Tout le monde s’accorde pour le dire, le rugby, c’est avant tout une histoire d’Hommes. Celui qui s’attache, qui s’embrouille, qui s’empoisonne et qui se réconcilie. De toutes les tranches d’âges, aucune ne fait exception à l’adage maintes fois entendu et répété, le plus important c’est le groupe. Ce Tournoi des 6 Nations est l’occasion parfaite pour le tester, cette fameuse bande, la sacro-sainte équipe. Bon, pour des questions d’accueil et de chaleur humaine, et enfin un petit peu de budget aussi faut pas se voiler la face, ce sera direction le Tournoi B. Pour cet initiatique road-trip, nous suivrons des adeptes de la cueillette et de l’oisiveté, surtout le lundi pour les séances cardios de JeanFi. Et un petit peu le mercredi, faudrait pas se blesser avant le week-end. Le vendredi c’est opposition mais faut pas partir trop tard pour pas louper l’Happy Hour au Sullivan. Embarquez donc avec l’équipe réserve de Pas-Que-Rette, représentative et représentante de clubs comme vous et moi en connaissons des centaines, ou au moins un déjà, le vôtre.
Pour ce premier voyage immersif, l’excitation est à son comble. Après avoir rassemblé tant bien que mal nos loustics, un vendredi à 22h sur le parking du stade Eric Champ, il était temps de monter dans le bus direction l’aéroport de Paris, enfin celui de Beauvais, mais c’est du pareil au même. De toute façon, Jojo Ldirijan l’a dit : « Pour moi, au-dessus du Carrouf’, c’est déjà le Nord et au nord, c’est Paris. Alors vous allez pas commencer à me trifouiller le cerveau avant même qu’on ait décollé ». La messe est dite, les braves s’endorment.
Nous retrouvons nos joyeux drilles, quelques heures plus tard, se réchauffant autour d’un pack de Baltika en attendant leur diligence. Gordo l’Andalou a bien tenté d’embarquer ses comparses de la première ligne dans un achat plus téméraire, mais Jojo veille encore, point de pur grain pour les pur-sang. Onze heures, direction le stade, et le premier arrêt de leur péril. En arrivant sur place, à Sotchi, les hautes sphères de l’Olympisme s’entrechoquent au professionnalisme méticuleux de Gordo, « Misère, vas rien y avoir à boire dans ce désert ». Toujours au fait des traditions culturelles les plus pointues, le jeune numéro neuf Max lui rappelle quand même que sans la vodka, la plupart des Russes seraient déjà morts de froid. CQFD, il y a même une épicerie d’ouverte.
Le match commence et face aux survivants des goulags, oui, Max a encore beaucoup d’anecdotes et autres informations croustillantes, se présente l’équipe de Belgique. N’y voyez pas un manquement de ma part mais je vous passerai l’imitation douteuse de l’accent belge par Sebayou le grand deuxième-ligne. D’un point de vue diplomatique cela ne ferait que jeter un froid et puis en termes de justesse technique, ça n’est pas vraiment meilleur que sa passe vissée.
Après 30 minutes de jeu et autant de points encaissés, la Belgique parvient à ouvrir le compteur et se retrouve sous le feu des applaudissements et encouragements nourris de la part des Paqueraisiens. Il faut dire qu’ils sont désormais bien réchauffés sous leurs belles parkas vertes et mauves, il avait peut-être bien raison le petiot après tout. A la mi-temps l’issue du match ne fait déjà plus un pli, l’attention de nos esthètes, partisans du beau jeu, n’en est pas moins stricte. Les envolées russes se multiplient et les attaquants plongent maintes fois dans l’en-but. La fameuse barre des 50 est atteinte, puis celle des 60. Et malgré la résistance des avants sur ballon porté et pick-and-go, nos voisins ne peuvent que constater les dégâts et le score fleuve. Ce qui inspire le taiseux mais néanmoins vif Benouète. « Eh beh, les Belges y vont repartir avec les valises pleines et les jambes lourdes. On n’est pas si différents finalement. » Cahin-caha, nos valeureux guerriers du blizzard se dirigent vers le terrain afin d’apporter leur réconfort aux vaincus du jour. Encore un beau symbole de l’amitié sportive franco-belge.Rugby Europe Championship - La Russie assure le spectacle dans la air défense belge« Tant qu’ils nous battent pas ça va, le jour où on descend dans le tournoi B faudra se souvenir de ce moment les gars ! » Une fine analyse de Jojo conclut donc cette première volée, avant de reprendre la route et l’avion, et direction le soleil cette fois-ci ! Enfin c’est ce qu’on demandé les trois-quarts, ils aimeraient se faire des passes pendant les temps d’attentes. Cependant les réponses imagées de « ceux qui font le match » sur la présence, ou non, de magicien du ballon dans l’équipe, se perdent dans le grain blanc de la Russie.
Partagez le temps d’une aventure fictive au cœur du réel, le récit d’une équipe différente et semblable à toute autre : le Pas-Que-Rette Fictif Club.
Garou-gorille
En résumé, si j'ai bien compris, en bon rugbyman qui se respecte, le wallon ovale porte le béret zina ! Nos voisins et amis belges méritent mieux que ça!