Crédit vidéo : Facebook Denis Agasse
Tout au long de ces phases finales, chaque équipe sera mise en lumière via l'interview de l'une de ses joueuses. Après Gaëlle Mignot, place à Elodie Martin (Blagnac) et Laura Di Muzio (Lille). Interview croisé.
Salut Laura, commençons déjà par prendre des nouvelles d'Alice Dallery, dont on suit le combat depuis de long mois ! Comment va notre Putain de Nana préférée ?
Laura Di Muzio : Merci de penser à elle ! Notre Putain d'Alice défie tous les jours les lois de la récupération : elle continue les soins à Lille, on la voit plus souvent ! Elle marche et a repris tout doucement le sport, elle vient parfois faire des footings à l'entrainement. Elle n'a pas encore entièrement récupéré, notamment sur le haut du corps mais elle doit être au point pour son prochain défi : ré-intégrer son internat de médecine en novembre prochain !
Vous lui avez d'ores et déjà promis de lui ramener ce bouclier. En terminant secondes de la phase régulière, vous êtes bien parties. Tu es satisfaite de votre première partie de saison ? (Entretien réalisé avant le match aller)
Nous sommes satisfaites dans le sens où l'objectif du dernier carré est atteint. La saison a tout de même été marquée par quelques faux pas que nous nous efforçons de gommer! Le plus dur reste à venir avec les matches couperets des phases finales.
Et toi Elodie ?
Elodie Martin : Pour le moment, oui, on peut dire qu'on est satisfaites de notre première partie de saison. L'objectif était de se qualifier pour les phases finales, donc pour l'instant le contrat est rempli. La satisfaction serait totale si on parvenait à aller jusqu'en finale. Ça serait la première fois depuis qu'on évolue en élite !
Qu'est-ce que vous pouvez nous dire sur votre équipe ?
LD : L'équipe de Villeneuve d'Ascq est surtout connue pour ses grandes envolées et son jeu très aéré et élégant. Nous avons beaucoup progressé en conquête, d'où un projet de jeu basé sur les en-avants pour disputer un maximum de mêlées. C'est de l'humour, je précise !
EM : Notre équipe s'est construite petit à petit depuis quelques saisons. Il y a une bonne alchimie entre les anciennes et les nouvelles qui viennent enrichir l'effectif tous les ans. On essaie de mettre en place un jeu toujours dans l'avancé, en essayant de rester un maximum debout en faisant vivre le ballon.
Le fait qu'une joueuse comme Marjorie Mayans manque la quasi-totalité de la saison, ça ne vous frustre pas trop ? Comment on gère l'absence des internationales ?France 7 Féminines. Marjorie Mayans : « On peut prétendre à une finale olympique »EM : On savait que Marjorie ne serait pas trop présente cette année, il a fallu s'adapter ! C'est sûr qu'on aurait aimé l’avoir sur le terrain avec nous mais on se console car on sait qu'elle va faire venir plein de supporters dans les tribunes, notamment de la gente masculine... (Sourire).
Le Top 8 n'est pas un championnat professionnel. Pas trop dur de concilier le rugby et le boulot ?
LD : Nous avons trois entraînements collectifs, les lundi, mercredi et vendredi soir de 19h30 à 21h30, puis deux créneaux de muscu les mardis et jeudis soir. C'est que c'est c'est parfois difficile de pouvoir tout gérer, encore plus pour les joueuses mamans !
EM : On a également trois entraînements par semaine. Ce n'est pas toujours facile de tout concilier, mais pouvoir aller se défouler sur le terrain après une journée de travail reste toujours un plaisir... même si Riquette crie beaucoup) ! Pour ma part, je suis en thèse, je vous fais grâce du sujet.
LD : Le niveau de championnat s'élève de plus en plus et la charge d’entraînement doit suivre pour pouvoir être compétitif !
Parlons un peu de l'ambiance dans le groupe : si vous avez des anecdotes, il faut se lâcher !
EM : L’ambiance est très bonne et certaines filles donnent particulièrement de leur personne. Je pense notamment à notre dernier déplacement à Lille, où nos avants se sont particulièrement distinguées par leurs oublis en tout genre. Chez les trois-quarts, c’est plus sérieux, à part Drigue qui est bizarre...
Raconte-nous !
EM : Tout a commencé par Touille qui s’est réveillée à 7h35 pour un rendez-vous à 7h30 à l’aéroport... Flavy a ensuite oublié sa carte d’identité mais bon, chez les André, c’est pas étonnant. Pour une fois qu’elle avait pensé à enlever son Opinel de son sac ! Percy a essayé de faire passer une bombe avec deux paquets de cartes et des écouteurs, et enfin Jeannus a oublié son téléphone dans l’avion et son sac à l’aéroport... Bref, tout ça pour dire que malgré tout ça, on les aime quand même !
LD : Chez nous, l'ambiance est plutôt très bonne, et il vaut mieux quand c'est votre passion ! Au LMRCV, il existe le très fermé Fat Club, composé actuellement de cinq membres. Trois piliers, une 10 et une ailière avec le même profil, petite taille, plus large que haute, généralement essoufflées, visage rubicon, cheveux en bataille. Leur objectif : faire durer le briefing le plus longtemps possible avant d'aller s’entraîner, subtiliser les chips de la collation, se faire offrir de la nourriture et fuir le préparateur physique. Leur signe de reconnaissance, c'est qu'elles mangent toutes les oranges avant le début du match, font le tour du terrain par l'intérieur et demandent des pauses pour aller boire.
Un mot sur votre adversaire en demi-finale ?
LD : Le BSORF on les connait bien depuis plusieurs saisons : ce sont des joueuses de ballon, qui ont généralement bien plus d'années de rugby que nous ! Elles nous posent souvent des problèmes, surtout chez elles.
EM : Lille est une équipe complète, organisée et solide devant. C'est une équipe qui ne lâche jamais rien. Il ne faudra pas s'échapper au combat pour pouvoir les battre à nouveau.
Le match retour aura lieu dans le nord. Quel est l'ambiance lors de vos matchs à domicile ? Vous attendez combien de personnes ?
LD : On attend énormément de monde. On a fait une demande pour le Stade Pierre Mauroy parce qu'on a peur de ne pas pouvoir gérer l'affluence de supporters pour la 1/2 retour. De manière générale, on n'a pas le public le plus nombreux du championnat, mais on peut compter sur nos fidèles supporters... merci papa et maman !
Elodie, si tu devais désigner un favori pour le bouclier, ce serait qui ? Et pourquoi ?
EM : J’ai envie de dire le BSORF ! On a vraiment bien progressé depuis quelques saisons, le projet de jeu est en place. Cela fait 6 ans qu’on n’a pas remporté de titre et je serai vraiment très heureuse de conclure cette saison par un titre de championne de France !
Tu évolues au club depuis de nombreuses saisons. Tu n'as jamais songé à partir ailleurs, notamment avec la montée en puissance du Stade Toulousain ?
EM : Je n’ai aucune raison de vouloir aller jouer ailleurs. Le BSORF est un club emblématique de la région toulousaine et il évolue en plus en élite féminine. Les mouvements de joueuses entre clubs sont beaucoup moins importants pour le rugby féminin en comparaison au rugby masculin. Il y a plus d’affectif chez les filles, elles sont la plupart du temps attachées au club dans lequel elles jouent.
Revenons-en au LMRCV, très actif sur les réseaux sociaux, et notamment sur Twitter où on a souvent de vos nouvelles. C'est une obligation pour faire en sorte de médiatiser le rugby féminin ?
LD : Oui, d'ailleurs on aimerait être plus souvent dans le Twittomètre ! Evidemment, si on veut que le rugby féminin soit plus connu, il faut en faire un maximum la promotion dans les médias et à notre niveau, ça passe par les réseaux sociaux !
Disons que vous avez en votre possession une baguette magique qui puisse changer une chose - une seule ! - dans le rugby féminin aujourd'hui. Ce serait quoi ? Un statut pro ? Des matchs télévisés ? Plus de sponsors ?
EM : Même si le rugby féminin a énormément gagné en visibilité ces dernières années, il reste encore pas mal de chemin à parcourir. C’est vrai qu’avoir quelques matchs télévisés de notre championnat permettrait de donner encore un peu plus d’ampleur à notre sport ! Et un peu plus d’argent ça ne serait pas de refus non plus ! Surtout pour les déplacements, parce-que aller à Caen en bus c’est long...
LD : Du temps. Toutes les joueuses de Top 8 en France rêveraient d'en avoir un peu plus pour concilier la vie pro, perso et sportive !
Dernière question : vous venez de remporter le bouclier... Vous lui faîtes faire quoi ? Attention, le passer au barbecue n'est pas très bien vu en ce moment !
EM : Je ne sais pas encore ce qu’on va lui faire mais on saura le bichonner !
LD : On lui met Alice dessus (le pauvre) et on l'enduit de sauce maroilles !
TOP 8. Montpellier : Gaëlle Mignot se confie avant la demi-finale face au Stade Toulousain
Top 8 : Découvrez un essai inscrit lors de la 1/2 finale aller entre Blagnac et Lille, ainsi qu'une interview croisée d'Elodie Martin et de Laura Di Muzio.
27-15, c'est le score de la demi-finale aller du Top 8 entre Blagnac Saint-Orens et le Lille MRCV. Un joli coup des Sudistes face aux dernières finalistes du championnat de France, 2èmes de la phase régulière derrière Montpellier. En position de force avant le match retour, le BSORF craquera-t-il dans le nord ? Il faudra en tout cas se montrer aussi solide que sur l'essai de Touyé après un joli départ en mêlée.
LA SUITE DE L'INTERVIEW EN PAGE 2
Zejack
Haha le "Fat Club"
Pas très gentil ça.