Grande gueule, leader incontestable, centurion en Super Rugby : Brad Weber débarquera la saison prochaine en Top 14. Une valeur sûre pour combler le vide laissé au poste de demi de mêlée du Stade Français après les départs de Parra (retraite), Coville (Provence) et Hall (Racing 92). Méconnu du grand public en France, il a toutefois porté le maillot noir frappé de la fougère argenté à 17 reprises.
Il a failli arrêter le rugby
Brad Weber est un Néo-zélandais pure souche, natif de Napier, il n’a jamais quitté l'archipel. Il découvre le rugby professionnel à l’âge de 21 ans lorsqu’il rejoint la province d'Otago dans le sud du pays. Il joue son premier match de Mitre 10 Cup (autrefois appelé National Provincial Championship), le championnat des provinces du pays, le 17 septembre 2012 contre North Harbour. Malheureusement pour lui, il n’arrive pas à s’imposer face à la concurrence de l’international japonais Fumiaki Tanaka (75 sélections). Il ne dispute que neuf matchs et n’est pas conservé par la province d’Otago à l’issue de la saison 2012. Brad Weber prend alors la décision de mettre sa carrière rugbystique entre parenthèses pour se consacrer à ses études. La saison 2013 du championnat des provinces débute alors sans lui. Mais après seulement un mois, le demi de mêlée de la province de Waikato, Brendon Leonard (13 sélections avec les All Blacks) rejoint l’Europe en s’engageant avec les Zebre de Parme. Brad Weber est alors sollicité, il quitte alors l’université d’Otago pour rejoindre le nord du pays et la province de Waikato.
Le jeune homme alors âgé de 22 ans vit une véritable renaissance rugbystique avec la province de Waikato : il joue 26 matchs et inscrit 62 points. Sa bonne saison lui ouvre même les portes de la franchise des Chiefs avec qui il découvre le Super Rugby lors de la saison 2014. Il prend part à sept rencontres, victime de la concurrence avec Tawera Kerr-Barlow et Augustine Pulu.
Super Rugby - Sur le renvoi les Chiefs inscrivent un essai de 80 mètres [VIDÉO]
C’est lors de la saison 2015, qu’il explose. Il profite de la blessure de Kerr-Barlow pour s’imposer comme titulaire. Il prend part à 17 rencontres, dont 11 en tant que titulaire. C’est le début d’une belle histoire avec la franchise des Chiefs. Lors de la saison 2016, Brad Weber n’est plus seulement l’animateur de son équipe, il met ses qualités de vitesse et sa bonne vision de jeu à profit et inscrit cinq essais.
Brad Weber and his Chiefs are back in action this weekend.
Tune into your usual Super Rugby channels to catch the @Highlanders host the @ChiefsRugby on Saturday.#SuperRugby #superrugbyaotearoa pic.twitter.com/EepBYpeZbK— Super Rugby Pacific (@SuperRugby) June 11, 2020
Comme une histoire qui se répète
Au lendemain d’une bonne saison 2016, la progression de Brad Weber est à nouveau stoppée net. Il se fracture le fémur et rate l'intégralité de la saison de Super Rugby. Mais comme à chaque fois, malgré la concurrence de Te Toiroa Tahuriorangi, Brad Weber revient plus fort et s’impose à nouveau comme titulaire.
Au terme d’une saison 2018-2019 pleine avec cinq essais et 15 titularisations en autant d’apparitions, celui qui a été champion du monde avec les moins de 20 ans en 2011, est pour la première fois sélectionné avec les All Blacks. Il joue 13 minutes lors de la première journée du Rugby Championship face à l’Argentine. Brad Weber rentre alors dans une nouvelle dimension et participe même à la coupe du monde 2019 au Japon en tant que remplaçant. Il marquera deux essais lors de la raclée infligée au Canada 63-0.
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Brad Weber a depuis trouvé une régularité dans ses performances. Il est régulièrement appelé avec les All Blacks (17 sélections, il était de l’équipe battue par le XV de France en 2021) tout en devenant le véritable cadre de son équipe des Chiefs avec qui il compte aujourd’hui 118 apparitions (dont 90 titularisations).
Un destin à la Byron Kelleher ?
À 32 ans, Brad Weber se lance un ultime défi de taille, lui qui n’a connu que la Nouvelle-Zélande et les Chiefs. En rejoignant le Stade Français, Brad Weber va sûrement autant apporter qu’il va apprendre. Son expérience et sa culture rugby seront sans aucun doute de précieux atouts pour le club de la capitale. De son côté, il devra apprendre une nouvelle langue, une nouvelle culture et peut-être le plus gros changement, découvrir un nouveau championnat aux spécificités bien différentes du Super Rugby. Le Top 14 est plus éprouvant, plus dense. Pas de quoi effrayer Brad Weber qui malgré son petit gabarit (172 centimètres pour 75 kilos) est réputé pour son agressivité défensive. Un vrai chien de garde !
Un tel défi, une telle trajectoire rappelle inévitablement un certain Byron Kelleher qui, à l’âge de 31 ans, débarquait au Stade Toulousain en Top 14 après n’avoir connu que le Super Rugby au cours de 92 rencontres. La suite, on la connaît, deux boucliers de Brennus (2008, 2011) et un titre européen (2010). Ce dernier finira sa carrière au Stade Français… Peut-être plus qu’un hasard qui sait. Brad Weber ne peut que rêver d’un même dénouement.
AKA
Je me régale à regarder le Super Rugby et je pense que je suis le seul ici, les articles touchant à celui ci ne font guère recette 😒
gilbertgilles
Non, l'ami, je ne pense pas que tu sois seul, personnellement je regarde pas mal de matchs et je me régale souvent! Par contre, il m'arrive de me demander si les arbitres ont un sifflet parfois! Clairement la priorité est donnée à l'attaque et les arbitres n'ont pas envie de couper les cheveux en quatre comme en TOP 14.Cela donne des matchs à grande vitesse et le spectacle est assuré, perso je me régale! 😉
AKA
Disons que nous sommes des épicuriens de ce jeu😉 Ce que j’ apprécie surtout c’ est le peu de recours à la vidéo car là bas on accepte la décision de l’ arbitre