Vu le nombre de spectateurs dans l'antre de Welford Road, pas besoin d'être grand clerc pour deviner que la grande majorité des supporters a préféré la chaleur du pub aux frimas de la météo britannique. Et effectivement, à l'heure d'affronter le voisin anglais, c'est tout un peuple bleu et blanc qui s'installe confortablement en face des écrans pour suivre une rencontre dont les Anglais n'ont plus rien à espérer.
A la décharge des supporters, il est facile de succomber à la tentation du pub, tant ils foisonnent à Glasgow. C'est dans l'ambiance surchauffée de l'un d'entre eux que nous avons décidé de suivre la partie, histoire de s'imprégner de l'atmosphère furieusement joviale qui règne dans ces lieux de rencontres. Déjà paré pour le VI Nations, le pub dans lequel nous avons échoué affiche salle comble, et atteindre le bar en bois massif poli par les coudes des buveurs savourant leurs mousses relève de la gageure. Pas un kilt à l'horizon, mais la moquette au motif « tartan » nous rappelle qu'ici, il vaut mieux boire un whisky que du thé.
Déjà installés depuis belle lurette, les Écossais éclusent tranquillement, dans un brouhaha incompréhensible qui n'est jamais troublé que par le bruit des verres qui s'entrechoquent où par les bruits de la rue s’immisçant par la porte d'entrée, sitôt que quelqu'un la pousse pour trouver un refuge au froid local. Le tout sur deux étages, entourés d'une myriade d'écrans pour ne pas rater une seule miette du match. Et si le rez-de-chaussée est partagé entre foot et rugby, la premier étage est tout entier acquis à la cause ovale, et les commentaires vont bon train au moment où apparaissent les feuilles de match. Du moins le suppose-t-on, parce qu'entre l'accent des Écossais et le vacarme ambiant, il est à peu près impossible de comprendre un traître mot de se qui se raconte autour de nous.
Le film du match
Dès la 6ème minute, Seymour finit en terre promise. Le pub tout entier rugit, le plafond en tremble presque et les quelques personnes avachies devant Tottenham-Manchester City commencent à se demander si le ciel ne va pas leur tomber sur la tête. Lorsque Mathieu Raynal accorde un essai de pénalité, re-belote, et ces mêmes personnes commencent à se dire qu'ils feraient peut être mieux de regarder les Warriors corriger Leicester. Pendant 80 minutes, le pub va résonner des encouragements, applaudissements et autres vivats, notamment pour l'essai de Johnny Gray, fer de lance du XV Glaswégien.
Les Écossais proposent un jeu léché, huilé, entreprenant ; tout leur réussi et eux font des étincelles pendant que les Tigres de Leicester sombrent peu à peu, concédant le point de bonus offensif avant même la mi-temps. Tout est prétexte à trinquer, et peu importe la personne, du moment qu'elle a beuglé en même temps que vous lorsque Mathew Tait a pris sa biscotte ou Tim Swinson enfoncé un peu plus le clou. Encourager et applaudir donnant apparemment soif, c'est un flux ininterrompu d’Écossais entre le bar et le premier étage qui s'organise, et les tireuses à bière peinent à suivre le mouvement. A l'odeur de la bière et du whisky ne tarde pas à se mêler celle du fish and chips et du haggis. Après tout, il faut bien avaler quelque chose de solide de temps en temps, sous peine de ne pas tenir le rythme de la fête qui s'improvise...
Car après une telle orgie de rugby, les spectateurs qui quittent le pub ne sont pas légions, la majorité préférant jouer les prolongations, histoire de profiter de la fête et de savourer la qualification en quart de finale. Ce n'est pas tous les jours que les Anglais sont contraints d'embrasser Fanny après un match à domicile... ça mérite bien de solliciter son foi, de toute façon, il reste dimanche pour récupérer. En somme, entre les chaleureux Ecossais, la belle prestation de l'équipe locale et le trajet du retour qui, allez savoir pourquoi, se trouve être plus long qu'à l'aller, on a plus qu'une hâte : que le VI Nations démarre, pour y retourner et revivre de telles sensations. Avec l'intime conviction qu'on a beau dire, il n'y a rien de mieux qu'un ballon ovale pour passer une belle soirée...
Crédit vidéo : European Rugby Champions Cup
mimi12
Attention aux Écossais pour le Tournoi !
fred-eric2
Euh, aucune enquete contre Leceister?
Agen a été suspendu 2 ans de coupe d'Europe pour ça
Adderdabadder
Ils ont pourtant essayé Leicester. Ils se sont fait bouffer. Entre une saison merd#que et leur problemes internes et un Glasgow mort de faim...
jose5
Glasgow, quand ils mettent un 31-0 en première mi-temps, ils ne prennent pas 4 essais en 2 ème période...
Team Viscères
Enfin tout le monde ne rencontrait pas une équipe qui balance tellement son match qu'elle accepte de prendre 43-0 à la maison sans réagir. Même les clubs français qui balancent font davantage illusion.
Adderdabadder
43-0 43-0. Le score est severe mais Glasgow etait en tres grosse forme.
Team Viscères
Ce n'est pas le 43 qui me dérange tant que ça, Glasgow est une équipe joueuse donc quand tout réussit le score peut vite monter. Non, c'est le 0... sérieusement 0 points à la maison c'est une démission. Même Pau qui a balancé son match (70 pions encaissés) a réussi à marquer 10 points.
oZbeck
c'est une honte...
Le Bourbonnais
Racing ?
Team Viscères
Quand ils balance à la maison contre le Munster, ils marquent malgré tout 7 points juste pour sauver l'honneur. Là les Anglais se sont carrément couchés. Pour la même chose, Agen avait été exclu de coupe d'Europe...