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FLASHBACK : le jour où Jack Cantoni choisit la relance folle pour un essai de 100m en finale ! [VIDEO]
La folle relance de Cantoni pour Béziers.
Premier épisode d'une série consacrée aux finales du championnat de France marquées par des scénarios fous.

Présentation des deux équipes

Cette finale 1971 voit s’affronter l’AS Béziers et le RC Toulon au Parc Lescure de Bordeaux. Les deux équipes ont été championnes une fois : le RCT en 1931 et l’ASB en 1961. La dernière finale toulonnaise remonte en 1968, perdu 9-9 face à Lourdes, les Pyrénéens étant déclarés vainqueurs aux essais marqués, le match ne pouvant pas être rejoué car la France partait en tournée en Nouvelle-Zélande quelques jours après.

L’ASB a quant à elle disputé quatre finales entre 1960 et 1964, mais il s’agissait d’une autre génération de joueurs. Raoul Barrière est l’entraineur de l’équipe première depuis le début de la saison 1968. Avant cela, il a entraîné les Juniors avec qui il a été champion de France en 1968. Beaucoup de joueurs qu’il a dirigé en Juniors composent l’équipe qui affiche une moyenne d’âge de 23 ans seulement.

Résumé du match

La finale est serrée : l’expérience toulonnaise maîtrise la jeunesse biterroise, et Toulon mène 9-6 à quelques minutes de la fin, dans un match pour l’instant sans essai malgré une équipe héraultaise meilleure attaque de la saison régulière. A la suite d’un jeu au pied d’occupation toulonnais, Jack Cantoni, l’arrière biterrois, récupère le ballon près de sa ligne d’en-but et amorce une relance qui va aboutir sur un des plus beaux essais de l’histoire des finales du championnat. Il réalise un superbe tchik-tchak : crochet intérieur sur le premier défenseur et un crochet extérieur sur le deuxième. Il porte la balle jusqu’aux 35 mètres avant de donner sur l’aile à René Séguier. Sur cette passe, Cantoni prendra une cravate monumentale (a priori de Roger Fabien) et n’aura aucun souvenir de la fin du match. Séguier élimine ses deux derniers vis-à-vis et va aplatir en coin. Essai non transformé, il y aura des prolongations (l’essai valait trois points à cette époque-là) !

Crédit vidéomax30120

L’ASB rajoutera six points dans ces prolongations grâce à une pénalité d’Henri Cabrol et à un nouvel essai non transformé de René Séguier sur un contre de 60 mètres suite à un ballon tombé par l’attaque toulonnaise. Béziers maîtrise la fin du match, avec notamment une conquête dominatrice, et devient champion de France pour la deuxième fois en s’imposant 15-9.

Faits de jeu et anecdotes

Une rumeur a circulé, et circule encore, disant que l’essai de l’égalisation de l’ASB aurait dû être refusé car en 1971, il n’y avait pas encore la règle de l’avantage au rugby. L’arbitre aurait donc dû arrêter le jeu et siffler pénalité suite à la cravate sur Cantoni. Nous avons contacté un ancien arbitre international de cette époque, Francis Palmade, qui a arbitré plusieurs finales du championnat, afin d’avoir une réponse à cette rumeur. Ce dernier nous a indiqué que la règle de l’avantage était déjà en vigueur cette année-là, et qu’il avait même contribué à sa mise en place quelques années avant !

André Herrero jouera blessé à partir des première minutes de la rencontre. Il reçoit en effet un premier coup dans le dos alors qu’il se trouve au sol en début de match. Il reçoit ensuite à la demi-heure de jeu un violent coup aux côtes dans un maul. D’abord évacué sur brancard, il reviendra finir le match car il n’y avait pas de remplacements à cette époque-là ! L’histoire ne livre pas le nom de l’auteur de ce deuxième coup. Les supporters biterrois qui racontent ce match évoquent les noms de Saïsset, Sénal ou Estève, mais rien de certain… Il y en a même qui disent que l’auteur du coup porté à Herrero serait… son frère ! Il aurait voulu « s’occuper » d’Estève dans le maul mais ce dernier aurait bougé au dernier moment, et la sentence serait tombé sur le capitaine varois ! Les supporters toulonnais présent au stade entameront des « Estève assassin » mais l’arbitre n’ayant rien vu, aucune sanction n’aura lieu.

André Herrero raconte dans une interview que Cantoni, peu avant sa relance du bout du monde, aurait dit au capitaine Toulonnais : « T’es content, tu vas être champion de France ? »

Les années suivantes

Ce sacre est le début d’une époque dorée pour l’ASB. Les Biterrois, s’appuyant sur les jeunes champions en 1971, disputeront, entre 1971 et 1984, 11 finales pour 10 titres ! Les Toulonnais devront eux attendre 1985 pour retourner en finale, une finale qui fait partie des plus belles de l’histoire, mais qui sera perdue contre Toulouse… aux prolongations encore une fois ! Les Toulonnais finiront par remporter le Brennus en 1987.

Crédit vidéo : Cyril Giguet


Notes et remerciements

Certains fait relatés s’appuyant sur des souvenirs de joueurs et supporters, il peut donc y avoir plusieurs versions de l’histoire de cette finale.

Nous remercions du fond du cœur le forum des supporters de l’ASBH qui, via les souvenirs, les photos et la vidéo, a grandement contribué à la rédaction de cet article.

Un grand merci à Francis Palmade pour ses précisions sur la règle de l’avantage et également pour les diverses anecdotes racontées.



Merci à Benjamin Nadal pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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Jolie commotion!
Le plus surprenant n’étant pas qu’il se relève mais que la tête reste accrochée au reste du corps!

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