Le XV de France s'est donc incliné contre l'Australie sur la pelouse du Suncorp Stadium de Brisbane (23-21). Un revers d'autant plus rageant que la bande à Fabien Galthié tenait un succès de prestige jusque dans les derniers instants de la partie et un ballon inexplicablement cafouillé. Pourtant, ces défaites dans les ultimes secondes, les Bleus en sont coutumiers du fait notamment lors de ces deux dernières années et encore plus depuis le début du mandat Galthié. Des maux qu'il faudra vite gommer dans l'avenir. Retour sur ces rencontres.
01/02/2019 : France-Pays de Galles (19-24)
La France entame son Tournoi des 6 Nations 2019. Jacques Brunel est alors sélectionneur du XV de France. Pour la première sélection de Romain Ntamack, les Bleus vont réaliser une très bonne première mi-temps, terminée sur un score de 16-0 à la pause. Avant de totalement se liquéfier en seconde période et voir leur avance fondre comme neige au soleil. Le calice jusqu'à la lie lorsque George North intercepte à sept minutes du terme, cette passe hasardeuse de Vahaamahina pour offrir la victoire aux Gallois qui décrocheront le Grand Chelem quelques semaines plus tard.
20/10/2019 : Pays de Galles-France (20-19)
Nous sommes en quart de finale de la Coupe du Monde 2019. Les Français ont terminé deuxièmes de leur poule, mais ne se sont pour autant pas montrés ultra rassurants. Le dernier match face aux Anglais a été annulé après que le typhon Hagibis ait frappé le Japon. Vous l'aurez compris, notre équipe nationale ne s'avance pas dans la peau du favori lorsque le Pays de Galles se dresse face à elle. Et pourtant, les Bleus vont réaliser une première période de haut vol, menant 19-10 en inscrivant trois essais notamment. La seconde période virera au cauchemar entre le carton rouge adressé à Vahaamahina et cet essai à cinq minutes du terme inscrit par Moriarty. La France s'incline 20-19, aux portes des demi-finales. Une défaite rageante, tant les Bleus semblaient supérieurs.
06/12/2020 : Angleterre-France (22-19 ap)
Fabien Galthié a pris les rênes en début d'année 2020. Une France remaniée à la suite de l'accord FFR-LNR se rend donc à Twickenham pour y défier l'Angleterre, en finale d'Autumn Nations Cup. Décomplexée, la jeune garde française va faire plus que tenir tête aux coéquipiers de Maro Itoje puisque par un essai de Brice Dulin et la botte de Matthieu Jalibert puis Louis Carbonel, elle va mener 19-12 jusque dans les tous derniers instants du match. Ajoutez à cela, un Owen Farrell à la mire déréglée et on pense alors la France se dirigeait vers une victoire en terre anglaise. Pourtant, les Bleus vont craquer à une minute du trille final de monsieur Brace, sur un ballon porté rondement mené des Anglais qui verra Luke Cowan-Dickie plonger en Terre promise. Farrell ajuste la transformation et les deux équipes se disputeront la victoire en prolongations. Et à la fin, ce sont les Anglais qui gagnent. Après un échec, Owen Farrell offre la victoire aux siens en seconde période (22-19). Cruel.
13/03/2021 : Angleterre-France (23-20)
Là encore, la France va se faire piéger en fin de match par le rival anglais lors du précédent Tournoi des 6 Nations. Les Bleus touchés par la Covid, se rendent donc outre-Manche forts de certitudes après deux succès en Italie et Irlande. L'Angleterre de son côté a réalisé un début de Tournoi chaotique marqué par une défaite à la piaule contre l'Écosse et une lourde défaite au Pays de Galles. Entre temps la victoire face à l'Italie n'a pas suffi à atténuer la gronde du public anglais. Les deux formations nous offrent une première période d'une intensité folle. Les Bleus après un mois sans jouer marquent le pas en fin de rencontre. Ils sont devant (16-20) mais encaissent un essai par Maro Itoje à la 77e minute. Score final 23-20. Une nouvelle fois frustrant.
26/03/2021 : France-Écosse (23-27)
La France peut remporter le Tournoi si elle bat l'Écosse par 20 point d'écarts et en décrochant le point de bonus offensif. Les partenaires de Charles Ollivon vont vite se rendre à l'évidence. Gagner face à cette équipe d'Écosse, séduisante et accrocheuse serait déjà une belle performance. La France mène alors 23 à 20 lorsque l'Écosse jette toutes ses dernières forces dans la bataille. Un grattage salvateur permet aux Français de l'emporter pense-t-on alors. Brice Dulin hérite de la gonfle, mais tergiverse. Au lieu de dégager en touche, il se fait ''croquer'' puis pénaliser au sol. Dans une séquence de conservation impressionnante sous le déluge de Saint-Denis, le XV du Chardon trouve la faille à la 85e minute par Duhan van der Merwe (23-27).
07/07/2021 : Australie-France (23-21)
Est-il vraiment nécessaire de rappeler dans les grandes lignes ce qu'il s'est passé il n'y a pas plus tard qu'un jour sur la pelouse du Suncorp Stadium ? Encore une fois amoindrie, l'équipe de France fait mieux que tenir tête à l'Australie. Devant au score durant l'intégralité de la rencontre, les Tricolores vont céder de manière totalement lunaire alors que la rencontre était terminée. Sur une touche cafouillée, Iribaren puis Jaminet ne taperont pas en touche. Résultat ? Un ballon récupéré par les Australiens et après d'interminables temps de jeu, une pénalité sous les poteaux. Lolesio profite de l'aubaine. 23-21. Dur apprentissage.
On aurait également pu citer cette boulette d'Antoine Dupont à la 79e minute lors du Tournoi 2019 qui a offert un bonus défensif décisif à l'Angleterre dans la quête de celui-ci. Mais, il s'agissait là d'une victoire. Bref, vous l'aurez compris, les Bleus ont du mal à gérer ces fins de match à haute tension. Excepté une victoire sur le fil face au Pays de Galles lors du précédent Tournoi, la pièce tombe généralement du mauvais côté. Il faudra changer cela pour être compétitif à l'avenir.
gjc
On mélange pas mal de situations...
Les lancements de jeu après la sirène des 80 minutes peuvent se travailler à l'entraînement, ce n'est pas inquiétant.
Le vrai sujet est qu'effectivement l'EdF baisse fréquemment de régime en 2e mi-temps, et il faut savoir gérer ces temps faibles.
Sent Junian
On ne sait pas si FG croit en ce qu’il dit. On espère que non, mais on est habitué aux analyses erronées. Ce ne sont pas les fins de match qui coûtent la victoire, mais les 79 mns précédentes au court desquelles on est incapable de mettre l’adversaire au loin.
Team Viscères
Après les séries des défaites encourageantes, voici la série des défaites encore rageantes.
Un riz savant scie
ça fait un tiers de nos matchs quand même...
MARCFANXV
Un truc mal maîtrisé on appelle ça un truc cruel, ben voyons. Chacune de ces défaites aurait pu se solder par une victoire, il s'en fallût de qqs errements...Le " soit je gagne, soit j'apprends" n'est visiblement pas encore intégré dans notre logiciel...
Team Viscères
Ben non, parce que chez nous pour l'instant on dit "soit je gagne, soit en fait c'était pas si grave vous voyez il y avait des circonstances et puis bon c'est juste un accident de parcours".
frakc
Il y a des défaites citées qui me semblent ne rien avoir à faire avec des fins de match cruelles:
20/10/2019 : Pays de Galles-France (20-19). Ça part en sucette au moment du carton rouge qui est vers la 50ème, ce n'est pas cruel mais logique face à une équipe physique et précise.
26/03/2021 : France-Écosse (23-27): Défaite anecdotique, même pas importante. Soit on gagne le tournois en mettant ces 20 points et le bonus offensif, soit on ne le gagne pas. Le reste on s'en fout, la seule chose qui compte c'est de gagner le tournois. Ce match était une défaite à partir du moment ou ne marchait pas dessus les écossais. Ce n'est pas cruel, c'était trop dur face a une équipe écossaise qui avait réalisé d'excellent matchs dans ce tournois.
01/02/2019 : France-Pays de Galles (19-24)
Défaite logique, pas une fin de match cruelle, c'est toute la deuxième mi-temps qui est non maîtrisée face à une équipe supérieure et beaucoup plus expérimentée.
Team Viscères
D'accord pour les deux matchs contre Galles où c'est juste le déroulé du match qui fait qu'on pertd, pas vraiment d'accord pour le France-Écosse.
Au début du match, l'enjeu réel est en effet de tenter ce BO et ce +20 qui peuvent offrir le Tournoi. On peut et on doit le tenter quitte à se trouer, on ne peut pas devenir une grande équipe si l'on ne tente pas de remporter une compétition juste parce que ça paraît peu probable de la remporter.
Mais en fin de match cet enjeu n'existe plus. On l'a raté, les Écossais nous en ont privé, un mélange des deux, peu importe pourquoi mais dans tous les cas ce n'est plus possible de remporter le Tournoi. Si l'on veut devenir une grande équipe, alors on doit apprendre à gérer le fait que l'objectif principal s'envole sans perdre pied pour autant. Le fait que tu rates l'opportunité de gagner le Tournoi ne signifie pas pour autant que c'est acceptable de balancer un match que tu avais gagné.
C'est cruel de perdre un match juste parce que tu fais n'importe quoi, même si cela n'a pas d'impact sur un classement. Parce que tu as perdu à la fin, après t'être défoncé physiquement pendant 80 minutes, pas parce que l'adversaire à mieux fait que toi mais juste parce que tu es parti en vrille tout seul comme un grand.
Ça a son importance, parce que ça s'inscrit dans une série de délires complets sur des fins de matchs. Beauxis qui ne trouve pas une touche facile, Dupont qui se foire sur le chrono 2 fois, Dulin qui relance pour rien, les Français qui paniquent sur une touche un peu chahutée... on voit bien qu'on a un souci de gestion des fins de matchs sous tension et chaque nouveau craquage ajoute un nouveau poids psychologique chez nous (et un rayon d'espoir chez nos adversaires). Et ce n'est pas en minimisant le problème (mais on a quand même gagné, mais la défaite n'était pas grave parce qu'on est quand même deuxième, mais c'était France C, etc.) à chaque fois qu'on va réussir à le régler.
On veut être champions du Monde, il va falloir que l'on sache être des tueurs. Donc gagner les matchs même s'ils ne comptent pas, que c'est contre le cours du jeu, que c'est tendu, que ça ne se passe pas comme on veut... on doit chercher à gommer toutes nos erreurs.
frakc
Je ne le vois pas comme ça sur ce coup. Je pense que si Dulin relance c'est par panache, parce qu'il sait que c'est foutu et que la victoire ne sert à rien. J'aurais fait le même chose, perdu pour perdu (le tournois est perdu, il n'y a que ça qui compte à mon sens, si tu veux être champion du monde il faut viser haut, assurer des places de deuxième n'a aucun intérêt), on envoie une dernière cartouche pour l'honneur, pour le public, pour le maillot, pour se faire plaisir.
Yionel ma star
Mouais, si on se met a tuer les matchs ca va devenir beaucoup moins rigolo
Guilhem34
On en fait quand même des pas communes. Je ne parle pas de défaite après la sirène comme pour le drop de sexton. Dans ce cas là, c'est rageant mais c'est surtout bien jouer. Mais bon, Dulin contre l’écosse, Dupont et Bauxis contre les anglais (même si ca ne fait pas defaite dans ces deux cas) et hier. Je ne vois pas d'équivalent chez les autres. Y a du spécifique à travailler
Flanquart St Lazare
Dupont dans le Tournoi, ça n'est pas une défaite parce qu'on gagne le match.... mais on perd le Tournoi à cause du point de BD qu'on laisse aux Anglais.
Je ne dis pas ça pour accabler Dupont qui avait fait un super match.
Mais comme le dit plus haut Team Viscères, va falloir qu'on apprenne à être des tueurs.
Sent Junian
Non ! Pas à être des “tueurs” -quel terme horrible-, mais de meilleurs joueurs de rugby et des coachs plus intelligents.
Flanquart St Lazare
D'accord avec toi. Je retire tueurs et je le remplace par meilleurs !
Au passage, il y a un paquet de métaphores guerrières (Gladiateurs par exemple) qui commencent à me bassiner.
Aristaxe
Des défaites invraisemblables on en a bouffés un bon paquet, même avant Galthié. Face à l'Afrique du Sud au Stade de France, où on attaque à cinq mètres de la ligne adverse, et une minute plus tard, on prend un essai qui nous coûte le match. On se souvient tous du drop de Sexton de 40 mètres qui nous crucifie.
Il y a aussi eu des matchs qu'on a presque perdu comme ça : face à l'Argentine en coupe du monde (heureusement que Bofelli manque sa pénalité), face au Japon en 2017 (merci à Tamura qui loupe la transformation), face à l'Angleterre encore en 2018 où Beauxis décide de rendre le ballon aux Anglais... Dès qu'on met l'adversaire au pied du mur parce qu'on a de l'avance et qu'il reste 10 minutes ou moins à jouer, on éprouve de grosses difficultés. Pourquoi ? Difficile à dire. Ce qui est sûr c'est que c'est un problème qui peut coûter cher, très cher.
Team Viscères
Entièrement d'accord. Et que l'on doit absolument apprendre à gérer si l'on prétend jouer les premiers rôles en 2023, parce que sur un Mondial à moins de rouler sur tout le monde en leur collant +20 il y aura forcément des situations similaires.