Le secrétaire de la FFR désemparé
Le secrétaire général de la Fédération française de rugby, Sylvain Deroeux, s'est récemment exprimé via Midi Olympique sur les dernières constatations qu'il a pu faire.
Ce dernier, qui est au cœur du système de la FFR, mais également de ses finances, reconnaît un étrange paradoxe entre l'investissement placé dans des outils dernier cri pour augmenter la performance et le sérieux des joueurs.
"Je pense que dans les clubs, à la fédération, on dépense énormément d'argent. Aujourd'hui, on dépense un océan d'argent sur de la diététique, sur de la data, sur des GPS, sur de l'optimisation de performance jusqu'au plus haut niveau."
Il enchaîne avec une constatation simple, mais bien réel : "Et on s'aperçoit que les mecs se mettent sur le toit jusqu'à 5h du matin."
Il conclut par : "Il faut qu'on soit capable dans le rugby français, par rapport au problème que l'on a aujourd'hui sous les yeux, déjà de bien regarder ce problème et de poser des actions qui soient claires, efficaces et simples surtout."
Alors oui, ce n'est un secret pour personne, mais la troisième mi-temps fait partie intégrante du rugby, mais est-elle compatible avec le monde professionnel ? Pas vraiment.
Si les derniers événements malheureux qui sont survenus, attristent le rugby français, il se pourrait aussi que ce soit une sonnette d'alarme vis-à-vis de dérives de plus en plus présentes. Aujourd'hui, l'économie du rugby fonctionne en adéquation avec la performance des joueurs et des équipes, et modérer ces fêtes pourrait être une des solutions principales.
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NeST
Les joueurs ont le droit d'utiliser leur temps libre comme ils le souhaitent, tant que cela ne nuit pas à leur employeur, comme tout autre salarié. La différence est qu'en tant que "célébrité", toute erreur se voit davantage médiatisée.
Après on tombe dans le cadre de tout sujet à sensation : dès que c'est un tant soit peu médiatisé, il y a certaines personnes qui commentent en disant que cela fait longtemps que quelque chose aurait dû être fait, que c'est incompréhensible, et tout le reste qui va avec... en jouant sur l'effet émotion.
Les "donneurs de leçons" qui arrivent après la bataille, surtout sur un sujet qui existe depuis que le rugby existe, et qui est finalement très peu source de problème, cela a tendance à me fatiguer.
balobal
Peut-être quand même qu'il faut à certains des sas de décompressions et des moments de lâcher prise;
Certains abandonnent d'ailleurs le haut niveau pour la pression et l'emprise que cela impose sur toute leur vie, sans compter le sacrifice de cerveau et de leur corps.
Se mettre des mines, c'est peut-être pas toujours le plus malin, mais il faut pas oublier que ce sont des hommes avant tout, bien avant d'être des acteurs sportifs et médiatiques. Et que s'il y a un moment dans la vie où tu as envie de festoyer autant que possible, c'est bien entre tes 18 et 30ans.
Perso je préfère des mecs moins bons mais bien dans leurs pompes.
LAmiDeTous
Une autre lecture de l'article. Ce dirigeant pointe une faillite de l'hygiène de vie. Des moyens considérables sont mis en place pour assurer l'efficacité de l'entrainement et ces abus de troisième mi temps ruinent les efforts.
Un sportif professionnel est payé pour s'entrainer, jouer les matchs, se soigner se droguer.
Les soins comprennent la récupération, le repos. Se mettre minable jusqu"à cinq heures du matin n'entre pas dans une approche professionnelle (ceci hors incidents) On gâche une plage de récupération essentielle (la nuit après match) et on perd une journée (celle du lendemain en principe dédiée à des programmes de récupération)
Un troisième mi temps qui va jusqu'à cinq heures du matin, alcoolisée, est un problème en soi.
resp
C'est toujours pareil, les abus de quelques-uns entraînent des répercussions sur l'ensemble. On se sent alors obligé d'imposer de nouvelles règles. Mais d'autres moyens existent.
Je doute fortement que ces pratiques soient courantes ou généralisées lors de 3èmes mi-temps mais plutôt à la marge en petits groupes. Mettre en place des contrôles individuels est le moyen de détection à la consommation. Un cadre législatif existe aujourd'hui pour traiter les prévenus. Puis sensibiliser aux addictions et aux comportements à risques est un autre moyen plus éducatif. De quoi maintenir l'autonomie de chaque joueur et sa responsabilité.
Aristaxe
Tout ça c'est du vent. Faire la troisième mi-temps n'est un problème que s'il y a des incidents. Sinon c'est juste des gens qui s'amusent. Alors, est-ce qu'on a des chiffres précis sur les incidents liés aux troisième mi-temps de rugby ?
Parce qu'on blablate beaucoup sans rien de concret à se mettre sous la dent. On nous dit qu'il y a un problème sans bien le définir, c'est n'importe quoi.
Et ça je le dis en tant qu'ancien joueur qui ne boit jamais d'alcool, et qui n'a jamais trop aimé les troisièmes mi-temps endiablés. J'en ai connu quelques unes et ça s'est toujours bien passé, parce que les mecs qui la faisait étaient fondamentalement bienveillants.
Cyclotherapon
Les incidents c'est une chose, et je suis d'accord que la 3e mi-temps ne transforme pas des agneaux en loups, ceux qui sont impliqués dans des incidents ont surement des problèmes comportementaux qui ne commencent ni ne s’arrêtent pendant la 3e mi-temps.
Néanmoins l'inadéquation entre alcool et manque de sommeil et haute performance est un problème concret. Ne pas comprendre qu'on peut passer une très bonne soirée en se couchant a ou avant minuit et en buvant modérément (voire pas du tout) est un problème. D'ailleurs je pense que beaucoup de joueurs l'ont déjà compris. A voir leurs performances et leur constance, je doute que Dupont ou Ntamack par exemple fassent beaucoup d’excès.
Apres un titre ou le dernier match de la saison, je ne dis pas, sortir toute la nuit 2-3 fois dans une année ne doit pas avoir trop d'impact (certainement pas zéro impact, mais assez faible). Par contre, sortir toute la nuit en plein milieu d'une compétition et se mettre une mine, c'est juste ruiner une bonne partie de la préparation physique. C'est juste pas malin pour un professionnel.
LaKiks
Entièrement d'accord, mais faut aussi se rappeler que chacun est libre de faire ce qu'il veut non?
Si Dupont se met sur le toit tous les weekends il sera sans doute moins bon que s'il ne le fait pas..... mais s'il est assez bon pour jouer c'est son choix non?
Si on sélectionne les meilleurs et que ces meilleurs se mettent sur le toit c'est qu'il méritent néanmoins d'être dans le groupe, faut pas oublier que c'est un métier comme un autre, pas un séjour en taule (bien que ça puisse être compatible lors des tournées en Argentine à priori).
Cyclotherapon
Tout a fait, chacun est libre. Je ne change pas d'avis la dessus. Mais peut-être faut-il plus prendre en compte (et le communiquer clairement) qu'un joueur qui "se met sur le toit" a plus de chances de: 1) se blesser 2) user sa santé physique et mentale prématurément et 3) de commettre un acte qui nuit a l'image de son employeur. Il n'y a pas que la performance immédiate. Je pense que c'est déjà le cas dans certains clubs d'ailleurs, probablement ceux qui ont le plus de succès. Je pense plus en termes d'incitation que de contrainte, pour changer la culture. Bien sur ce n'est pas évident dans le sport ou le court terme est très important.
pascalbulroland
Pour voir les comportements déviants lors des 3 ème mi-temps, il faudrait compter le nombre de match (amateur + pro ) sur une année et le nombre "d'incidents"...
Je ne suis pas sûr qu'il y ait plus "d'incidents" aujourd'hui par rapport à il y a 20ans par ex.
La seule chose qui a changé, c'est internet avec les réseaux sociaux et l'utilisation des portables.
Donc, l'information va plus vite, et les pros sont plus filmés ou photographiés qu'il y a 20ans.
En ce qui concerne le racisme ou les violences domestiques, ça a malheureusement toujours existé, et s'il y a une augmentation de ces faits, cela suit une évolution proportionnelle à ce qu'il se passe dans notre société, pourquoi voudrions nous qu'il en soit autrement ?
Tous les sports sont touchés...
Pour la cocaïne , c'est exactement la même chose, elle est apparue dans notre sport quand son prix est devenu "bon marché"...On sait qu'elle se prend autant d'un côté "festif" que lors des semaines d'entrainements pour récupérer plus vite et rester compétitif...rarement pour performer en match.
duodumat
Bon alors, puisque ce n'est presque rien on passe l'éponge ?
Si la médiatisation des "incidents" pouvait éviter les substances addictives (alcool, cocaïne, ...) ce serait une bonne chose. Ce sont des pros ! Ce sont des exemples pour nos jeunes fils, petits-fils !
Le mec dit que "les mecs se mettent sur le toit jusqu'à 5h du mat" et parle surtout de l'argent investi dans les datas et que c'est dommage et sans rien dire des dégâts !
M.er.de ! Ce genre de discours me gonfle ! Dans beaucoup de milieux on a tendance à dire que la cocaïne ce n'est rien, seulement festif, alors pourquoi pas rire un peu ... Combien de jeunes on a ramassé dans le ruisseau à cause de ce discours ? Et ce n'est pas d'aujourd'hui.
Et combien s'y sont noyés dans ce ruisseau ?
pascalbulroland
Où avez vous lu que j'avais écris que ce qui arrive dans notre sport ce n'était rien..???
Je signifiais juste que ce qui touche notre société ( violences domestiques, racisme et drogue) touche notre sport et pas que le notre...
Il n'y a aucune "excuse" à cela, juste un constat.
Il n'y a pas un particularisme rugbystique dans les violences domestiques, le racisme ou l'utilisation de drogue.
La cocaïne s'est "banalisé" dans notre société car elle est devenue "bon marché", à mon époque , celle du franc et de ma jeunesse , 1gr de cette drogue valait 800 francs quand de nos jours le même gramme vaut à peine 60€...
La jeunesse dans le ruisseau dans ma jeunesse l'était surtout à cause de l'alcool.
L'alcool fait 50 000 morts/an en France et pourtant, les gens sont alertés des dégâts de cette "drogue"...
duodumat
Excuse-moi, pris par la colère je l'ai mal présenté. Tu as pris pour toi ce qui n'était destiné qu'au discours tenu par ce type que je ne connais pas d'ailleurs.
alan75
Oh oui ! Chic. chic chic !
Vivement transformer le rugbyman en fotballeur/basketeur/nageur/coureur/etjenpasse (s)!
Mieux ! En joueur de base ball ou de foot US.
Bien stéréotypés (c'est en route déjà, hélas).
Capables de s'enfiler 10 rucks avec déblayage vigoureux sans sourciller... (mais pas de placage haut, hein!)
Voir une équipe de robocop genre Flash l'éclair l'écossais du Sud, non merci. Y'a le XIII et l' australian rules et en Irlande aussi y'a un truc pour ça.
Boire une bière ensuite... Ouh lala ! Ca va entraîner des débordements, sûr !
Allez ! On reprend en chœur : la bière cépabon, rigoler cémové !
Deux (on le sait pas encore, d'ailleurs) brebis galeuses et haro sur la 3ème mi-temps, antre des vilenies innommables !
Le dopage ? Dans le rugby ? Yennapa !
Dans le genre enfumage, c'est parfait. Ou : comment éviter de s'attaquer aux vrais problèmes... Mais là...
J'ai le sentiment que les tapis de la FFR ont de sacrés bosses, vu tout ce qu'on glisse dessous.
Sauf du jus de carotte...
Jacques-Tati-en-EDF
Peut-être ... Limiter les 3 ème mi-temps chez les pros et instaurer une "charte" de comportement me semble important. Il s'agit d'éthique professionnelle.
Mais il ne faut pas tout mélanger.
Les 3 ème mi-temps ne sont pas spécialement porteuse de racisme. Le racisme c'est autre chose, bien plus complexe et ancré. Si les 3 ème mi-temps peuvent être parfois le moment de l'expression de ce racisme par certains, il me semble rare et ce n'est pas non plus le seul endroit où cela se passe. Personnellement je n'ai que très rarement vu d'expression raciste au cours des 3 ème mi-temps et je dirai même que c'était plutôt un moment de partage joyeux avec toutes et tous qui permettait justement la relation et l'échange, mieux se connaitre. J'ai joué dans des équipes cosmopolites certes... Bien souvent les comportements déviants étaient sévèrement recadrés d'ailleurs.
Peut-être ai-je eu de la chance ?
Quand aux comportements douteux avec les femmes. Attention à ne pas faire le lien avec l'affaire en cours. Rien n'est encore jugé dans cette histoire.
Amis à Laporte
Démythifier la troisième mi-temps serait peut-être une solution ?
stef7
Et la troisième mi-temps en lieu clos ???
J'ai souvenir que l'on faisait la troisième mi-temps entre nous......
Après le reste s'appelle sortie privée qui ne peuvent être qu'hors contrôle.
Les exemples du type Grenoble (affaire toujours pas jugée......) restent du domaine civil, navrant soit, mais qui n'est pas de la responsabilité des clubs ou fédération.......
En tournée à l'étranger sur que le danger est plus grand.....
Tonioo
Peut-être que la pression est trop forte aussi à cause du calendrier et de ces datas, outils qui imposent encore plus de contrôle sur une durée encore plus longue pour les joueurs, qui doivent bien trouver un moyen de faire sortir la pression. Ce qui n'excuse rien s'ils sont coupables mais il faut aussi se poser la question des cadences, sinon bonjour l'état mental si on les cloisonne.
Cyclotherapon
C'est une question d'équilibre je pense... Interdire toute 3e mi-temps est excessif, ça ne se fait dans aucun sport collectif a priori, mais je ne pense pas que se mettre une mine jusqu’à l'aube aide a décompresser. Meme a 20 ans, ou certes le corps récupère plus vite, la fatigue et l'alcool ne sont pas vraiment connus pour être les meilleurs alliés de la santé mentale (et physique). Je pense qu'il y a aussi un problème culturel plus large en France (et ailleurs) de considérer que la fête implique de boire de l'alcool, beaucoup d'alcool, et de se coucher tard... alors que c'est tout a fait possible de s'amuser autrement.
Apres je l'ai dit je ne suis pas pour le flicage, donc je pense que cela passe plus par la communication, des sanctions (financières, sportives) a posteriori en cas de débordement avéré, voire même intégrer explicitement l’hygiène de vie dans le processus de sélection et de gestion de carrière (contrats, temps de jeu, etc.) au niveau des clubs et équipes nationales... Si la Fédé et les clubs font passer le message que dorénavant elles préféreront investir sur un joueur peut-être un peu moins naturellement talentueux mais qui a de meilleures chances de faire une longue carrière et d’être moins souvent blessé parce qu'il est sérieux sur son hygiène de vie, je pense que cela influera au moins certains comportements... et pour les irréductibles tant pis pour eux, s'ils ne veulent pas des exigences du professionnalisme ils peuvent jouer en amateur, ou du moins a un niveau professionnel inférieur. A mon avis justement avec tout le suivi qu'il y a actuellement, je pense que ça se sait très bien en interne qui est sérieux et qui ne l'est pas (ou moins), sans avoir besoin de contrôler directement leurs comportements.
Le Haut Landais
je pense aussi qu’il y a un probleme culturel ou s’amuser implique boire de l’alcool.
il aime faire la fete est synonyme de picoler la plupart du temps.
je comprends le besoin et l’interet de decompresser, se retrouver entre copains, je me dis qu’en tant que pro, un peu de retenue serait une bonne chose
Jièl
Parfaitement résumé, ni plus ni moins.
Merci !
Gregoire
Il suffit de regarder ce que deviennent les fêtes de Bayonne et autres ... : des beuveries ..
Cela me rappelle les matchs contre les anglo-saxons quand j'étais jeune et que les pubs fermaient à 23h00 : il FALLAIT être saoul très vite. Français, nous avions une conception différente même si honnêtement le résultat était peu ou prou la même chose : très mal aux cheveux le lendemain ...
J'ai des souvenirs de sortie avec les anciens qui regardaient d'un œil paternaliste les jeunes chiens fous et les ramenaient à la raison ..
Mais, et j'ai joué dans une dizaine de clubs/sélections .... il y a systémiquement les mêmes :
Le beau gosse dragueur (souvent 10 ou 15) qui drague la copine/femme du capitaine d'en face....
Le saoul (première ligne) qui après avoir cassé quelques glaçons avec le front s'isole aux toilettes : penser à aller le chercher lorsque ça pue car le capitaine d'en face s'est rendu compte que sa moitié se fait draguer et que les choses s'enveniment ...
puis les autres ...
Tout ce que j'ai vu a toujours été bon enfant ... pas intello mais bon enfant
Mais peut être que c'est parce que c'etait avant 🙂
Le Haut Landais
apres bon enfant, j’ai vu un paquet de grosses cuites, tres jeune et c’etait il y a quelques annees quand meme
Le Haut Landais
je reconnais tout a fait ce que tu decris
ULYSSE 689
La troisième mi-temps fait partie intégrante du rugby. C'est un moment de convivialité, d'échanges et de cohésion. L'interdire c'est d'une certaine façon tuer une partie de ce qui différencie le rugby de beaucoup d'autres sports. Comme dans beaucoup de choses, tout est question de mesure.
Le Haut Landais
il n’est pas question de l’interdire mais de faire quelquechose a la culture de la boisson predominante dans beaucoup trop de pays