Dimanche 19 mars, l’épée de Damoclès est tombée sur la tête des Géorgiens abasourdis. Après une première alerte en Espagne et un certain relâchement face aux Russes, les Roumains ont su profiter de la mauvaise passe géorgienne pour sortir un énorme match et créer l’impensable en s’imposant (8 à 7, score final), mettant ainsi un terme à l’invincibilité géorgienne dans le tournoi depuis 2012. La Roumanie remporte le trophée.
Les équipes :
Géorgie
La Géorgie alignait son équipe du moment, et reconduisait quasiment le même XV que face à la Russie. Malgré leurs prestations fantomatiques la semaine dernière, Konstantin Mikautadze (n°5) et Lasha Khmaladze (n°10) conservaient la confiance du coach Milton Haig.
The Lelos squad 2 face @RugbyRomania in the 200th TEST of @GeorgianRugby history https://t.co/eyNCTukRas#REC2017 #ROUvGEO #STEJARIvLELOS pic.twitter.com/rY8lNMWmr0
— Georgian Rugby Union (@GeorgianRugby) 17 mars 2017
Roumanie
De leur côté, les Roumains alignaient la plupart de leurs joueurs phares avec la ferme intention de renverser le XV Lelos. Florin Vlaicu, l’indéboulonnable 3/4 roumain à la tête de boucher et au coup de pied de mammouth est présent à l’ouverture. Au centre, on retrouve les moins Roumains des Roumains : Sione Fakaosilea et Jack Umaga (à part le nom, vu l’intelligence de jeu, il n’y aucun autre lien apparent).
First XV of #RugbyRomania for @GeorgianRugby in @rugby_europe Championship on Sunday, March 19 #REC2017 #ROUvGEO pic.twitter.com/As9p4mwBYL
— Romanian Rugby Union (@RugbyRomania) 17 mars 2017
Les points clefs du match:
La réussite des buteurs : Certainement issus de l’école des buteurs italiens ou toulousains, Merab Kvirikashvili et Florin Vlaicu ont connu un taux de réussite proche du nombre de passes tentées par Florian Fritz lors d’un match. Malheureusement pour les Géorgiens, leur seule réussite sera une transformation, contre une pénalité pour les Roumains.
Le touche : Fort d’une conquête irréprochable en novembre, les Géorgiens sont complètement passés à côté de leur match. Proche du 0% en touche, ils ont été sevrés de munition. Le contre roumain a complètement décrypté les lancers des Lelos, qui n’ont pas su réagir : clairement LA clef du match.
La mêlée : On a eu le droit à un beau duel en mêlée fermée. Les Roumains s’étaient préparés et ont su répondre au combat proposé par les Caucasiens. Ils ont même retourné les Lelos sur une introduction (27e). L’absence de Levan Chilachava s’est faite ressentir. On notera aussi l’absence de coaching de la part de Milton Haig dans ce secteur.
Les intentions de jeu : Les Géorgiens ont tenté d’envoyer du jeu, et c’est d’ailleurs sur un beau mouvement collectif qu’ils vont inscrire leur seul essai de la partie. Une belle séquence de plusieurs temps en alternant jeu au près et jeu au large, conclue sur une passe de Lomidze pour Sharikadze (37e). Un mouvement prometteur sur lequel les Lelos devront s’appuyer s’ils veulent progresser dans leur plan de jeu.
Les tops/flops:
Tops :
Florin Surugiu : Le demi de mêle roumain a bien animé le jeu de son équipe. Auteur d’une prestation propre, il a su galvaniser son pack pour venir à bout des Géorgiens. Il est aussi à l’origine de l’essai roumain en étant à la retombée du coup de pied, pour servir son arrière (4e).
La conquête roumaine: Fort en melée, impeccable en touche, le pack roumain a dominé son vis-à-vis géorgien et offert la victoire à son équipe.
Flops :
Lasha Khmaladze : Toujours aussi peu inspiré, il a coupé son équipe en 2, incapable de faire vivre sa ligne de 3/4. Il a encore balancé ses quelques bons ballons au pied. Symbole du joueur complètement perdu, il a fini par empiéter sur le rôle de son demi de mêlée en fin de match, abandonnant “l’animation” géorgienne : n'est-il pas temps de changer d’ouvreur ?
Soso Bekoshvli : Martyrisé comme jamais en mêlée, il s’est fait plier et a contribué à la faible prestation de son équipe dans le combat. Invisible dans le jeu, le poids de la jeunesse s’est fait ressentir ce dimanche.
Milton Haig : Grand artisan des piètres performances géorgiennes ces derniers temps. Il restreint son équipe à un jeu minimaliste et ne propose aucune solution intelligente face à ses adversaires. Aucun coaching alors que son équipe est bousculée en touche et en mêlée, incapable de remobiliser ses joueurs à la mi-temps. Mis à part une très bonne Coupe du monde en 2015, il n’a pas apporté grand chose à cette équipe. Peut-être est-il temps de passer la main ?
La conclusion :
Les Roumains, solides et opportunistes, ont su profiter de Géorgiens amorphes pour finir les matchs allers en beauté. Un belle performance qui tombe très mal pour les Géorgiens, alors qu’ils poussent pour jouer à un niveau supérieur. Aujourd’hui, on a bien la preuve que cette équipe ne progresse pas. Est-ce dû à la faible adversité ? Certainement. Les Lelos repartent la tête basse et des questions plein la tête. Vivement la tournée de juin pour effacer ces dernières prestations peu convaincantes. L'adversité sera d'un autre niveau, et les Géorgiens auront à coeur de montrer leur vrai visage.
De leur côté, les Roumains peuvent être fier de cette énorme performance : un match plein sur lequel ils pourront s’appuyer sur le futur. Rendez-vous le 10 juin au Canada pour les Géorgiens, adversaires que les Roumains rencontreront la semaine suivante (17 juin). A noter que des discussions sont en cours pour une possible rencontre entre la Géorgie et les Barbarians Français cet été, ou l’année prochaine.
Crédit vidéo : SPORT GEORGIA
Grand Sachem aux sages commentaires
Il faudrait donc que la Roumanie intègre le tournoi des 6 Nations, elle le mérite.
George Smithwick's
Une bien belle église orthodoxe derrière le stade 🙂
Marc Lièvre Entremont
C'est au moment où on met en lumière la Géorgie qu'elle décide de faire de la merde.
Coquins de caucasiens !
Lalimaille63
Des buvettes en toiles autour du terrain et des commentateurs plus intéressants que ceux de France TV.... ça donne envie.
Dice249
L'impression d'avoir le derby du village mais avec un équipe national ca fait plaisir a voir c'est beau
Armchair Fan
Il y a eu une centaine d'anglais qui ont fait le déplacement, vu que tout le voyage coûte moins cher qu'un guichet pour Twickenham...