Depuis le décès de Jordan Michallet et la prise de parole publique de sa compagne, Noélie Michallet, la parole semble se libérer. Le poids de la dépression chez les sportifs ne disparaît pas pour autant, mais le monde de l’ovalie paraît faire un pas en direction de ceux qui en ont besoin. Dans la foulée de plusieurs déclarations, l’ancien deuxième ligne professionnel Olivier Caisso a parlé de ses difficultés sur sa page Facebook. Au travers d’un post courageux, il met le doigt sur un aspect bien particulier de la dépression chez les sportifs de haut-niveau : la retraite.Pascal Papé revient sur sa dépression et sa tentative de suicide pour France TV Slash [VIDÉO]
Il évoque notamment ce qu’il a ressenti à la suite de son dernier match en professionnel. C’était avec US Montauban en 2018 dans le cadre d’une demi-finale de Pro D2. À ce sujet, il déclare : “La dépression d’un rugbyman, que ce soit pendant ou après sa carrière, est trop importante pour être prise à la légère. Ce n’est pas pour rien que beaucoup de joueurs évoquent le terme de deuil quand ils parlent de l’arrêt de carrière. Et forcément, quelque chose qui meurt laisse des traces qui, pour certains, demeurent indélébiles.” Depuis, quatre années sont passées. L’ancien joueur du CA Brive avoue que depuis cette période, son “état psychologique est loin d’être un long fleuve tranquille”. Il explique qu’il a eu “beaucoup de mal” à se dire qu’il ne s’en “sortirait pas tout seul”.VIDEO. Noélie Michallet alerte sur la dépression dans le rugby après le décès de son mari
Dans la suite de sa déclaration, il développe les étapes qu’il a dû traverser et les images qui l’ont hantés. L’homme de 36 ans raconte :
J’ai connu des périodes très difficiles, encore aujourd’hui il m’arrive de rêver. La nuit, je me retrouve sur le terrain, dans le vestiaire où dans le bus avec l’équipe… Et au réveil cette envie de pleurer… Je passe de temps en temps par des périodes de doute, de fortes frustrations où il m’arrive de tout mélanger et de ne plus avoir les idées claires. Ce qui fait que certaines de mes réactions peuvent être complètement disproportionnées. C’est dur pour l’entourage au quotidien qui, trop souvent, en fait les frais. Alors je me livre, et je reconnais qu’aujourd’hui je suis une thérapie avec un psychiatre spécialisé dans l’arrêt de carrière de sportif.”
Dans cette épreuve, il déclare avoir été épaulé par sa compagne. Il la remercie dans son message. Comme ceux qui se sont exprimés avant lui sur ce sujet, celui qui était surnommé “la caisse” conseille aux personnes en difficultés d’en parler et de ne pas gérer cela seul. Il complète : “J’en parle aujourd’hui car enfin je sens que je suis sur le bon chemin et que, ces 4 années à subir cet état mental, je ne souhaite à personne de les vivre. Et pourtant on aurait raison de me dire « La caisse, tu as eu un cancer, tu t’en es sorti, il y a plus grave que l’arrêt du rugby ». Et ben ce n’est pas si simple. J’aimerais simplement que chaque sportif qui à un moment donné se sent fragile puisse avoir ce recul pour se dire qu’il a besoin d’aide.”
Le Rugbynistère tient à témoigner tout son soutien et à saluer le courage dont fait preuve Olivier Caisso et sa famille dans cette épreuve.
stef7
Sujet très important. Le sportif n'est pas toujours encadré et préparé à affronter l'après. Je comprends bien ce qu' Olivier explique. Ayant joué en amateur pendant 20 ans, l'arrêt du rugby s'est fait brutalement après x casse des genoux. Et bien ça fait très mal, ce manque de cette ambiance, le bruit et l'odeur du vestiaire, la confrérie des gros du cinq de devant....En étant amateur on a son travail et sa famille mais pour des pros je pense que la coupure doit ne pas être forcément très évidente. C'est une partie intégrante de la carrière qui se doit d'être sérieusement préparé... Tous ne deviendront pas entraineur, dirigeant ou consultant télé.
Et tant pis si maintenant tous parlent de dépression, la parole se doit d'être libérée, il y a déjà eu plus de drame que ce que l'on peut imaginer.....
P243151
Maintenant ils parlent tous de dépression comme par hasard
loufenec
Tout comme le viol, l'inceste, les violences conjugales, le harcèlement scolaire ou pro, les abus divers...
On vit dans une société culpabilisante et ou l'image prédomine, l'echec de moins en moins permis.
C'est pourtant pas difficile de comprendre qu'il est plus facile de parler de son cas personnel quand on a l'impression de pas être tout seul à vivre une épreuve. Le fait d'en parler sert justement à aider ceux qui n'osent pas à franchir le pas.
Il y a une différence entre victimisation et détresse ...
Team Viscères
La dépression touche entre 10 et 15% de la population adulte en France, le milieu sportif n'y échappe pas. Par contre c'était un sujet tabou pendant des années, donc forcément quand la parole se libère d'un seul coup cela va faire beaucoup de témoignages. Ce qui est dommage, c'est d'esquiver le sujet voir même le minorer à base d'insinuations aussi inutiles que creuses.