Un point. C'est la différence entre un échec retentissant et l'espoir de sauver une saison que l'on croyait terminée il y a à peine trois mois.
Top 14 - Barrage. Qui est qualifié, qui est éliminé après la 26e journée ?
Souvenez-vous : en février dernier, le MHR devenait la risée du championnat en concédant sa cinquième défaite à domicile, contre la lanterne rouge catalane. A cette époque, Benoît Paillaugue, visiblement bien emmerdé, annonce que le vice-champion de France regarde à présent vers le bas, et vise le maintien. Rétrospectivement, cela ressemblait beaucoup à de l'intox ! Malgré une nouvelle défaite la semaine d'après sur le terrain d'un Stade Toulousain qui marchait sur l'eau, les Cistes commençent alors une série impressionnante : huit victoires en neuf matchs ! Les hommes de Vern Cotter bénéficient de la meilleure dynamique parmi les qualifiés, et font figure d'épouvantail pour les phases finales. Comment le club a-t-il bien pu se redresser ?
16 février 2019 : l'humiliation
Duel de moribonds au GGL Stadium : le MHR sort de deux défaites frustrantes, la première à domicile face au Lou, et la seconde de seulement deux points à La Rochelle. En face, l'USAP n'a toujours pas gagné dans cette édition, et traîne ses quinze défaites de rang comme un boulet. De quoi augurer d'une sacrée purge de rugby. En effet, les Cistes ne franchiront jamais l'en-but de la pire formation de l'histoire du Top 14, se voyant accorder quand même un essai de pénalité. En face, des Catalans opportunistes convertissent toutes leurs occasions en points pour décrocher leur première victoire en Top 14 depuis 2014, année de la descente. Les visages fermés des Montpelliérains sont éloquents : ils ont terminé leur saison, la suite ne sera plus qu'un long chemin de croix. Et ce n'est pas la journée suivante qui y changera quelque chose, puisqu'ils seront encore une fois battus, par le rival occitan cette fois-ci. Quatre défaites de rang, n'en jetez plus.
2 mars 2019 : les barouds d'honneur
Montpellier affronte l'UBB, deux éuipes que tout oppose alors : les Bordelo-Béglais sont confortablement installés dans le wagon des qualifiés, alors que les Héraultais ne jouent plus que pour l'honneur. Ce sont pourtant ces derniers qui infligeront à Bordeaux une petite dérouillée : 37-10, 27 points d'écart ! Les Languedociens profiteront alors d'un calendrier plus favorable contre des équipes de bas de tableau (à Toulon et Pau, puis face à Agen) pour remonter la pente. Le MHR recommence à y croire en ce début de printemps, et doit maintenant se jauger face à de plus gros calibres.
14 avril 2019 : la frustration
A la Paris La Défense Arena du Racing 92, Montpellier fait jeu égal, voire surpasse les hommes du duo Labit-Travers. Menés une partie du match, les coéquipiers de Benoît Paillaugue parviennent à marquer l'essai libérateur dans les dix dernières minutes et mènent de six points, alors que s'apprête à retentir la sirène. Las, des cafouillages de fin de match viennent briser la belle dynamique montpelliéraine, qui repart de la capitale avec plus que des regrets : de la frustration. A n'en pas douter, l'équipe s'en est abondamment nourrie et a appris à dire : "plus jamais ça !"
4 mai 2019 : sweet, sweet revenge !
Inutile de le cacher : le contentieux entre Castres et Montpellier est fort. Depuis 2011, et le barrage remporté par les Cistes de François Trinh-Duc dans ce qui s'appelerait encore Pierre Antoine, et jusqu'à la dernier finale du Top 14, en ajoutant aussi la victoire tarnaise au GGL Stadium en ouverture du championnat, Castrais et Montpelliérains ne se quittent plus. Un jour, on les retrouvera dans la même poule de Champions Cup ou de Challenge Cup, pour le plus grand bonheur du club britannique qui y sera avec eux. Mais je m'égare, revenons à nos moutons : le CO reste sur une défaite à domicile face au voisin toulousain, et commence à être en dèche de points pour accueillir un barrage. En face, Montpellier joue son va-tout. Une bouillie de rugby plus tard, 9-12. Si Montpellier ne passe pas devant son adversaire du jour, l'écart se resserre : 5 points séparent les deux formations. Il reste cependant à Castres à affronter deux équipes de bas de tableau dont la saison est déjà terminée : Agen et Toulon. On connaît la suite...
25 mai 2019 : la délivrance !
Dernière journée de championnat, et cette fois-ci les jeux ne sont pas faits ! Fort de son excellente dynamique, Montpellier s'est donné les moyens d'y croire. Problème : il se rend au Michelin, pour affronter une montagne. Que dis-je, une montagne, c'est un volcan ! L'ASM est invaincue à la maison, et n'a concédé que deux matches nuls face à Toulouse et au Racing. Qu'à cela ne tienne : le Michelin, c'est un peu la résidence secondaire des Cistes. Le MHR s'y impose sans discontinuer depuis quatre saisons ! Encore une victoire et ils squatteront carrément la piscine de Morgan Parra. Quels sans-gêne !
Le MHR avait son destin en main, une victoire bonifiée les envoyait en phases finales ; pas besoin de bonus finalement, grâce à de gentils Toulonnais venus s'imposer à Pierre Fabre le même jour. Grâce à ses jeunes ayant hérité des clés du camion comme Ngandebe et Reilhac, et sans ses étrangers (J. Du Plessis, Steyn, Goosen, Pienaar ne jouent plus ou presque plus), le MHR a relevé la tête.
MARCFANXV
Merci à l'auteur de ne pas avoir cédé à la mode du remontada mise à toutes les sauces !
Les Courses En Travers
Moi je les vois champion. Ils viennent vraiment de loin et vont être moralement très costauds.
math1907
Petite précision :
Goosen est écarté des terrains depuis de nombreuses semaines à cause d'une blessure.
Il ne fait absolument pas parti du petit groupe mis en cause pour leur attitude et manque d'implication dans la vie du groupe et l'application du système de jeu, par les autres joueurs.
Quand à Jannie du Plessis, si il ne joue plus il a pu trouver de quoi s'occuper auprès des équipes de jeunes pour lesquelles il intervient très régulièrement.
CASTRES OLYMPIQUE
Félicitations
Yann Béli
Très sport ! Merci pour ton attitude
Tuilagi Bouffi
Bel article, un résumé qui est juste. Il manque peut-être simplement l'histoire de la mise au point des joueurs/staff/président après le match de Perpignan, qui est souvent évoquée par les joueurs eux-mêmes et qui apparaît comme un acte fondateur de cette remontée : les joueurs vident leur sac, Cotter est conforté, les anciens de la maison (Paillaugue, Picamoles, et même Watremez) peuvent enfin jouer correctement leur rôle de leader. Les jeunes ont aussi davantage de responsabilités, mais c'est bien dit à la fin.
Une précision : "Un jour, on les retrouvera dans la même poule de Champions Cup ou de Challenge Cup, pour le plus grand bonheur du club britannique qui y sera avec eux."
Déjà le cas en Champion's Cup, saison 2016-2017 (Leinster, MHR, CO, Northampton). Il nous a manqué un point pour passer (meilleur deuxième)...
Yann Béli
Je t'avoue que j'ai eu la flemme de regarder si c'était déjà arrivé, je partais plutôt avec l'intention de troller légèrement. Félicitations pour la qualif !
Tuilagi Bouffi
Pas de souci, c'est mon côté "maniaque du détail" qui ressort. 😉
Merci à toi, c'est tout à ton honneur d'avoir rédigé un article sur le rival languedocien !
Yann Béli
Oh, le rival, le rival... C'est pas languedocien Perpignan !! Roussillonnais, à la limite (et encore, c'est vous qui utilisez ce mot !)
Tuilagi Bouffi
Ha ha rassure-toi je ne tiens pas à me mettre la Catalogne à dos. "Languedocien" c'était uniquement pour le MHR, mais c'est vrai que la tournure de phrase peut prêter à confusion.