Et bien aujourd'hui, Mannix, rappelons-le aujourd'hui entraîneur adjoint du Munster, a décidé de revenir ses propos. Selon lui, ceux-ci ont été déformés... ce qui peut paraître étrange, sachant qu'ils ont été tenus à la radio. Il s'explique : « A la suite de mon départ du Racing-Métro le 25 novembre 2011, j'ai participé à l'émission Total Rugby le 26 janvier 2012 et les propos qui me sont prêtés dans cette émission doivent être précisés, car ils ont été déformés et ne correspondent pas à la réalité. En effet, je voulais seulement prétendre que si le Racing-Métro l'avait voulu, il aurait pu facilement indemniser les Fidjiens et remettre un chèque à ceux qui ne souhaitaient pas participer à la Coupe du monde, ceux-ci préférant parfois consolider leur carrière en club au regard de difficultés d'organisation du rugby dans les îles du Pacifique et à la superposition des compétitions internationale et nationale et de leurs calendriers respectifs ».
Un pas en arrière qui peut paraître un peu surprenant, d'autant plus que l'ancien joueur du Racing Josh Matavesi, a lui confirmé les propos initiaux de Mannix, dans le Journal du dimanche. « Je savais que si je signais, je ne pourrais pas aller à la Coupe du monde. J'étais dégoûté de ne pas avoir vécu le plus grand moment dans une carrière de joueur ». Des accusations niées par le président du Racing, Jacky Lorenzetti : « Matavesi ne voulait pas jouer avec les Fidji. Nous l'avons engagé pour deux ans, sans condition spécifique dans son contrat. »
Deux autres Fidjiens du Racing, Sireli Bobo et Jone Qovu, avaient également renoncé à la Coupe du monde pour des "raisons personnelles". Et il y a quelques semaines, Qovu a une nouvelle fois passé son tour pour la tournée d'automne du XV Fidjien, se déclarant blessé... et pourtant, il avait été aligné deux jours plus tard pour le match de Top 14 du Racing contre Perpignan. La fédération fidjienne s'est plaint auprès de la FFR, qui a décidé de suspendre le joueur jusqu'au 4 décembre.
Le Racing, pas un cas isolé ?
Mais le cas du Racing pourrait en fait mettre en lumière une pratique répandue dans toute l'Europe. Toujours selon Matavesi, qui évolue désormais à Worcester en Premiership, d'autres clubs en France et en Angleterre auraient recours aux mêmes pratiques. Lors de la tournée d'automne, de nombreux joueurs du Pacifique ont encore refusé de jouer avec leurs équipes nationales. L'IRB s'intéresse donc désormais à l'affaire et va se réunir aujourd'hui, pour décider de la suite donnée à cette affaire. Le président Bernard Lapasset a promis d'être "intransigeant" si les faits étaient avérés. Les règlements internationaux prévoient des sanctions allant de la simple amende, à la radiation du club par la fédération, ou encore la relégation.
Le Samoan Harry Schuster, représentant des nations du Pacifique à l'IRB, prend en tout cas l'affaire très au sérieux. Pour lui, il faut aller jusqu'à réformer la gouvernance de l'IRB, et notamment rééquilibrer la redistribution des revenus de la Coupe du monde, qui profite uniquement aux pays du premiers tiers (VI Nations + Rugby Championship). Ces 10 nations majeures ont en effet touché un pactole de 4,5 millions de livres chacune (soit 5,5 millions d'euros) lors du Mondial 2011 – une somme qui s'élèvera à 7,5 millions de livres (9,2 millions d'euros) pour la Coupe du monde 2015 en Angleterre. Le reste des équipes engagées dans le Mondial, elles, ne touchent pas un sous. Un déséquilibre qui rend les joueurs des îles oacifique otage de leurs clubs selon Schuster : « Nos joueurs sont vulnérables si les clubs mettent une pression financière et ne sont pas pénalisés quand ils sont en tort : le résultat, c'est que nos équipes sont moins performantes et que la compétition est dévaluée » (Planet Rugby).
Des propos soutenus par Rob Nichol, président du syndicat international des joueurs, qui souligne également les incohérences du système actuel : si d'après ses statuts, l'IRB est en mesure d'ouvrir une enquête de son propre chef, elle se refuse pourtant à le faire tant qu'un joueur ou une fédération s'estimant lésée ne porte pas plainte. Ce qui dans les faits, n'est encore jamais arrivé. Logiquement, selon Nichol : « Pour un joueur, se retourner contre son employeur équivaut à un suicide professionnel. Et les fédérations qui élèvent la voix peuvent se mettre à dos le joueur, qui tient à protéger sa carrière. D'où l'intérêt d'aller jusqu'au bout de l'affaire du Racing. »
Reste donc à voir si l'IRB souhaite vraiment aller au bout de choses dans cette affaire. Si oui, le Racing pourrait payer cher, pour l'exemple. Afffaire à suivre, donc...
Kiwi Ripou
Bah oui, Perpigan : petite ville de Cataloge ou souffle la Tramontagne!
ced
rrrrooooooo "Perpigan" ça je peux pas le laisser passer.