VIDÉO. Alcool, drogue, violence, une enquête accablante dénonce les dérives du rugby français
Sébastien Tarrago est l'auteur du documentaire "Rugby : la maison brûle". crédit photo : screenshot L'Equipe
Le documentaire « Rugby : la maison brûle » met en lumière les dérives du rugby pro. Entre violences, addictions et pressions extrêmes, l’ovalie traverse une crise profonde.

Le rugby a longtemps cultivé son image de sport à part, fondé sur des valeurs de respect, de camaraderie et de combat. Mais derrière ce vernis, la réalité du rugby professionnel est bien plus sombre. Le documentaire « Rugby : la maison brûle », signé L’Équipe, braque les projecteurs sur les dérives qui gangrènent l’ovalie : violences, addictions, racisme, gestion déshumanisée des joueurs.

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Les plaies du rugby moderne

Loin de l’image bon enfant des troisièmes mi-temps, les excès d’alcool et la consommation de drogue sont devenus des fléaux dans le rugby pro. Selon le documentaire, de nombreux joueurs sont pris dans une spirale de consommation excessive, au point que certains basculent dans l’addiction. Un ancien joueur, sous anonymat, explique comment la pression du haut niveau pousse certains à s’anesthésier : "On essaie de compenser le mal-être que ça crée. La pression des matchs, des blessures, de la carrière… Certains trouvent un refuge dans la fête et les substances."

Un phénomène qui dépasse les joueurs : un président de club bien connu serait un consommateur régulier de cocaïne, selon le réalisateur du documentaire.

Un tabou qui éclate

Le témoignage de Doriane, ex-compagne du joueur Hans Nkinsi (condamné à un an de prison ferme), est un des moments les plus glaçants du documentaire. Elle décrit une escalade de violences sous l’emprise de l’alcool, un comportement malheureusement pas isolé dans le milieu du rugby professionnel. Jusqu’ici, beaucoup de ces affaires étaient étouffées, mais la parole commence à se libérer.

Dans un sport où l’image de la virilité est omniprésente, le mal-être des joueurs reste un sujet tabou. Rémi Leroux, ancien Rochelais, a préféré mettre un terme à sa carrière à 24 ans, incapable de supporter la pression mentale et physique : "Dans le rugby, on ne te demande pas si ça va. Tu es devenu un produit. On t’achète, on t’utilise et quand on ne peut plus t’utiliser, on te met au placard."

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Là encore, les instances ferment les yeux. L’Équipe révèle que la Ligue nationale de rugby a refusé de vendre des vidéos aux journalistes, de peur de nuire à l’image du championnat.

Un sport en retard sur son époque ?

Si le rugby est devenu professionnel en 1995, ses traditions semblent encore ancrées dans un autre temps. La culture du silence, la pression du groupe et la tolérance vis-à-vis des excès ne sont plus compatibles avec le sport moderne. "Je ne peux pas imaginer que Léon Marchand prenne une cuite par semaine avant les JO", ironise Renaud Bourel, rédacteur en chef rugby de L’Équipe.

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Un électrochoc nécessaire ?

Ce documentaire pourrait bien être un tournant pour le rugby français. Les scandales s’enchaînent, la parole se libère, et les joueurs n’acceptent plus certaines pratiques d’un autre âge. Reste à savoir si les instances prendront enfin leurs responsabilités, ou si elles continueront à protéger leur image au détriment de ceux qui font le jeu.

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Toujours intéressant de voir l'autre côté du sport quel qu'il soit ; dommage quand même que l'Equipe TV ne s'intéresse au rugby que pour ce genre de documentaire ou quand la chaine a des droits sur une compétition...maintenant, comme ils ont de fin limiers , si ils avaient l'idée d'aller mettre un peu le nez dans les "dessous" de la CdM 2023 (et même les autres si ils veulent...) en commençant déjà pour savoir pourquoi les SudAf n'ont pas voulu signer la charte sur le dopage , et puis en allant un peu plus loin dans le décryptage de l'organisation arbitrale et ses gros "couacs" par exemple, ben, je pense qu'il y aurait un paquet de gens qui en serait ravi.....

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