Comme un amour de jeunesse. À 31 ans, Charles Ollivon retrouve son poste de formation. Habitué depuis plusieurs années à prendre place à l’aile de la troisième ligne en sélection ou en club avec Toulon, le natif de San-Pée-sur-Nivelle fait de l’infidélité à son rôle de flanker pour embrasser les joies du numéro 8. En 91 titularisations toutes compétitions confondues depuis 2019, le Varois a revêtu cinq fois le huit dans le dos. Quatre d’entre elles l’ont été ces deux derniers mois depuis la fin du tournoi des Six Nations.
Un choix fort et payant de la part de Pierre Mignoni puisque les Toulonnais n’ont perdu aucun match avec Ollivon à ce poste. « Il peut jouer tous les registres. Quand il est en forme, il est capable de t’amener une plus-value partout, notamment sur les ballons hauts. Il faut l’utiliser au milieu du terrain et sur l’extérieur. Il a un rôle dans l’équipe, il faut qu’il touche le ballon, il faut qu’il génère de l’incertitude sur les défenses, qu’il pèse en attaque mais aussi en défense. Tant qu’il est en forme et avec nous sur le terrain, ça me va. Voilà, comment on l’utilise… En fait, c’est assez facile ! », se réjouissait le manager toulonnais Pierre Mignoni en conférence de presse la semaine dernière avant le match face à Lyon via le Midol.
Une cure de jouvence pour le Français
Recruté par Toulon en 2015 pour endosser le rôle de leader derrière la mêlée toulonnaise, Ollivon a très longtemps tronqué son chiffre originel pour le 7. Rapide, agile, fin plaqueur… Ce rôle lui colle si bien à la peau qu’il faut remonter à avril 2022 et un déplacement à Biarritz pour le voir porter un autre numéro. Mais ce changement de poste effectif depuis quatre rencontres désormais n’est pas de nature à inquiéter celui dont la polyvalence a toujours façonné son rugby.
« Quand je suis rentré du Tournoi, Pierre m'a annoncé que j'allais jouer en 8. J'étais un peu surpris mais très content ! Je me régale ! Ça me rappelle quand je jouais à Bayonne où j'ai commencé en 8, on touche pas mal de ballons, j'ai l'impression de rajeunir ! En 8, tu as la sortie de mêlée, la couverture qui diffère un petit peu... Mais c'est Pierre qui décide, peu importe où il me met, je suis là pour l’équipe ».
Taciturne devant la presse, Ollivon a vu dans cette décision un véritable challenge, une cure de jouvence imprévue : « Ça me plaît, je ne vais pas le cacher. Ça m’a changé ma routine, mais ça n’a pas tout modifié. Ça faisait longtemps que je n’avais pas joué à ce poste. Ce sont des habitudes à reprendre, doucement ça revient. Pierre (Mignoni, NDLR) sait qu’il peut compter sur moi où il a besoin ».
Ollivon en 8, parti pour durer ?
Serait-ce un choix forcé ? Sans aucun doute. Mignoni a dû remodeler sa troisième ligne avec les blessures d'Isa (cuisse) et de Tolofua (genou). Désormais, l’ancien tacticien lyonnais s’appuie sur une deuxième ligne lourde (Ribbans – Alainu’uese) couplée à une troisième ligne mobile, aérienne (Du Preez – Ollivon – Abadie). Absurde ? Loin de là. Ollivon en 8, c’est aussi une manière pour Mignoni d’alimenter la compétition entre ses joueurs.
Crédit image : X - RCT
Une émulation collective nécessaire pour garder un niveau d’exigence à l’approche des phases finales. Sans oublier qu’Ollivon se complaît volontiers dans ce nouveau rôle grâce à des attributs techniques plus élevés que la moyenne. Samedi face à Oyonnax, le club de la Rade peut prendre une réelle option dans la course aux six premiers qualifiés. Aux hommes de Pierre Mignoni de poursuivre sur leur dynamique pour enchaîner une cinquième victoire de rang. Un succès et l’exode en huit de Charles Ollivon pourrait bien devenir plus qu’une simple « déconne ».
BobKelso
Bel article. Merci.
DAV!D
Très chouette article, merci.
Amis à Laporte
Merci pour l'article, très intéressant à lire.
pascalbulroland
Cette équipe a les moyens de finir dans les 6, mais je crains pour elle si elle perd un ou deux joueurs importants.
On a vu que le RCT sans Serin devient une équipe perdue et fragile, ce qui pour moi, la fragilise énormément...
Maintenant, je leur souhaite le meilleur pour cette fin de saison, c'est toujours un plaisir de revoir le RCT dans les 6...
lebonbernieCGunther
Tout à fait d'accord sur la "Serin dépendance", que le RCT a du mal à gérer, contrairement à Toulouse qui maintient le même niveau d'excellence sans Dupont.