Parmi les bon marronniers rugbystiques à ressortir tous les ans Noël, on peut citer « Ya t-il trop d'étrangers en Top 14 ? », « Le calendrier est-il trop chargé », et bien sûr « Le Biarritz Olympique et l'Aviron Bayonnais doivent-ils fusionner ? ». Aujourd'hui, c'est ce dernier sujet qui revient à la mode. Le tout grâce aux déclarations du maire de Bayonne Jean Grenet, qui a annoncé qu'il souhaitait travailler sur une future « province du Pays Basque », sur le modèle de ce qui se fait en Irlande ou au Pays de Galles. Le maire évoque «des discussions à bâtons rompus, au déjeuner, mais pas de travail formalisé (…) Mais l'idée avance, lentement, mais sûrement. Et cela ne me gênerait pas de lancer l'invitation officielle à une même table où nous réunirions les présidents, les maires et les principaux partenaires des deux clubs. ».
Selon Jean Grenet, le BO et l'Aviron sont « fragiles dans le Top 14 ». « Nous sommes des villes moyennes, comme Agen ou Brive. À termes, ce sont ces quatre-là qui sont les plus vulnérables. » Grenet voit également dans la montée de Lyon et Bordeaux le signe d'un changement d'époque. « Ce sont des grosses agglomérations. C'est un signe des temps que nous ne pouvons pas occulter. Quand ces bastions de football s'ouvriront définitivement au rugby, ils ne viseront peut-être plus le maintien. »
Avec 16,5 millions d'euros de budget pour Biarritz et 18,3 pour l'Aviron Bayonnais, les deux clubs basques sont pourtant à l'aise financièrement. Mais surtout grâce à leurs mécènes, toujours selon le maire de Bayonne : « Nos deux clubs sont particulièrement dépendants de leurs sponsors principaux. Serge Kampf et Cap Gemini pour les Biarrots, Alain Afflelou pour nous » (...) Je suis de ceux qui pensent qu'il faut commencer à travailler à un plan B qui permette de sauver le rugby basque. Car on peut penser que les contraintes économiques nous amèneront à envisager une seule équipe pour le Pays basque. »
Le maire de Bayonne n'entend pas pour autant une fusion entre les deux clubs, ce qui paraît utopique au vu de l'antagonisme entre les deux villes. Il s'explique : « Il n'y en aura jamais entre le BO et l'Aviron. Ce sont deux entités trop fortes. Les structures du rugby amateur resteront indépendantes. Et chaque club aura un centre de formation dont les meilleurs éléments iront dans un pôle espoir cette fois commun aux deux clubs. Pôle qui nourrira la holding Pays basque. »
Blanco : « Je ne sais pas, je ne vous entends plus… »
Egalement interrogé sur le sujet, le maire de Biarritz Didier Borotra a botté en touche. Ou plutôt dans les bras de Serge Blanco : « À mes yeux, Serge Blanco a trois qualités essentielles. Il est un meneur d'homme, un chef de projet. Il est ultra-compétent en matière de rugby. Et enfin il est un amoureux sans limites de Biarritz. Ces trois qualités font que ce qu'il décidera pour le BO sera bon pour Biarritz. »
Un Serge Blanco, justement, qui fait pour l'instant la sourde oreille. Joint au téléphone par Sudouest, le président biarrot avait apparemment quelques malheureux problèmes de réseaux... à la question, « Et vous, que pensez-vous de faire une province avec les deux clubs basques, au moins pour la H Cup ? » voici ce qu'il a répondu.
« Je ne sais pas, je ne vous entends plus… (...) Je pense qu'il faut ne parler que du match (le derby). Aujourd'hui il ne se passe rien sur la place publique sur quoi que ce soit. Je refuse toute discussion par journal interposé. (…) Il ne se fait rien du tout ». De son côté, le président bayonnais Michel Cacouault se montre un peu plus ouvert sur le sujet : « Nous avons un projet à quatre ans dans le haut niveau. On ne raisonne pas à dix ans (…) même si il est nécessaire d'avoir une grande ouverture d'esprit pour s'adapter à son environnement, aux circonstances économiques ».
Source : Sudouest.
tatave
L'analyse économique de jean Grenet ne s'applique pas qu'au Pays Basque. Les clubs de pro D2 seront condamnés à faire l'ascenseur s'ils ne s'appuient que sur une ville de moins de 100 000 habitants. Tarbes et Pau ou Mont de Marsan et Dax peuvent, peut être, monter en TOP mais ils redescendront (comme Auch, La Rochelle ou Albi). Seul le regroupement des moyens leur permettrait de perdurer et faire face à l' inflation des salaires. Que celà plaise ou pas c'est la dure réalité. Et puis, si on imposait de plus des quotas trés limités de joueurs étrangers, pourquoi pas. Car enfin que signifie une équipe de club quand on voit , à la 50 minutes du dernier match SF/ASM qu'il n'y avait que 3 français sur 15 dans chaque camp????
tlsain31
Meme si les 2 equipes risque d'avoir du mal à tomber d'accord on a qu'à regarder au Pays de Galles ou les ospreys (il me semble que c'est celle la) est une province qui a été construite à partir de 2 clubs qui s'appreciaient autant que le BO et l'AB donc rien d'insurmontable.
Par contr pour moi le rugby français doit rester un rugby de club et puis cette decision doit se prendre au niveau national. On ne va pas avoir des clubs et des provinces.
tatave
L'analyse de Jean Grenet sur l'évolution économique du rugby pro a le mérite de la lucidité et sa proposition d'un 'syndicat ' basque sur le modéle irlandais est séduisante; reste les blocages psychologiques et les rancoeurs historiques?? elles ne seront pas insurmontables si le BO descend ce qui semble bien parti. Dans ce cas, la surdité de Blanco disparaitrait: chiche.
ced
projet interressant mais bonjour pour trouver un accord, y a pas mal d'argent en jeu.
Gaut65
Intéressant sur le papier mais quasiment improbable... Chaqu'un des 2 clubs voudra absolument jouer la H-Cup, il y a du pognon en jeu !