Ça ne rigole plus à Marcel-Deflandre. Alors que le printemps pointe son nez, le Stade Rochelais traverse une période hivernale sans fin. Face à Castres, malgré l’envie affichée, les Maritimes n’ont pu faire mieux qu’un nul frustrant (12-12). Ce samedi, c’est un déplacement périlleux à Clermont qui se profile, et la qualification pour les phases finales du Top 14 est loin d’être assurée. Pire, elle s’éloigne inexorablement. Comme le rappelle l’ancien coach rochelais Jean-Pierre Elissalde pour France Bleu : « Chaque match est une phase finale ».
Des Rochelais « malades » selon Denis Charvet
Si les supporters jaune et noir se posent mille questions, Denis Charvet apporte un début d’explication sans mâcher ses mots via RMC : « Le vrai problème, c’est qu’il faut trouver des ressorts. La vérité, c'est qu'ils sont malades. C’est très compliqué de se remettre en question. Je crois qu'ils n’ont pas digéré les deux titres. Finalement, ils n'ont plus d'objectifs. Le bouclier de Brennus qu’ils ont perdu et comment ils l’ont perdu, ça leur a mis un gros coup derrière la tête. Et derrière, ils n’ont pas su se remettre en question. Tu peux prendre n’importe quel entraineur aujourd'hui, je ne sais pas quel discours il peut faire passer. Et quel discours peut marcher sur eux. »
Top 14. Pas de vacances pour ses internationaux, 2 blessés à La RochelleUn diagnostic sévère mais lucide. Car après avoir tutoyé les sommets, le groupe rochelais semble désormais manquer de repères et de cette « faim » qui faisait autrefois sa force. Le groupe est vieillissant. D'aucuns estiment que le club n'a pas réussi à construire sur ses succès suffisamment rapidement pour préparer l'avenir. Les Maritimes sont en fin de cycle. Et il n'est pas certain que les changements à venir au sein du groupe suffisent pour relancer la machine dans un avenir proche. Mais pour l'heure, les Rochelais doivent avant tout retrouver le chemin de la victoire pour ne pas rater la qualification.
Grégory Alldritt : « On doit faire mieux notre boulot »
Face à ces difficultés, le capitaine Grégory Alldritt reste positif, via Sud Ouest, tout en admettant l’ampleur du chantier : « On dit que c’est notre passion, mais c’est avant tout notre boulot. Il faut qu’on arrive tous à faire mieux notre boulot, tout simplement. On essaie vraiment de mettre des choses en place, mais dès qu’on tente de jouer un peu, on fait une petite scorie ou une faute. Ça casse toute la dynamique. » Et d’ajouter : « Le problème, c’est que c’est le week-end que ça compte. On a la chance de se lever pour jouer au rugby. Il faut qu’on garde les sourires, qu’on bosse. Le destin fera le reste. J’espère que ça va tourner à un moment donné. »
Ronan O’Gara cherche le déclic
De son côté, Ronan O’Gara ne cache pas son inquiétude mais refuse d’abdiquer : « Peu importe votre niveau d’expérience, quand vous perdez confiance, vous perdez beaucoup. On a besoin d’être plus précis, plus disciplinés, de trouver ce ‘nasty streak’, notre côté méchant. Aujourd’hui, c’était un nouveau point de départ avec un nouveau groupe. C’est frustrant parce que j’ai vu des bons signes pendant la semaine, mais pas de transfert aujourd’hui. On a besoin d’aller travailler. Le vestiaire est triste, je ne vois pas de joueurs qui veulent abandonner le projet. »
TOP 14. Qui est ce talonneur de 20 ans qui a dynamité UBB vs Toulouse lors de sa rentrée ?Le technicien irlandais prévient toutefois : « En ce moment, on n’a pas la cohésion, on n’a pas la confiance, on n’a pas de croyance entre nous. Mais le groupe est soudé. On peut retourner ça. En revanche, on a besoin de changer des choses. Je vais garder ça pour moi. Après Clermont, on parlera de ça. L’horloge est contre moi, contre l’équipe. »
Le travail suffira-t-il ?
Pour le Stade Rochelais, le déplacement à Clermont sera une nouvelle finale. Le travail est nécessaire, mais la vraie question est ailleurs : suffira-t-il ? L’urgence impose désormais aux Maritimes de retrouver leur identité et surtout une confiance disparue. Face à un public exigeant, les hommes de Ronan O’Gara sont à un tournant majeur de leur saison.
'J’ai trouvé l’idée géniale', comment cette inspiration de Galthié a changé l'avenir du XV de FranceIl reste à espérer que l’étincelle se produise enfin. Sans quoi, c’est tout un projet sportif et une saison qui pourraient basculer définitivement dans la déception.
Chandelle 72
"O’Gara cherche le déclic"
S'il cherche bien, il peut arriver à la conclusion que le déclic pourrait être tout simplement son départ 🤔
Mis à part l'auto-critique que lui pratique et sa longue collaboration avec le SR, je vois une situation assez comparable à celle observée avec Lancaster au Racing cette saison.
La seule option, enfin activée, étant son départ, option légitimée par le changement récent de physionomie du Racing.
Quand l'ambiance est pourrie, il faut changer l'ambiancer, en sport c'est souvent le manager
jujudethil
A la différence que RO a obtenu d’excellents résultats alors que Lancaster n’en a jamais eu. Il est clair il doit partir.
beberarverne
Rien de mieux que d'affronter l'ASM, qui se fait piétiner par les equipes de haut de tableau et marcher dessus par les equipes du bas pour se relancer 😉
Flanquart St Lazare
"On n'a pas la cohésion [...] mais le groupe est soudé".... L'art de se contredire.
Uther
Je pense que ça fait référence à deux choses différentes : Pas de cohésion dans le jeu mais pas de soucis en dehors du terrain.
jujudethil
Oui mais c’est plutôt sur le terrain que ça se passe non ? 😂
Uther
Ah clairement ! Mais parfois, les mauvais résultats sur le terrain peuvent s'expliquer par des problèmes en dehors. Soit des problèmes entre l'entraîneur et les joueurs, soit des problèmes entre joueurs.
Ici, si on en croit Aldritt, ce n'est pas le cas et cette baisse de performance est d'autant plus mystérieuse.
stef7
Si c'est ça il faut chercher du coté managérial ??? La méthode ROG a ses limites et je crains qu'elles soient atteintes.
Uther
Franchement, je ne sais pas.
Après, le plus intéressant dans cette interview, c'est le passage sur le "boulot" et l'explication qui suit. On comprend que la confiance fuit cette équipe et on constate qu'il y a au final peu de différence entre une équipe de haut et de milieu de tableau sachant qu'à ce stade LR doit quand même commencer à regarder derrière.
La confiance ça se perd et ça se gagne de manière un peu mystérieuse. Beaucoup cherchent du côté mental ce qui est logique mais je ne suis pas bien sûr que ce soit le cas.
Le rugby est plein d'histoire mystérieuse : La France en 2011 battue par les Tonga en poule mais qui finit en finale en est probablement le meilleur exemple. Les NZ à la dernière coupe du monde, très empruntés en phase de poule mais totalement libérés ensuite.