A vous, suiveurs de prêt ou de loin du XV de France, si l’on vous demande les cadres des Bleus, nul doute que le nom de Thomas Ramos sortira parmi les 3 premiers.
Logique, puisque l’arrière du Stade Toulousain est aujourd’hui un incontestable de cette équipe, mais également le meilleur buteur de l’histoire du XV de France et l’un de ses plus importants leaders. Pourtant, rappelons que l’histoire de l’enfant du Tarn fut loin d’être aussi linéaire qu’un trajet Mazamet/Labruguière, en Bleu.
Une force de caractère hors-normes
Longtemps, Thomas Ramos n'était pas dans les plans de Fabien Galthié. Ou du moins pas dans sa tête de liste. La faute à un mauvais départ, peut-être, lié à cette histoire de blessure qui lui avait valu un rapatriement en France lors de la coupe du monde 2019 au Japon, avant de rejouer très rapidement pour Toulouse. Un épisode douloureux pour Ramos et qui a, vu de l’extérieur, comme plané un moment au-dessus de lui en équipe de France.
Ainsi, durant les 2 premières années et demi de Galette à la tête des Bleus, Ramos, bien que titulaire au Stade Toulousain, a d'abord été un partenaire d’entraînement des joueurs dits premiums, à Marcoussis. Souvent dans les 42, parfois dans les 23, mais toujours que pour des miettes - à l’image de ses 19 minutes de jeu en 5 feuilles de matchs lors du Grand Chelem de 2022 - le sniper a mangé son pain noir, en sélection.
Sniper déréglé : Pourquoi Thomas Ramos s’est-il inhabituellement raté au pied face à l’Angleterre ?
Alors, malgré son caractère bien trempé et devant l’avènement successif des Bouthier, Jaminet et du retour en trombe de Dulin entre-temps, "Tom" ravale sa salive et travaille dur. Jusqu’à la blessure de Melvyn Jaminet à la cheville peu avant la tournée de novembre 2022, alors même que ce dernier est derrière Ramos dans la hiérarchie à Toulouse.
Ajouté à son début de saison canon et son cap franchit dans divers aspects du jeu, c’est enfin et logiquement son heure : Ramos sera le numéro 15 des Bleus pour la tournée. Avant le retour de Jaminet ? A vrai dire, celui qui compte 450 points en sélection aujourd’hui n’a plus jamais lâché le maillot bleu ensuite.
"Je dirais que s’il a mis du temps à en arriver là, c’est que c’était son chemin, je pense qu’il a un itinéraire particulier. Lorsqu’on sélectionne les joueurs, on les suit, on essaie de comprendre leurs parcours en amont. Au départ il est challengé par Brice Dulin, Melvyn Jaminet ou encore Anthony Bouthier. Ensuite, il a des blessures, puis il est dans les 42, ensuite il repart, il fait le dos rond… Et l’opportunité se présente, il la saisit et il ne la lâche pas", analysait Galthié en conférence de presse avant le match face à l’Ecosse.
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Malgré cette route quelque peu sinueuse, celui qui fut prêté à Colomiers à ses débuts professionnels avec Toulouse demeure donc aujourd’hui l’un des cadres les plus évidents de cette équipe de France. Dont il mène le jeu avec un aplomb monstre, que ce soit en 15 ou en 10.
Jusqu’à quand ? Le Mondial 2027 est évidemment l’objectif de cette génération mais rien ne dit qu’à 32 piges alors, le ronchon en aura fini de son histoire avec le XV de France. Frédéric Michalak, qu’il vient de dépasser au compteur, croit d’ores et déjà en lui pour atteindre la barre des 1000 points en sélection…
MARCFANXV
Il a fallu qd-mm six ans pour que FG se rende compte que c'est notre meilleur ouvreur.
Pianto
c'est son mailleur poste mais je ne pense pas qu'il soit meilleur que Ntamack ou Jalibert. Il est très bon sur la vision stratégique (c'est important) mais il a un déficit net par rapport aux deux autres dans l'attaque de ligne et dans la "création d'espaces" à mon avis.
ErneSTina la Carniceria Tolosana
Bravo Tom continue !
Jak3192
La capacité de ce garçon à se sublimer dans le temps est unique.
Mon avis c'est qu'à ses débuts en EdF, il etait plutôt... "friable" et ses perfs en bleu plutôt en deçà en rapport de ses perfs au Stade.
Ne pas oublier non plus que, me semble t'il me souvenir, au départ au Stade, c'était NTK qui bottait.
Puis il a commencé à prendre son envol, et se retrouver "barré" par Melvyn et d'autres.
Ce qui lui a permis d'encore progresser par une volonté hors norme, pour en arriver aujourd'hui à être un incontournable absolu.
Un tel mental, une telle capacité de travail, une telle volonte de performer dans son sport en font pour moi l'un des plus grands athlètes français moderne ou recent. Car sa trajectoire sportive n'est pas linéaire, tel un Dupont ou un Cros ou d'autres encore.
Son côté, "ils connaissent pas Raoul, ces mecs" m'épate. 😄
Que réserve t'il pour demain ?
Un compétiteur rarissime
Pianto
Il a énormément progressé, c'est rare à ce niveau. Je ne vois que lui et Dupont qui ont à ce point fait évoluer leur jeu pour gommes leurs carences et être là où ils sont aujourd'hui.
Il a eu en plus le mérite de faire un an stratosphérique quand Jaminet s'est blessé. Le mental de savoir prendre sa chance quand elle se présente, c'est fort.
Manu
Son record est d'autant plus incroyable qu'en plus de sa sélection plutôt tardive, il a marqué tous ces points sans jouer les tests de juin puisque finaliste du top 14. Ce n'était pas le cas de ses prédécesseurs.
Erèbe
Un joueur de plus qui aurait dû avoisiner les 100 sélections à l’apogée de sa carrière si les sélectionneurs avaient été plus clairvoyant (pour ne pas dire compétent) et qui n’en aura pas plus de 70 dans le temps qu’il lui reste.
Qu’avait-il objectivement de moins que Bouthier et Jaminet entre 2017 et 2022 ?
Un jeu au pied à peine moins long... pour plus d’options (de pression, de déplacement, de distribution, de précision, d’alternance).
Et uniquement cantonné au jeu au pied de surcroît car c’était sans compter déjà a l’époque sur sa supériorité supériorité dans tous les autres domaines : alternance, suppléance, vision, créativité, relance, Q.I rugby, lignes de courses...
J’ai pensé récemment à des joueurs du passé ayant connu de tels sorts :
Un Elisalde par exemple qui n’aura cumulé que 35 sélections... impensable.
Et d’autres du même calibre.
Je me demande parfois si les sélectionneurs voient les mêmes matchs que nous.
Pianto
Dans la mesure où il n'a jamais été le meilleur arrière français, qu'il a mis longtemps à être considéré comme le meilleur arrière toulousain.
Médard et Kolbe étaient meilleurs que lui en 15 jusqu'à la dernière année de Médard, même le staff de Toulouse lui mettait quelqu'un dans les pattes, Jaminet à un moment puis Kinghorn (bien meilleur en 15 que lui).
Il doit ses sélections d'abord et avant tout au but où il est excellent. Mais il faut se souvenir qu'il ne s'est pas imposé à Toulouse tout de suite comme le buteur n°1, c'était Ntamack qui butait au départ. Ce n'est que suite aux blessures de ce dernier qu'il est devenu l'indéboulonnable métronome qu'on connait aujourd'hui pour Toulouse.
La sélection est tributaire du jeu qu'on souhaite pratiquer. Pendant trois ans, le but du staff était de renvoyer l'adversaire loin dans son camp donc ils ont pris des arrières corrects mais avec un jeu au pied très long.
En plus, il a mis du temps à épurer son jeu, il a longtemps relancé n'importe comment, tenté des trucs impossible au niveau international. Dans ses premières sélections, les anglais et les irlandais avaient avoué qu'ils essayaient de lui donner un max de ballons dans sa zone parce qu'il était identifié comme une faille, par sa défense, par ses réceptions de ballons hauts, par ses initiatives rendant des bons ballons.
Donc son nombre de sélections est assez logique au final. Et encore, si nos ouvreurs ou nos 9 étaient des buteurs fiables, pas sûr qu'il en aurait plus de la moitié.
Cyclotherapon
Et tu ne te demandes pas si les sélectionneurs voient plein de choses que nous ne voyons pas?
Like a Lion in Jau Zion
https://actu.fr/sports/rugby/xv-de-france/seigneur-sith-momo-c-est-toi-finn-poubelle-l-oeil-d-ovale-masque-sur-france-ecosse_62383816.html
Chandelle 72
Merci pour le lien 👍 toujours aussi drôle et enlevé plus quelques belles piques sur le fond : banc 7-1, jeu à la main entre autres
potemkine09
Merci pour le lien, toujours aussi drôle!
potemkine09
Il aurait dû être sélectionné bien avant ce qu'il l'a été.
Ce qui est sûr, c'est que c'est un joueur qui ne se démonte pas dans l'adversité.
Pianto
ouais enfin, liste noire... il était toujours dans les groupes, c'est pas non plus Dumora ou Buros, hein...
Chandelle 72
Ouais mais il en a ciré des bancs.
Belle résilience quand même, surtout qu'il avait la même adversité en club
( pas très longtemps c'est vrai, en club)
A l'époque le cirage de banc n'était pas aussi valorisé que maintenant où l'arrière sur un banc est un spécimen unique et protégé !