À seulement 21 ans, Louis Bielle-Biarrey s’est imposé comme une des révélations majeures du rugby français. Avant le choc face à la Nouvelle-Zélande samedi à Saint-Denis, l’ailier du XV de France se confie sur son style de jeu, son plaisir de jouer et son envie constante de progresser. Avec un mélange d’insouciance et de maturité, il est revenu sur son ascension fulgurante et son rôle chez les Bleus.
"Tout est allé très vite depuis que j’ai commencé en pro," admet Bielle-Biarrey à Sud Ouest. En moins de deux ans, il a disputé des tournois avec les moins de 20 ans, brillé avec l’Union Bordeaux-Bègles, et participé à la Coupe du Monde avec le XV de France. Cette progression express ne semble pas le perturber : "J’essaie de m’imprégner de tout ce que je vis pour m’en servir pour le futur." Avec une UBB qui joue les premiers rôles en Top 14, il accumule non seulement les essais mais aussi une précieuse expérience.
L’altruisme avant tout
Si marquer des essais est souvent la première mission d’un ailier, Bielle-Biarrey ne s’y attarde pas trop. "Je ne me fixe pas d’objectif en termes d’essais. Ce n’est pas ce qui m’anime." Ce qu’il privilégie ? Récompenser le travail collectif : "Je pense faire partie des ailiers altruistes. Je prends beaucoup de plaisir à récompenser le travail de l’équipe." Une philosophie qui détonne dans un poste parfois perçu comme plus individualiste.
Dans le système des Bleus, la liberté de mouvement est cruciale pour les ailiers. "Si on reste sur notre aile, on n’est pas à notre place." Inspiré par un certain Damian Penaud, Bielle-Biarrey développe sa lecture du jeu et sa capacité à trouver les espaces, même là où on ne l’attend pas. "Quand il n’y a pas d’espace face à nous, c’est qu’il est autre part. Il faut donc aller le chercher."
Un modèle nommé Penaud
Louis n’hésite pas à s’inspirer de son coéquipier en Bleu : "Damian a cette capacité à être dans le bon espace, au bon moment. Ce n’est pas pour rien qu’il marque autant." Penaud, connu pour ses essais spectaculaires, fait également beaucoup jouer autour de lui, un modèle que Bielle-Biarrey veut suivre : "J’essaie de m’en inspirer."
Conscient que le rugby moderne demande une évolution constante, Bielle-Biarrey travaille d’arrache-pied pour ne pas être prévisible. "L’effet de surprise joue au début. Mais il faut savoir se réinventer." Cela passe par le développement de son jeu d’arrière, mais aussi par un travail défensif accru. "Les ailiers doivent organiser la ligne en défense, replacer les mecs. Ça me plaît."
Le défi néo-zélandais en ligne de mire
Face aux All Blacks, Bielle-Biarrey aura une nouvelle opportunité de démontrer son talent. Avec sa lecture du jeu et sa capacité à "faire tomber les mecs" malgré un gabarit atypique pour un ailier, il représente un atout offensif et défensif pour les Bleus. Sa jeunesse pourrait être un avantage face à une équipe néo-zélandaise qui entend bien prendre sa revanche et retrouver le sommet du classement mondial.
Altruiste, travailleur et lucide, Louis Bielle-Biarrey incarne le futur du rugby français. À quelques heures d’un choc crucial, il donne le ton : liberté, intelligence de jeu et plaisir. Les All Blacks sont prévenus, le jeune ailier tricolore ne compte pas rester dans l’ombre.
lebonbernieCGunther
Je suis vraiment déçu que Will Jordan ne soit pas aligné en face de lui mais à l'arrière. J'attendais ce match dans le match impatiemment entre LA référence du poste et l'étoile montante du rugby français. Je leur trouve beaucoup de points communs quand ils travaillent sur les extérieurs: leur qualité de course, leur lecture de jeu, une maîtrise technique très proche aussi. Pour la référence à Penaud, je crois que c'est surtout dans le dézonage qu'il faut la chercher. Pour le reste, Penaud est tellement hors des standards du poste qu'il ne vaut mieux pas s'en inspirer, c'est le seul à savoir jouer comme ça, avec ses fameuses courses aux trajectoires en forme de banane et vers son camp, ses réceptions de balle comme un gardien de but sur corner et ses plaquages debout...
Et pour ce soir, quelque chose me dit que les Blacks vont plus chercher à travailler dans le couloir de Villière... aïe... ça me fait un peu flipper...
Chandelle 72
"Quand il n’y a pas d’espace face à nous, c’est qu’il est autre part. Il faut donc aller le chercher."
Bien vu, il ira loin si les petits cochons ne le mangent pas,
il a déjà bien avancé
duodumat
J'ai l'impression bizarre d'avoir déjà lu cet article ... ?