Top 14 - Mohed Altrad fait le point sur la situation financière du MHR
Mohed Altrad ne sait pas encore combien de temps il va soutenir le MHR.
La président de Montpellier Mohed Altrad fait le point sur la situation financière de son club et son avenir dans le rugby.

Mécène du club de Montpellier avec son entreprise, Mohed Altrad, est doublement confronté à la crise du Covid-19. Son groupe comme le MHR, sont étroitement liés et perdent tous deux de l'argent en raison de la crise, mais pas seulement. A Montpellier, ce sont environ 10 millions de déficit qui doivent être comblés chaque année. Au Midi Libre ce mercredi, il a confié que le groupe Altrad, en tant que sponsor principal injectait une partie de la somme. Quant à l'autre moitié, c'est lui, sur son propre argent qui renfloue les caisses. Cinq millions, ce n'est pas grand chose quand on sait que sa fortune personnelle est estimée à 3,3 milliards d'euros. Néanmoins, cette situation révèle un problème plus profond et surtout global au rugby français.

Je pense que le rugby est la discipline la plus menacée en France. L'essentiel de son modèle économique repose sur les droits de Canal +, qui sont d'environ 100 millions (par saison, NDLR.). Auxquels on ampute les frais de fonctionnement de la Ligue qui sont autour de 7 millions. On en donne une partie, environ 40 %, à la Pro D2. Donc il reste très peu d'argent qu'il faut diviser en 14 comme le nombre de clubs. Soit environ 3 millions.

Sans son argent, il estime que le club ne pourrait pas continuer comme ça. "Je ne vois pas, dans notre ville, dans notre métropole, quelqu’un capable de mettre 10 millions d’euros." Ici, il ne s'agit en effet pas d'un investissement, mais d'une perte sèche "que vous ne récupérez jamais". Sur une période de dix ans, c'est donc environ 100 millions qui ont été injectés dans le club. Malgré sa passion pour l'ovalie, va-t-il continuer comme ça pendant encore dix saisons ? "Je ne peux pas garantir que je serai là toute ma vie. On ne peut pas garantir ça, surtout dans la période actuelle. Aujourd'hui, je peux vous affirmer qu'il n'y aura pas de difficultés cette année. L'année prochaine, j'espère qu'il n'y en aura pas." Si une nouvelle crise sanitaire et économique devait se produire, il est convaincu que sa société, qui est assez solide, sera parmi les dernières à sombrer. "On est là, on répond présent. Que ce soit la société ou moi."

Malgré tout, il explique qu'il aurait aimé que les joueurs montrent plus de solidarité. Notamment en acceptant une baisse des salaires. La direction du MHR a été parmi les premières à négocier avec ses joueurs, et ce, dès le 25 mars. Mais depuis, pas de réelles avancées alors que d'autres clubs comme Clermont, Castres, Toulouse encore Toulon ont trouvé un accord avec leurs employés. "Les premiers signaux ont été décevants avec une baisse vraiment pas significative." Pour rappel, la DNACG avait tablé sur une baisse moyenne de 31 % pour soutenir le rugby tricolore. Pour Altrad, il y avait urgence. Ce que les joueurs n'ont pas semblé comprendre dans un premier temps. "On a expliqué cela aux joueurs, car c’est quand même technique. Et là, ça a été fait il y a une dizaine de jours." Depuis, il attend. Il n'hésite pas à faire part de sa déception envers ses joueurs qui sont prêts à faire des efforts sous condition. "On parle de solidarité. Je trouve que ce principe n’est pas respecté et oui, je suis déçu."

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Quand on y pense, nous sommes plus proche d'être millionnaire que Mohed....

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