Après quelque temps de jeu dans le camp irlandais et un premier mauvais choix de Russell, les Irlandais ont investi la moitié de terrain des joueurs de Gregor Townsend. Signe d’une équipe en confiance, les hommes en vert jouent intelligemment une 89 côté fermé, alterne sur l’action suivante et ne prennent pas les trois points sur une pénalité accordée dans les 22m. À chaque fois cependant, la finition pêche. Dans les minutes qui suivent, les Écossais peinent à se dégager efficacement de leur camp et les Irlandais enchaînent 10 temps de jeu ponctués par un magnifique contest au sol dans la ligne de leur précèdent match contre l’Angleterre. Et c’est grâce notamment à un autre contre ruck que 80m plus loin les Écossais bénéficient d’une pénalité et marque les trois premiers points du match. Suit un temps fort Écossais, mais à force de prendre des risques près de la ligne adverse, Jacob Stockdale, Le Grandisse® Irlandais, intercepte une passe hasardeuse et file à dam (22e ; 7-3)
Des Irlandais réalistes
Si ce coup du sort ne refroidit pas les ardeurs écossaises, des petites erreurs viennent toujours entacher de belles idées comme cette superbe action à la 28e qui a vu Huw Jones se trouer complètement sur la dernière passe pour Stuart Hogg après un exploit incroyable. Le festival des actions gâchées ne fait que commencer. Les derniers instants de la première mi-temps sont irlandais et comme à chaque fois qu’ils sont rentrés dans les 22m mètres adverses avec de la vitesse, ils se sont montrés très dangereux. Le second essai du match et à nouveau l’œuvre de Jacob Stockdale (41 , 14-3), meilleur marqueur du tournoi après sa sixième réalisation dans cette édition 2018, bien aidé par la « air-défense » de Maitland. Cet essai vient ponctuer une mi-temps globalement équilibrée entre deux équipes qui se craignent. Les Irlandais ont donné l’impression d’être ultra-réaliste, pour autant, les deux équipes rentrent aux vestiaires avec le même ratio 61-39 de possession et de domination territoriale en faveur du XV du trèfle, preuve de la domination des locaux.
La seconde période commence sous une forte domination irlandaise. Et après quatre minutes, les Irlandais ne prennent toujours pas les trois points et décident d’aller en touche. La deuxième fois est la bonne. Le départ au ras du maul de Conor Murray vient valider le choix tactique (45e , 21-3). La réaction écossaise ne prendra que six minutes. Après une mêlée fermée sur la ligne des cinq mètres irlandais, les bleus marquent en première main par Blair Kinghorn, non transformé (51e , 21-8). Le duel de jeunes joueurs talentueux de 21 ans (Stockdale-Kinghorn) tient toutes ses promesses. Les Écossais jouent leur va-tout mais pèchent encore dans la finition avec de longues passes en bout de ligne pour les juges de touche (28 e , 49 e , 52 e ). La conservation et l’utilisation du ballon par les Irlandais sont impressionnantes et en démarrant des actions dans les 40 mètres adverses, il leur faut systématiquement une dizaine de temps de jeu pour approcher la zone de décision, preuve d’une patience et d’une maîtrise que peut être seuls les All Blacks sont capables de reproduire à l’heure actuelle. Les Irlandais campent donc dans les cinq mètres et à dix minutes de la fin, il faut une défense au sol une nouvelle fois héroïque des Écossais pour priver la Verte Érin du bonus offensif. Ce n’est que partie remise.
Une victoire synonyme de titre
La seconde partie de deuxième mi-temps est marquée par le trop grand nombre de fautes sifflées contre les Écossais et une équipe irlandaise qui a trop poussé pour ne pas être récompensée. Une nouvelle fois après une pénaltouche, par le biais cette fois du talonneur remplaçant Sean Cronin, les verts enfoncent le clous (69 e , 28-8). Ajoutez à ça le 100 % de Johnny Sexton et la messe est dite. L’Irlande a géré les dix dernières minutes et a procédé à une petite revue d’effectif en fin de rencontre. Spoiler des prochaines années : la relève du Trèfle est là, ne vous inquiétez pas pour eux ! Après la victoire du XV de France contre les Anglais, le tournoi est d’ores et déjà dans la poche. Ultime défi pour les joueurs de Joe Schmidt : un Grand Chelem, à Twickenham, le jour de la Saint Patrick.Crédit vidéo :
Joueurs : Match sérieux et maîtrisé de la part de charnière irlandaise, leurs vis-à- vis ont souffert de la comparaison. Même remarque pour Rob Kearney, élu homme du match. Si brillant contre la France et l’Angleterre, Huw Jones n’a pas pesé sur la partie, bien surveillé et neutralisé par Garry Ringrose auteur d’une prestation convaincante pour son retour au plus haut niveau. A noter l’énorme match de Furlong qui avait décidé de remuer de la viande écossaise, à l’effigie de tous les membres du pack irlandais.
Pas vernis par Mr Barnes les Ecossais, je ne mets pas en cause son intégrité, mais sur ce match il a 2 décisions malheureuses d'affilée alors que le score est encore serré:
Il siffle alors qu'un ailier Ecossais vient d'intercepter un ballon d'attaque et est en mesure de jouer l'avantage avec un boulevard devant lui.
Puis il donne touche aux Irlandais après le coup de pieds monstrueux de 50m de Hogg, qui est en fait propulsé en touche par Keith Earls.
Du coup l'Ecosse court après le score assez vite, alors qu'elle aurait pu prendre l'avantage. Mais bon, après ça ils ont quand même eu plus que largement leurs chances, qu'ils ont à chaque fois vendangées.