Depuis la dernière Coupe du monde, les Bleus ont progressé dans de nombreux domaines. C'est indéniable. On ne gagne pas onze matchs de suite sans une certaine progression. Physiquement, les Tricolores ont passé un cap notamment grâce à Thibault Giroud, qui ne laisse rien au hasard en ce qui concerne la préparation des Français. Quant à Shaun Edwards, le gourou de la défense, il a donné aux Bleus les outils pour devenir l'une des meilleures nations du monde. Mais il est un domaine, bien moins visible à l'écran, dans lequel les hommes de Fabien Galthié ont aussi travaillé et progressé. Un domaine qui fait gagner des matchs comme on a pu le voir récemment face à l'Australie. On parle ici du mental. XV de France : le problème des Bleus serait-il mental ?Il y a quelques années encore, le XV de France n'aurait pas remporté cette rencontre face aux Wallabies dans les derniers instants. Bien évidemment, la confiance née des précédents succès fait que les Bleus sont en confiance. Mais ils ont montré qu'ils avaient les ressources psychologiques pour rester dans la partie alors même qu'ils étaient malmenés par les visiteurs. "On aurait pu paniquer et se dire que le match aurait pu nous échapper pour la première fois, confiait Maxime Lucu lors du debrief. Mais au contraire, on a su aller une pénalité ou des ballons importants pour revenir dans leur camp et tenter cette dernière action pour Damian qui fait cet exploit." S'ils ont cette capacité à réagir, c'est parce que le staff du XV de France a donné à la préparation mentale une place qu'elle n'avait pas vraiment par le passé. Avant, c'était un peu tabou de se confier, comme l'explique le centre Gaël Fickou. Les joueurs ne pensaient pas en avoir besoin. "Ça a beaucoup évolué, explique le Francilien. Je pense que c'est une arme, c'est un plus. Si des fois, tu as des pensées négatives, si tu gères mal la pression, etc, ça peut t'aider en te donnant des clés et des outils pour évoluer".
Celui qui gère tout ça chez les Bleus, c'est Mickaël Campo. Chercheur en psychologie du sport et responsable de la préparation mentale à la FFR en charge de l'accompagnement des équipes de France, il fait le point une fois par semaine avec les joueurs. Il est accompagné depuis la rentrée par Roberta Antonini Philippe, spécialisée dans la psychologie du sport, mais pas que puisqu'elle travaille également avec des musiciens de haut niveau. Le coaching de ces derniers "très semblable car chez les musiciens on peut observer presque les mêmes problématiques que chez les athlètes, telles que la gestion du stress, la gestion de l’anxiété, le manque de confiance en soi, etc", explique-t-elle à psychologiesport.fr. Quand ils les souhaitent, les joueurs peuvent lui parler. "Avant c'était un peu gênant de parler de ce genre de chose, confie Sekou Macalou. Je comprends, car c'est difficile d'en parler, de s'en rendre compte parfois."
Le Parisien estime d'ailleurs que le compliqué est souvent de comprendre qu'on traverse une mauvaise période. Avoir un interlocuteur à disposition, c'est un plus pour les internationaux français. Après le match, ils peuvent ainsi évoquer leurs émotions, leur ressenti mais aussi leurs frustrations de manière individuelle, et sans contrainte. Une évolution dans la préparation qui semble porter ses fruits au vu des résultats des Bleus. Elle aura d'autant plus son importance l'année prochaine pour le XV de France. Les Bleus sont désormais très attendus par leurs adversaires mais surtout par les supporters. La pression sera énorme lors de la Coupe du monde qui aura lieu en France. Devant leur public, ils auront à coeur de répondre présent. Des attentes qui pourraient être difficiles à gérer pour certains joueurs. C'est là que la préparation mentale sera déterminante. ''Sur le plan mental, en équipe de France, on part de zéro'', Anthony Mette, Psychologue et préparateur mental
Le staff du XV de France accorde une grande importance à la préparation mentale. Les joueurs peuvent se confier et c'est un plus pour évacuer certaines émotions.