Comme les Toulonnais dix ans plus tôt, les ciel et blanc espèrent que leur effectif 5 étoiles sera la clé pour faire entrer le club dans une nouvelle dimension. Un Brennus, un titre de Pro D2 en 33 ans et c’est tout. Voilà un constat plus qu’amer pour le propriétaire du Racing 92, Jacky Lorenzetti. Le bouclier glané au Camp Nou après un dénouement renversant n’aura été qu’une éclaircie dans un bilan bien pâle. Et pour cause, il demeure le seul trophée remporté par les Franciliens depuis leur remontée dans l’élite en 2009. Éliminé quatre fois aux portes de la finale, le Racing 92 s’est le plus souvent heurté sur le champion en devenir. Seul lot de consolation pour un groupe pourtant programmé à la réussite, les Racingmen ont toujours figuré dans les 6 premiers du classement depuis 2009 et l’instauration du système de barrages en Top 14. Sur la scène européenne, l’histoire récente est loin d’être fastueuse. Souhait lancinant, les hommes de Laurent Travers attendent d’apposer leur première étoile sur le maillot ciel et blanc. Habitués des quarts, ils ont été tout proche de tutoyer les sommets en 2018 lors de la finale face au Leinster. Mais Nyanga et consorts ont échoué à trois petits points, laissant les Irlandais s’octroyer leur quatrième Coupe d’Europe. Un fossé sépare donc ces deux équipes, néanmoins le Racing et à sa tête le volubile et disruptif Jacky Lorenzetti se donne les moyens de ses ambitions.
La touch made in England
Force est de reconnaître que le propriétaire n’a pas fait dans la demi-mesure. Côté tribune, deux nouveaux membres, visages bien connus de notre championnat, sont venus épauler le nouveau manager Stuart Lancaster. Ce n’est autre que Frédéric Michalak et Joe Rokocoko, l’ailier néo-zélandais qui a porté les couleurs du Racing 92 de 2015 à 2019. L’Anglais, de son côté, ancien sélectionneur du XV de la Rose avant de se relancer en tant qu’adjoint au Leinster (bourreau des Franciliens en 2018) dirigera pendant quatre ans le projet sportif de la formation parisienne. S’il connaît les joutes du haut niveau et son exigence, l’homme du Nord affiche clairement ses objectifs : « On veut gagner le championnat ! et la Coupe d’Europe aussi ! Je viens du Leinster qui veut gagner ses deux compétitions chaque année ». Un staff comme neuf, une présidence léguée à son compère de toujours Laurent Travers et voilà comment l’homme d’affaires espère faire de ce millésime 2024 celui de son club.
Kolisi, Tuisova, Arundell ...
Après seulement neuf journées disputées en Top 14, le Racing 92 a fière allure et caracole en tête. Et pourtant, c’est une équipe dite bis qui a évolué en ce début de championnat, car amputée de ses internationaux (Woki, Fickou) pendant deux mois. Les supporters attendaient avec impatience l’arrivée des forces vives dont le champion du monde sud-africain Siya Kolisi et le fantasque fidjien Josua Tuisova. Tout juste couronné, le capitaine springbok a foulé pour la première fois la pelouse de l’Arena ce week-end contre La Rochelle. Pour l’ancien lyonnais Tuisova, il faudra attendre plusieurs mois en raison d'une opération au genou. Malgré cette ombre au tableau, l’armada francilienne ne s’arrête pas à ces deux monstres du rugby mondial.
Henry Arundell, la bombe anglaise, supersonique, auteur d’un quintuplé avec l’Angleterre face au Chili, a déjà fait sensation dans l’Hexagone. Véritable arme létale pour ses adversaires, il est devenu en l’espace de deux rencontres, un élément incontournable de cette formation. Wame Naituvi, James Hall, tous deux anciens pensionnaires de Pro D2, viennent renforcer des lignes arrières qui comptent déjà Habosi, Wade, Imhoff, Fickou, Taofifénua, Le Garrec, Tedder. De quoi faire trembler les défenses de notre championnat. Devant, le meilleur joueur de Pro D2, le pilier Thomas Laclayat, le Gallois Will Rowlands ou encore le retour du prometteur Jordan Joseph donneront à coup sûr un élan de fraîcheur et apporteront par la même occasion du poids dans un pack à la peine, martyrisé dans le secteur de la mêlée la semaine dernière contre la Pink army.
Le star système, solution de tous les maux ?
Une question subsiste, les stars sont-elles la solution face à un constat d’échec ? Une interrogation légitime qui taraude supporters et commentateurs. Les Franciliens ne sont pourtant pas les premiers à adopter le star système. Dix plus tôt, les Toulonnais se payaient (entre autre) les services de Sir Jonny Wilkinson, le Sud-Africain Bakis Botha ou encore le Wallaby Matt Giteau. Résultat, en seulement trois ans, Bernard Laporte ramenait en terre varoise trois Champions Cup et un titre de Champion de France en 2014. Aucune équipe dans l’histoire moderne du ballon ovale n’aura réussi à faire d’une horde de stars, une machine à gagner.
A cœur de reproduire le même schéma, Stuart Lancaster devra créer l’émulation collective nécessaire et nul doute que l’expérience d’un double champion du monde en la personne de Siya Kolisi comptera dans les instants cruciaux. Malgré tout, la politique du star système à ses avantages comme ses grandes faiblesses. Attention à ce que l’empilement d’individualités ne se fasse pas au détriment d’un collectif pour le moment très bien huilé. Une machine grippée, et tout le club peut subitement retomber dans ses vieux démons. S’il est un excellent moyen d’enchaîner les victoires, ne nous y trompons pas, c’est un modèle plus que caduc qui ne permet généralement pas de construire un projet durable. En effet, comme leur voisin footballeur du Paris Saint-Germain, le foisonnement d’étoiles peut rapidement laisser place à une constellation terne où l’enchantement sportif passé n’est plus que déflagration interne. Les faire briller pour conjurer une disette longue de sept ans, voilà le défi de Stuart Lancaster.
Nicolas Sans Chaise
On a des nouvelles de Klemenczak ? Il a l'air d'avoir quelque peu disparu alors qu'il avait un profil intéressant à l'époque de son association avec Vakatawa
Cyclotherapon
Des stars oui, mais parler de star system et comparer avec le PSG et le Toulon de Boudjellal c'est un peu réducteur. Le Racing est régulièrement dans les équipes du Top 14 qui alignent le plus de JIFF, encore cette saison, dont pas mal de joueurs formés au club ou en région parisienne. Lorenzetti et Travers ont construit un édifice avec un bel équilibre entre recrutement externe et formation, n'en déplaise a certains... Leur modèle ne s'approcherait-il pas plus de celui de Toulouse que du Toulon de Boudjellal? Le Stade et la plupart des clubs de Top 14 ne se privent pas de recruter des stars, il me semble. Sacrilège, je sais.
rugby85
Toulon Toulouse l'UBB LA Rochelle , etc... beaucoup d'équipes ont des effectifs 4 étoiles. Quand je vois comment l'équipe de La Rochelle incomplète les a bougé devant je me dis que c'est pas gagné.
Amis à Laporte
Un effectif 5 étoiles c'est bien, mais un effectif avec 5 étoiles sur le maillot c'est mieux 😊😉
Cyclotherapon
Je signerais pour une, déjà, avant de penser a 5. Pas toi, ami clermontois? 😉
Pour finir sur une note d'optimisme, nos clubs respectifs ont déjà subi le "jamais deux sans trois". La quatrième sera peut-être la bonne?
jujudethil
Force est de constater que les millionnaires n’ont jamais rien compris au rugby,…
Chandelle 72
Merci pour l'article et bravo au Racing pour ce début de saison
potemkine09
Ce qui est sûr, c'est que le Racing est l'épouvantail de ce début de saison... à voir s'ils tiendront sur la durée, en particulier sur les phases finale.
Oui championnat c'est une chose, les phases finales c'en est une autre. En tout cas ça fait plaisir de voir cette équipe capable d'enchainer les victoires avec constance, ce qui n'est pas le cas tous les ans (loin s'en faut) avec le Racing.
Lancaster a l'air de faire du bon taf (mais on a déjà vu par le passé que c'est un excellent technicien).
Roger Coudenlèrc
Et en ce qui concerne le salary cap ?
gilbertgilles
C'est marrant comme question, je veux dire: quand on a ce logo ! 😊 😉
Personne en Top 14 ne respecte le Salary Cap.
A part peut-être Oyonnax, Bayonne et l'USAP. et peut-être aussi la Section.
Tous les autres (et même probablement les 4 cités au dessus aussi) gavent leurs joueurs d'avantages en nature non comptabilisés et tout le monde le sait.
Est-ce que c'est bien? non. Est-ce que les instances du rugby en on quelque chose à foutre? Manifestement depuis Guazzini, Boudjellal et même probablement bien avant... non plus.
Donc bref reprocher ça au Racing en particulier c'est un peu se voiler la face.
Roger Coudenlèrc
En ce qui concerne l'époque Guazzini qui remonte déjà à longtemps, je ne suis pas sûr qu'il y avait de salary cap en France... (après vérification, le salary cap commence en 2010-2011, date à laquelle Max jette l'éponge)
Et la politique du club, à son époque, était ''pas de star, c'est le club qui l'est...''
Raison pour laquelle il prenait des joueurs dont personne ne voulait et qui était revanchard...
Les argentins qui étaient au club, à cette époque, étaient de parfait inconnus avant d'exploser à Paris.
En 1996 peut-être pas de stars, sur la fin du mandat Guazzini beaucoup moins d'accord avec ça. Mais tu as raison ça ne représent que la saison 2010-2011 dans le cas précis de Guazzini.
Il n'empêche que même avant le salary cap, cette pratique existait déjà (pour d'autres raisons que le salary cap je suppose).
Il y a même un joueur du SF actuellement, qui roulait dans une BMW de la FFR, "prêtée" par son ami Bernie pendant ses années Toulonnaises!
Amis à Laporte
Cela ne concerne que les clubs qui n'ont pas de protection ?
Chandelle 72
Protection de qui ?
Tu as des infos ? 🧐
Amis à Laporte
Ben le MHR déjà, non ?
Chandelle 72
Ça y est, j'ai compris.
2nd degré !
Amis à Laporte
Voilà !!!! 😜😉🤪
Chandelle 72
1 er degré ?
En 2017 en tout cas L. Labit n'était pas très copain avec Altrad,
au lendemain d'un qui a fait couler un "peu" d'encre depuis ( coucou S. Simon) :
"On est au milieu de la guerre entre la Fédé et la Ligue. D'un côté, il y a des revendications sur notre président et la Ligue. D'un autre côté, on sait tout ce que le président de Montpellier a entrepris. Il a acheté la Fédération, le maillot en particulier, et une partie de la presse. Il a acheté 30 000 Midi Olympique le jour où son nom était pour la première fois sur le maillot"
source Rugbynistère .