USAP 2018 VS SUA 2020 : qui réalise le pire début de saison ?
Le temps des sourires est terminé chez les Agenais.
Les Agenais ne sont plus qu’à une défaite d’égaliser le triste record de Perpignan en 2018/2019, mais après 14 journées on peut déjà voir qu’il y a un monde (ou presque) d’écart entre les deux.

Voilà une saison dont on se souviendra longtemps dans les travées d’Armandie. L’exercice 2020/2021 du SUA n’est désormais plus qu’un chemin de croix interminable où tous les week-ends semblent se suivre et se ressembler. Alors que le début de la phase aller, entamé ce samedi sur la pelouse de Castres s’est à nouveau soldé sur une défaite 39-23, les Lot-Et-Garonnais ont porté à 14 leur série de défaites dans l’Élite. Un parcours qui rappelle évidemment celui des Catalans lors de la saison 2018/2019. L’USAP avait en effet enchainé 15 échecs de suite avant de triompher à Montpellier, face au vice-champion de France. Le TOP 14 semble donc mener la vie dure aux bastions historiques de son championnat, mais entre Agen et Perpignan qui réalise le pire début de saison ?

Bilan comptable

Au classement, aucune surprise. Après quatorze journées, les deux formations apparaissent évidemment (dans leurs saisons respectives), au plus bas du tableau. Si les Perpignanais comptaient eux 4 points au compteur, tous glanés lors de 4 défaites bonifiées entre la J2 et la J10 (Agen, Montpellier, Pau et Castres), les Agenais stagnent cette année toujours à 2 points. L’un d’eux remporté d’ailleurs durant la 1ère journée lors de la défaite bonifiée à domicile contre Castres (22-26). À ce moment-là les octuples champions de France ignoraient sans doute qu’il faudrait attendre la 8ᵉ journée pour en décrocher un deuxième après avoir ardemment accroché le LOU sur la pelouse d’Armandie (16-19). Et depuis, plus rien. Une nouvelle disette qui dure déjà depuis 6 rencontres. Si les Usapistes pouvaient à la rigueur se cacher derrière le statut de promu, l'excuse n'est malheureusement pas valable pour la bande du président Fonteneau... 

Les points

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Les points, c’est important. Car en principe au rugby, c’est souvent celui qui en a le plus à la fin qui gagne le match. Mais dans ce domaine-là les deux équipes n’ont pas forcément brillé durant leur début de saison. En 2019, au bout de 14 matchs, l’USAP arborait un bilan de 424 points encaissés, pour seulement 224 inscrits. Une différence de 200 points pile à laquelle on n’était pas habitué du côté d’Aimé Giral. Alors qu’on pensait cette performance difficile à concurrencer (du moins dans l’immédiat), les Agenais signent aujourd’hui un bilan tout aussi catastrophique. Avec près de 511 points encaissés en 14 rencontres (37 points encaissés en moyenne par match), pour seulement 188 inscrits, la différence est alarmante : 323 points. En comparaison, l’écart de points moyen avec l’adversaire pour un match de l’USAP 2018/2019 était de 14 points, il est cette année de 23 points pour Agen. Les hommes de Régis Sonnes sont dans le dur, et les statistiques ne plaident malheureusement pas pour eux.

La stat hallucinante qui fait très mal aux Agenais après le match à CastresLa stat hallucinante qui fait très mal aux Agenais après le match à Castres

Les essais

Au cours de cette quatorzaine de matchs, les Usapistes ont encaissé 47 essais (dont 10 à l’Arena face au Racing), quand ils n’en n’ont inscrit que 21 en retour. De leur côté, les Agenais ont encaissé 56 essais déjà, soit une moyenne de 4 par matchs. Les « Bleus et Blanc » ont inscrits 18 essais, pas très loin de l’USAP donc, mais le véritable problème apparait être défensif. L’USAP n’a par exemple encaissé qu’à seulement 2 reprises + de 5 essais dans le même match (contre le Racing et contre le Stade Français en ouverture du championnat), tandis que les Agenais ont vu l’opération se répéter 7 fois déjà ! Lors d’1 match sur 2 du SUA, l’adversaire a atteint la terre promise à plus de 5 reprises. Incroyable.

Le plus gros écart

Il serait presque anecdotique de comparer ça, mais la plus grosse défaite de l’USAP au cours de cette spirale infernale, s’est achevée sur le score de 64 à 28, c’était sur la pelouse du Racing. Les « Ciel et Blanc » avait étrillé les Catalans en inscrivant la bagatelle de 10 essais, rien que ça. Quand les hommes du trio Lanta-Arlettaz-Freshwater parvenaient à se retrouver tout de même 4 fois dans l’en-but. Un écart de 36 points au final, face aux finalistes de la dernière Champions Cup face au Leinster. De leur côté, les Agenais ont concédé cette saison, lors de la 7ᵉ journée, une impressionnante défaite contre l’UBB de Christophe Urios. Un match à sens unique où les Girondins allaient aussi trouver par 10 fois la faille dans la défense agenaise. Tandis qu’en face, Paul Abadie allait inscrire les seuls points du match pour son équipe : score final 71 à 5, soit 66 points d’écart… 3 journées plus tard, les Agenais allaient encore subir un revers de taille sur la pelouse d’Ernest Wallon : 63-18, soit 45 points d’écart. Subissant la loi du terrible Stade Toulousain et ce malgré les doublons de l’Autumn Nations Cup…

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Agen - Pendant que son mari se fait licencier, elle revend ses maillotsAgen - Pendant que son mari se fait licencier, elle revend ses maillots

L'ambiance

Alors que le SUA a été en proie et continue de faire face à des difficultés extra-sportives : plusieurs changements d’entraineurs (avec encore l’arrivée récente de David Ortiz et de Jerome Miquel), mais aussi une bagarre entre joueurs en revenant de Trévise, qui a donné lieu à la mise à pied de deux joueurs du club. Parmi eux le talonneur Ngauamo, dont la femme a également fait parler en mettant en vente ses maillots aux enchères. Ou encore le cas Ibitoye. Hors-groupe lors du dernier déplacement dans le Tarn pour « manque d’implication », l’aventure de la pépite anglaise dans le Sud-Ouest devrait en effet tourner court… Des péripéties qui tranchent avec l’état d’esprit irréprochable du groupe catalan en 2019, pourtant dans le même enfer, mais qui avait su se serrer les coudes. Les Perpignanais semblaient tous regarder dans la même direction, à l’image du discours marquant d’Enzo Forletta, l’ex-pilier de l’USAP.

En conclusion, le SUA semble bel et bien au fond du gouffre à l’heure où nous parlons. Mais si les Lot-et-Garonnais venaient à remporter leur prochain match contre les Bayonnais de Yannick Bru et s’éviter le fameux record de défaites, cette saison pourrait peut-être finalement passer à la trappe… Surtout qu’il reste une demi-saison à Régis Sonnes et son staff pour remettre son équipe dans le droit chemin et corriger le tir. « C’est à la fin du bal qu’on paye les musiciens », comme dit le proverbe.

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