rejoint l'effectif ciste. Un choix logique et facile pour le deuxième ligne tricolore.
J'ai vraiment apprécié le Top 14. Dès mon premier match, j'ai compris que c'était mon style de rugby. Contrairement aux rencontres de Super Rugby où j'avais l'impression que j'allais mourir sur le terrain.
On parle en effet d'une époque où le Top 14 était devenu soporifique à regarder. Mais alors qu'il continuait à avoir des rêves de représenter la nation Arc-en-Ciel au plus haut niveau, ceux-ci s'éloignaient à mesure que la fédération sud-africaine avait annoncé qu'aucun joueur évoluant à l'étranger ne serait sélectionné. C'était avant l'arrivée de Rassie Erasmus en 2018. "Je commençais à faire ma vie en France, détaille Willemse. Ma première fille était née". Après la naissance de son fils, le joueur de Montpellier s'est fait une raison, et a donc commencé à se rapprocher de l'équipe de France, à l'époque entrainée par Jacques Brunel.
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Tout est allé très vite par la suite. Willemse a fait ses grands débuts internationaux face au Pays de Galles pour la première journée du Tournoi des Six Nations 2019. "Je voulais jouer pour la France car je joue ici, j'ai une vie ici, j'ai ma famille ici". Même si le deuil de jouer pour les Springboks s'est fait ressentir lors des hymnes.
Lorsque j'ai chanté La Marseillaise pour la première fois, c'était un moment émotionnel fort, car je savais à ce moment que j'avais définitivement abandonné un rêve d'enfant que j'avais toute ma vie : jouer pour les Springboks. J'ai su en rentrant sur le terrain que c'était terminé, que je ne pourrais plus recommencer.
Un choix qu'il ne regrette tout de même pas aujourd'hui. Vainqueur du Grand Chelem dans le Tournoi 2022 avec les Bleus, la joie procurée par ce sacre fût encore plus belle qu'il ne l'aurait pensé. La rencontre face à l'Afrique du Sud en novembre prochain, ainsi que la possibilité de retrouver les champions du monde en 2023 à la coupe du Monde, seront un test grandeur nature pour Paul Willemse.
La plupart des joueurs, je les connais. J'ai joué pour ou contre eux lorsque j'étais en Afrique du Sud. Je ne sais pas dans quel état je serai ou ce qui se passera, mais je sais que ce ne sera pas un match comme les autres. Ce sera un match particulier pour moi.
Particulier pour le deuxième ligne, dans le sens où il cherchera à gagner le respect des Eben Etzebeth, Lood de Jagger, Franco Mostert ou encore RG Snyman.
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Jamais contacté par la fédération sud-africaine, il a fait son deuil et se consacre désormais entièrement avec l'équipe de France, où sa puissance est un atout considérable pour le pack des Bleus. "L'Afrique du Sud n'a pas besoin de moi, et je n'ai pas besoin de l'Afrique du Sud". La prochaine rencontre entre les Boks et les Bleus sera explosive à n'en point douter. Mais Paul Willemse, qui a déjà laissé des souvenirs à certains Boks actuels en Super Rugby par des cartouches et percussions bien appuyées, saura se faire respecter sur le terrain.
Desman
J'avais beaucoup de doutes sur lui à ces débuts en EDF. Il a su me faire mentir, bravo à lui !
HookAHooker
Un des joueurs qui à le plus progressé dans le groupe France. Je me souviens de ses débuts ou pour moi il n'était qu'un plagiat de Pascal Papé. Depuis un peu plus d'un an il a investé dans un cerveau avec un bon QI rugystique, il sait quand faire parler la puissance et reste dans l'agressivité sans passer à l'aggression. Avec Tao, on a 2 2eme lattes costaud et plutôt habile.