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RUGBY. Top 14. Le Racing 92 à l’épreuve du star système pour atteindre les sommets
Auteur d’un recrutement XXL à l’intersaison, le Racing 92 se place en prétendant naturel au Brennus. Crédit image : Screenshot Youtube
Comme les Toulonnais dix ans plus tôt, les Ciel et Blanc espèrent que leur effectif 5 étoiles sera la clé pour faire entrer le club dans une nouvelle dimension.

Comme les Toulonnais dix ans plus tôt, les ciel et blanc espèrent que leur effectif 5 étoiles sera la clé pour faire entrer le club dans une nouvelle dimension. Un Brennus, un titre de Pro D2 en 33 ans et c’est tout. Voilà un constat plus qu’amer pour le propriétaire du Racing 92, Jacky Lorenzetti. Le bouclier glané au Camp Nou après un dénouement renversant n’aura été qu’une éclaircie dans un bilan bien pâle. Et pour cause, il demeure le seul trophée remporté par les Franciliens depuis leur remontée dans l’élite en 2009. Éliminé quatre fois aux portes de la finale, le Racing 92 s’est le plus souvent heurté sur le champion en devenir. Seul lot de consolation pour un groupe pourtant programmé à la réussite, les Racingmen ont toujours figuré dans les 6 premiers du classement depuis 2009 et l’instauration du système de barrages en Top 14. Sur la scène européenne, l’histoire récente est loin d’être fastueuse. Souhait lancinant, les hommes de Laurent Travers attendent d’apposer leur première étoile sur le maillot ciel et blanc. Habitués des quarts, ils ont été tout proche de tutoyer les sommets en 2018 lors de la finale face au Leinster. Mais Nyanga et consorts ont échoué à trois petits points, laissant les Irlandais s’octroyer leur quatrième Coupe d’Europe. Un fossé sépare donc ces deux équipes, néanmoins le Racing et à sa tête le volubile et disruptif Jacky Lorenzetti se donne les moyens de ses ambitions.

La touch made in England

Force est de reconnaître que le propriétaire n’a pas fait dans la demi-mesure. Côté tribune, deux nouveaux membres, visages bien connus de notre championnat, sont venus épauler le nouveau manager Stuart Lancaster. Ce n’est autre que Frédéric Michalak et Joe Rokocoko, l’ailier néo-zélandais qui a porté les couleurs du Racing 92 de 2015 à 2019. L’Anglais, de son côté, ancien sélectionneur du XV de la Rose avant de se relancer en tant qu’adjoint au Leinster (bourreau des Franciliens en 2018) dirigera pendant quatre ans le projet sportif de la formation parisienne. S’il connaît les joutes du haut niveau et son exigence, l’homme du Nord affiche clairement ses objectifs : « On veut gagner le championnat ! et la Coupe d’Europe aussi ! Je viens du Leinster qui veut gagner ses deux compétitions chaque année ». Un staff comme neuf, une présidence léguée à son compère de toujours Laurent Travers et voilà comment l’homme d’affaires espère faire de ce millésime 2024 celui de son club.

Kolisi, Tuisova, Arundell ...

Après seulement neuf journées disputées en Top 14, le Racing 92 a fière allure et caracole en tête. Et pourtant, c’est une équipe dite bis qui a évolué en ce début de championnat, car amputée de ses internationaux (Woki, Fickou) pendant deux mois. Les supporters attendaient avec impatience l’arrivée des forces vives dont le champion du monde sud-africain Siya Kolisi et le fantasque fidjien Josua Tuisova. Tout juste couronné, le capitaine springbok a foulé pour la première fois la pelouse de l’Arena ce week-end contre La Rochelle. Pour l’ancien lyonnais Tuisova, il faudra attendre plusieurs mois en raison d'une opération au genou. Malgré cette ombre au tableau, l’armada francilienne ne s’arrête pas à ces deux monstres du rugby mondial.

Henry Arundell, la bombe anglaise, supersonique, auteur d’un quintuplé avec l’Angleterre face au Chili, a déjà fait sensation dans l’Hexagone. Véritable arme létale pour ses adversaires, il est devenu en l’espace de deux rencontres, un élément incontournable de cette formation. Wame Naituvi, James Hall, tous deux anciens pensionnaires de Pro D2, viennent renforcer des lignes arrières qui comptent déjà Habosi, Wade, Imhoff, Fickou, Taofifénua, Le Garrec, Tedder. De quoi faire trembler les défenses de notre championnat. Devant, le meilleur joueur de Pro D2, le pilier Thomas Laclayat, le Gallois Will Rowlands ou encore le retour du prometteur Jordan Joseph donneront à coup sûr un élan de fraîcheur et apporteront par la même occasion du poids dans un pack à la peine, martyrisé dans le secteur de la mêlée la semaine dernière contre la Pink army.

Le star système, solution de tous les maux ?

Une question subsiste, les stars sont-elles la solution face à un constat d’échec ? Une interrogation légitime qui taraude supporters et commentateurs. Les Franciliens ne sont pourtant pas les premiers à adopter le star système. Dix plus tôt, les Toulonnais se payaient (entre autre) les services de Sir Jonny Wilkinson, le Sud-Africain Bakis Botha ou encore le Wallaby Matt Giteau. Résultat, en seulement trois ans, Bernard Laporte ramenait en terre varoise trois Champions Cup et un titre de Champion de France en 2014. Aucune équipe dans l’histoire moderne du ballon ovale n’aura réussi à faire d’une horde de stars, une machine à gagner.

A cœur de reproduire le même schéma, Stuart Lancaster devra créer l’émulation collective nécessaire et nul doute que l’expérience d’un double champion du monde en la personne de Siya Kolisi comptera dans les instants cruciaux. Malgré tout, la politique du star système à ses avantages comme ses grandes faiblesses. Attention à ce que l’empilement d’individualités ne se fasse pas au détriment d’un collectif pour le moment très bien huilé. Une machine grippée, et tout le club peut subitement retomber dans ses vieux démons. S’il est un excellent moyen d’enchaîner les victoires, ne nous y trompons pas, c’est un modèle plus que caduc qui ne permet généralement pas de construire un projet durable. En effet, comme leur voisin footballeur du Paris Saint-Germain, le foisonnement d’étoiles peut rapidement laisser place à une constellation terne où l’enchantement sportif passé n’est plus que déflagration interne. Les faire briller pour conjurer une disette longue de sept ans, voilà le défi de Stuart Lancaster.

Merci à Romain Vintillas pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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On a des nouvelles de Klemenczak ? Il a l'air d'avoir quelque peu disparu alors qu'il avait un profil intéressant à l'époque de son association avec Vakatawa

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