Champion de Fédérale 2, refusé à Toulon... et finalement champion de Top 14 avec Castres

Samedi dernier sur la pelouse du Stade de France, le Castres Olympique a déjoué bon nombre de pronostiques en prenant le meilleur sur le RC Toulon au terme d’une finale maîtrisée. Le point d'orgue d'une excellente saison qui a vu des joueurs comme le pilier droit Karena Wihongi rentrer dans une autre dimension. Pour ce dernier, ce fut d'ailleurs une très belle revanche sur le passé. Arrivé en France en 1999, il joue tout d'abord pour l'isle-sur-Vienne avant de rejoindre Lons-le-Saunier où il sera champion de Fédérale 2 . Le Néo-Zélandais d’origine fait ensuite ses armes à Oyonnax en Pro D2 mais c’est à Bourgoin en Top 14 que celui qui a joué troisième ligne centre se révèle véritablement entre 2006 et 2010. Des performances qui lui permettent d’être repéré par le RCT. Reste à passer les habituels tests physiques.



Malheureusement pour ce passionné de sculpture et de peinture à l'huile ou à l’acrylique « selon les jours », des examens approfondies confirment une anomalie cardiaque qui l'empêche de pratiquer temporairement le rugby. Dès lors sa licence est bloquée, il ne peut donc pas s’engager avec le RCT ni poursuivre avec le club isérois. C’est la douche froide. Cependant le trentenaire a une autre solution, s’exiler en Angleterre. Ce qu’il fait en rejoignant Sale en Premiership pour trois saisons. Suspendu pendant quatre mois après avoir été contrôlé positif à un produit stimulant interdit, il n’ira finalement jamais au terme de son contrat et rejoint le CO en 2011. Profitant de l’absence de Luc Ducalcon, retenu avec le Bleus pour la Coupe du monde, Wihongi enchaîne les matchs et se fait sa place (16 titularisations sur 25 matchs joués).

Laurent Travers, entraîneur des avants à Castres, ne tarit pas d’éloges à son sujet : « Il est performant balle en main et défensivement, très explosif et fait très mal à l'impact. » Avec le départ l’international pour le Racing en 2012, il gagne définitivement ses galons de titulaire. Aux côtés de Taumoepeau et Mach en première ligne, Karena fait de la mêlée castraise la mêlée plus performante à l’issue de la phase qualificative avec seulement 24 ballons perdus. Des statistiques qui se confirment face à Clermont en demi-finale (un ballon récupéré et trois pénalités) puis en finale en faisant jeu égal avec son homologue toulonnaise. De son côté Karena Wihongi est une nouvelle fois omniprésent dans le combat, ce qui lui vaut d’être le joueur castrais le plus sanctionné (3), mais également en défense avec 11 plaquages. Autant dire que le bonhomme a du cœur mais pas vraiment de problème.

Sources : La Depeche, La Provence