Le rugby a longtemps cultivé son image de sport à part, fondé sur des valeurs de respect, de camaraderie et de combat. Mais derrière ce vernis, la réalité du rugby professionnel est bien plus sombre. Le documentaire « Rugby : la maison brûle », signé L’Équipe, braque les projecteurs sur les dérives qui gangrènent l’ovalie : violences, addictions, racisme, gestion déshumanisée des joueurs.
Les plaies du rugby moderne
Loin de l’image bon enfant des troisièmes mi-temps, les excès d’alcool et la consommation de drogue sont devenus des fléaux dans le rugby pro. Selon le documentaire, de nombreux joueurs sont pris dans une spirale de consommation excessive, au point que certains basculent dans l’addiction. Un ancien joueur, sous anonymat, explique comment la pression du haut niveau pousse certains à s’anesthésier : "On essaie de compenser le mal-être que ça crée. La pression des matchs, des blessures, de la carrière… Certains trouvent un refuge dans la fête et les substances."
Un phénomène qui dépasse les joueurs : un président de club bien connu serait un consommateur régulier de cocaïne, selon le réalisateur du documentaire.
Un tabou qui éclate
Le témoignage de Doriane, ex-compagne du joueur Hans Nkinsi (condamné à un an de prison ferme), est un des moments les plus glaçants du documentaire. Elle décrit une escalade de violences sous l’emprise de l’alcool, un comportement malheureusement pas isolé dans le milieu du rugby professionnel. Jusqu’ici, beaucoup de ces affaires étaient étouffées, mais la parole commence à se libérer.
Dans un sport où l’image de la virilité est omniprésente, le mal-être des joueurs reste un sujet tabou. Rémi Leroux, ancien Rochelais, a préféré mettre un terme à sa carrière à 24 ans, incapable de supporter la pression mentale et physique : "Dans le rugby, on ne te demande pas si ça va. Tu es devenu un produit. On t’achète, on t’utilise et quand on ne peut plus t’utiliser, on te met au placard."
Là encore, les instances ferment les yeux. L’Équipe révèle que la Ligue nationale de rugby a refusé de vendre des vidéos aux journalistes, de peur de nuire à l’image du championnat.
Un sport en retard sur son époque ?
Si le rugby est devenu professionnel en 1995, ses traditions semblent encore ancrées dans un autre temps. La culture du silence, la pression du groupe et la tolérance vis-à-vis des excès ne sont plus compatibles avec le sport moderne. "Je ne peux pas imaginer que Léon Marchand prenne une cuite par semaine avant les JO", ironise Renaud Bourel, rédacteur en chef rugby de L’Équipe.
6 Nations. Les mots forts de Warren Gatland sur Antoine Dupont : ‘Nous ne pouvons pas…’
Un électrochoc nécessaire ?
Ce documentaire pourrait bien être un tournant pour le rugby français. Les scandales s’enchaînent, la parole se libère, et les joueurs n’acceptent plus certaines pratiques d’un autre âge. Reste à savoir si les instances prendront enfin leurs responsabilités, ou si elles continueront à protéger leur image au détriment de ceux qui font le jeu.
Cavadécouaner
Toujours intéressant de voir l'autre côté du sport quel qu'il soit ; dommage quand même que l'Equipe TV ne s'intéresse au rugby que pour ce genre de documentaire ou quand la chaine a des droits sur une compétition...maintenant, comme ils ont de fin limiers , si ils avaient l'idée d'aller mettre un peu le nez dans les "dessous" de la CdM 2023 (et même les autres si ils veulent...) en commençant déjà pour savoir pourquoi les SudAf n'ont pas voulu signer la charte sur le dopage , et puis en allant un peu plus loin dans le décryptage de l'organisation arbitrale et ses gros "couacs" par exemple, ben, je pense qu'il y aurait un paquet de gens qui en serait ravi.....
Yonolan
Je conseille à tout le monde de prendre le temps de regarder ce sujet et chacun se fera son avis
Et sur les thèmes et sur la façon de les traiter ; même si il est long
Lente dérive d'un monde professionnel ou la loi de l'omerta semble régner ?
Cadences physiques infernales , corps qui ne suivent pas , combats de plus en plus intenses qui laissent de plus en plus de traces ?
Pressions et auto pression psychologiques avec usage de drogues et surmédicamentions ?
Troisièmes mi-temps , heritage anachronique ? d'un monde amateur , ou tout peut arriver ?
Racisme et homophobie ?
En 2000 Anne Saouter dans son livre Etre rugby , etude de haute qualité , nous parlait déjà de ces troisièmes mi-temps, du virilisme , des excès éthyliques et autres…
En 2017 Kallenbrun dans son livre Peur sur le Rugby alertait sur les complements alimentaires, la cocaine et les commotions
En 2019 Chazal dans le Rugby qui tue dénonçait l'inadéquation du corps humain avec l'évolution de la pratique du rugby pro ; et de ses filières
Et qu'est-ce qui a changé ?
Pas grand chose
Oui le rugby est totalement permeable à la société et à ses nouvelles pratiques et derives
Oui le rugby intègre des joueurs venant du monde entier avec des concepts des rapports humains différents
Est-ce qu'aujourd'hui ce monde professionnel doit rompre le cordon ombilical avec des pratiques d'un autre monde :amateur ?
Est-ce que la tolerance zero et l'exemplarité doit être de mise dans un monde pro qui vise l'excellence et qui s'est totalement médiatisé et vit aussi au rythme des faits divers ?
Chacun aura ses réponses
Alors le rugby danse t'il sur un volcan ?
Le Haut Landais
je regarderai ce reportage tres prochainement.
parle-t-il des steroides? quand j’entrainais de jeunes ados il y a une dizaine d’annees, ils en parlaient et voulaient en utiliser. je n’entraine plus mais un ami prof m’a dit que tous ces eleves masculins parlaient d’en prendre pour repondre a une certaine esthetique et etre l’homme alpha. ces jeunes ne semblent pas connaitre les effets de ces steroides sur le comportement. en effet, il semble que beaucoup d’utilisateurs deviennent violent assez rapidement
math1907
Il a déjà été diffusé ?
Faut chercher un replay ?
Cavadécouaner
Je pense que le rugby ( et le sport en général ) est à l'image de la société dans laquelle il évolue. Il a toujours été plein de paradoxes , un monde où les plus belles vertus nous ont tous éblouies à un moment ou à un autre , mais aussi où la pire des co....nerie nous a mis en colère. Il est de bon ton en ce moment de se gargariser avec des souvenirs de matchs d'une autre époque, où tu passais plus de temps à te battre qu'à toucher du ballon ; désolé, mais pour moi foutre un coup de pompe à un gars au sol , c'est au moins aussi dangereux que de sniffer un rail de coco et au moins aussi déb...il que des propos racistes et/ou homophobes. Comme le souligne ce vieil adage que l'on connait tous, "L'école de rugby, c'est l'école de la vie" et tout simplement je dirais 'le rugby, c'est la vie" avec ses beaux et bons côtés et ses mauvais....et dans la vie quand on a pas envie que ses enfants partent en cacahouètes , ben on les éduque en leur faisant comprendre que frapper un gonze au sol ou insulter gratos , sur un terrain ou en dehors c'est avant tout un aveux de faiblesse et de lâcheté... Quant aux problèmes des violences "civiles" et notamment les violences conjugales qui sont de plus en plus fréquentes , on a quand même des pistes très sérieuses et précises avec les études récentes : commotions cérébrales et produits dopants....
Yonolan
La premiere chose pour ma part est de savoir sous quel angle on regarde les choses
Par exemple prenons l'affaire Mendoza
Au depart quand elle est sortie nous avons tous du l'appréhender sur la violence faite aux femmes , combat o combien capital et par respect pour la victime
Mais au fur et à mesure que l'enquête avançait et que rien , je dis bien rien des declarations des violences de "plaignante" n'était étayé par les preuves terrains ( médicales, audio, video, témoins) , nous aurions pu changer l'angle de vision et analyser cette affaire sous l'angle d'une personne qui mentait et non plus sur la hauteur de la cause derriere laquelle elle se réfugiait et les nécessaires obligations qu'elle imposait
La justice argentine l' a fait avec sa demande d'abandon des charges
Mais pas tous : certains estimant encore que ces joueurs ne devraient pas être sélectionnables
Alors que si l'on se place sous l'angle de la justice faudrait-il encore que les mesures dilatoires dont use la plaignante depuis 5 mois sans le moindre résultat , continuent à polluer ces deux là ?
Il en va de même sur ce sujet
Doit on quand on parle de rugby pro analyser sous l'angle du rugby avec souvent comme référentiel le rugby amateur et souvent de village et petites villes ?
Ou alors sous l'angle d'une activité professionnelle qui plus est avec des athletes de haut niveau médiatisés ? Avec ses responsabilités d'employeurs, de salariés et d'image véhiculée ?
Là aussi ça change la donne grandement
Papatch
Mon ressenti à chaud: Dénoncer c'est la première étape. Mais après....Ce n'est pas en faisant l'autruche que l'on règlera le problème. Il serait sain de faire une enquête sereinement pour identifier les causes. C'est à ce prix que l'on pourra traiter ces questions en ayant la volonté d'aboutir.
Cela demande du courage mais le rugby en sortira grandi.
potemkine09
10 contre 1 qu'on va le faire à la Française, on va faire une commission, qui debouchera sur une charte... Du vent pour un fric fou, quoi.
Jak3192
Tout dépendra de comment s'organise le bidule.
Comme dans tout système, quand un problème est soulevé, il y a différents moyens de le combattre. J'en connais déjà 2:
soit les décideurs font comme tu dis, et là tout continue comme avant
soit les décideurs décident que maintenant ça suffit, et une action réelle a lieu après analyse des moyens à mettre en œuvre et des conséquences inhérentes.
Et ça, c'est le boulot du Président de la FFR que de décider dans quel sens agir,
puisqu'il dirige tout ce joli monde, LNR inclus (et avec eux), car pour le grand public, la LNR pas grand monde connait, et quelques uns savent à quoi ça sert.
Au boulot Florian !
Tu as dit que tu avais plusieurs chantiers à la FFR,
perso je pensais que ce serait les sous de Nanard, les amateurs, l'arbitrage et tout ce genre de chose,
mais, avais tu prévu celui là ?
Yonolan
"Quand on veut enterrer une décision, on crée une commission"
Le Tigre
Jacques-Tati-en-EDF
Aie ... Un "président bien connu" qui consomme de la cocaïne !!
Jak3192
Franchement ?
J'ai horreur de ce genre de salamalecs.
Et je crie toujours: "des noms ! des noms ! Crénom de nom !"
Ou alors on ferme sa gueu.le et "on" n'en parle pas.
Jeter l'opprobre sur un groupe alors que semble t'il un élément est identifié, c'est minable. 👎
Jacques-Tati-en-EDF
Oui, et ce genre de phrase ou de présentation présente une vision un peu "people" d'un sujet grave.
potemkine09
Je vais être cynique, la question est plus quel président n'en prend pas.
Chandelle 72
Faites vos jeux, rien ne va plus
math1907
Y a fort à parier que c'est la phrase qui va intéresser, plus que de nombreux points soulevés bien plus important !
Et je ne serais pas surpris que l'identité de ce président fuite rapidement, que ce soit vrai ou faux !
Jak3192
Oui la phrase m'intéresse, et je précise pourquoi plus haut.
Et la question du "pourquoi" de ce camé de Président n'a pas vraiment de rapport avec le "pourquoi" des addictions des joueurs.
Et je suis en accord avec toi, les nombreux points soulevés sont importants. Bien plus.
Louis Risque Sa Mitre
La phrase exacte (sur le site l'équipe) c'est « Il y a au moins un président de club très connu qui prend de la cocaïne de manière très régulière et tout le monde le sait ».
Mince, je voulais calomnier un peu en balançant des noms de présidents de club de Top14 en me disant que si on enlève les "vieux" (ça ne prend pas de coke, enfin !) la liste allait vite se réduire, mais en fait entre les propriétaire-président et les directeurs généraux, pas sur que le journaliste ait bien fait le distinguo. Tant pis.
Plus sérieusement, lorsqu'on rétrécit le champs des possibles pour l'avenir des joueurs en mettant de côté la formation "scolaire" au détriment du professionnalisme à outrance, on récolte ce qu'on sème. Il suffit de regarder ce qu'est devenu le rugby universitaire en comparaison avec ce qu'il était dans les années 90 pour ce rendre compte de la "mauvaise éducation" (pour reprendre le titre d'un documentaire de Thomas Lombard de 2019).
pascalbulroland
Les "dérives" du rugby ne sont que celles de notre société...
Pourquoi voulez vous qu'il soit épargné..?? Le monde du sport ne vit pas dans une bulle.
Récemment, dans plusieurs sports , on a découvert des affaires de harcèlements et de violences sexuelles de coach envers leurs athlètes...
Tout ce que produit de "mauvais" une société se retrouve aussi dans le monde du sport, ce serait hypocrite de le nier...
Ce documentaire va rendre public ce que beaucoup savent en privé...changera-t-il les choses..?
potemkine09
Changer les choses, est-ce son but ou de faire du sensationnalisme basé sur l'émotion?
Je crains que comme d'habitude on prenne un ou deux faits divers qu'on monte en épingle le temps de vendre un peu de papier, mais qu'on n'adresse ppas des vrais problèmes de fond: l'argent roi, le racisme galopant, la violence sur et surtout en dehors des terrains.